Édition du 26 mars 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

2017 : Allons nous dire enfin stop aux violences contre les femmes ?

Le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes, arrive cette année dans une actualité brûlante. Deux semaines après que le viol d’une enfant de 11 ans ait été requalifié d’« atteinte sexuelle » par le parquet, des centaines de milliers de femmes victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles se mobilisent pour dénoncer publiquement leurs agresseurs, connus ou non, avec les hashtags #BalanceTonPorc et #MoiAussi. Le mouvement est mondial. 

Tiré de Entre les lignes, entre les mots.

Certains semblent découvrir le sujet et s’étonnent du nombre de victimes. Pourtant, les violences patriarcales contre les femmes ne sont pas des faits nouveaux. En France, les chiffres n’évoluent quasiment pas d’une année sur l’autre. En 2016, au moins 123 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex. Chaque jour, 230 femmes adultes sont violées, et plus encore de filles mineures. 

Les violences patricarcales prennent de très nombreuses formes : publicités sexistes et dégradantes, insultes, harcèlement dans la rue, cyberharcèlement, harcèlement sexuel au travail, lesbophobie, coups, agressions sexuelles, prostitution et traite, pornographie, mutilations sexuelles, mariages forcés, viols, violences conjugales, violences psychologiques, administratives et économiques, violences contre les femmes en situation de handicap, de vulnérabilité économique, femmes migrantes étrangères souvent victimes de double violence.

Ces violences sont universelles, et touchent toutes les femmes. Elles ont lieu partout dans le monde et sont le fait d’hommes de toutes origines, de tous milieux, de tous pays. Elles ne sont pas seulement le fait de « pauvres », d’« étrangers » ou d’hommes issus de « quartiers difficiles », comme on voudrait souvent nous le faire croire afin d’instrumentaliser la parole féministe à des fins racistes, ou pour stigmatiser les milieux populaires.

Malgré l’action des associations féministes et les témoignages de femmes victimes, la tolérance de la société face à ces violences reste très forte, et l’impunité des agresseurs reste la règle : 1% de violeurs seulement est condamné en France.

Il est temps que la société prenne la mesure des violences subies par les femmes du fait du système patriarcal et pour le maintenir. Arrêter les violences ne peut se faire sans un changement global des rapports entre les femmes et les hommes. Cela suppose une volonté de mener une politique publique contre les violences faites aux femmes, de grande ampleur. Cela exige un budget conséquent alloué au secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. Les subventions aux associations, qui remplissent des missions de service public, doivent être pérennisées et augmentées. Leurs emplois doivent pouvoir être conservés car elles pâtissent en premier lieu de la suppression des contrats aidés. 

Nous demandons une loi-cadre contre les violences et le sexisme, qui inclut :

 l’application des lois existantes, le renforcement de l’arsenal juridique, la fin de l’impunité et la protection des victimes ;

 la prévention et l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge, au respect et à la vie affective et sexuelle ; 

 la formation des professionnel.le.s aux violences sexuelles et sexistes.

Le 25 novembre, femmes et hommes, manifestons pour enfin en finir avec les violences patriarcales contre les femmes !

Premier.e.s signataires : Collectif National pour les Droits des Femmes, Acort Groupe Femmes de Turquie, Adéquations, Alternative Libertaire, Amicale du Nid, APEL-Egalité, Assemblée des Femmes, Association Nationale des Études Féministes, les Chiennes de Garde, Collectif 13 Droits des femmes, Collectif Féministe contre le Viol, Collectif pour le Respect de la Personne, Coordination Lesbienne en France, CQFD Fierté Lesbienne, Émancipation Tendance Intersyndicale, Ensemble !, Féministes Insoumis.es, Femen, Femmes Égalité, Femmes migrantes debout, Femmes solidaires, Festival Femmes en résistance, Fédération Syndicale Unitaire, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, Maison des Femmes de Paris, Maison des Femmes Thérèse Clerc à Montreuil, Marche Mondiale des Femmes Paris Ile de France, Mouvement du Nid, NPA, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Planning Familial, Rajfire, Réseau Féministe Ruptures, SKB (Turquie), SUD Santé Sociaux, Union Syndicale Solidaires.

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