Ce 24e congrès se déroulait quelques mois après le récent conflit de travail qui a opposé le STTP à Postes Canada, et au cours duquel Postes Canada a complètement paralysé le service postal en décrétant un lock-out national en réaction aux grèves tournantes du STTP. Le gouvernement fédéral a par la suite imposé une loi spéciale ordonnant le retour au travail des 48 000 travailleurs et travailleuses des postes.
C’est donc avec enthousiasme que les déléguées et délégués du STTP se sont joints au mouvement Occupons Toronto et à d’autres groupes pour bloquer l’intersection des rues King et Bay, au cœur du secteur financier de Toronto, le jeudi 27 octobre.
Les préparatifs pour la prochaine négociation se trouvaient donc inévitablement au cœur des débats. Plusieurs craignaient que le syndicat n’ait pas les ressources financières nécessaires dans le fonds de défense pour faire face à une grève ou même à un lock-out prolongé. Ce fonds a souvent servi à éponger les déficits des années passées. Le syndicat doit par conséquent procéder à des choix au niveau de sa structure s’il veut être en mesure de maintenir les services et surtout s’il veut avoir les moyens d’entreprendre des campagnes de mobilisations avec les autres syndicats et les mouvements sociaux pour contrer les lois anti-ouvrières du gouvernement conservateur et reconquérir le droit à la libre négociation.
À titre d’exemple, les délégué-e-s ont décidé que les prochains congrès auront lieu aux quatre ans au lieu de trois, plusieurs documents dont les statuts nationaux seront dorénavant distribués majoritairement sous forme de CD. Le syndicat aura également recours aux vidéoconférences et aux nouvelles technologies de communication lorsque cela est possible afin d’économiser des frais de transport.
Les délégué-e-s ont adopté une politique visant à organiser des campagnes avec les mouvements sociaux et les autres syndicats en faveur de la défense des services publics et contre la déréglementation et la privatisation. Le STTP croit qu’il est important d’adopter des politiques et des stratégies qui, d’une part, répondent aux besoins en matière de culture, de communications, de transport, de santé et d’éducation de la population et qui, d’autre part, font en sorte que chacun et chacune puisse jouir de libertés culturelles et politiques et du droit à des conditions de travail acceptables.
Le syndicat a également ajouté une nouvelle politique en faveur des femmes enceintes qui sont assujetties au Code canadien du travail afin qu’elles soient rémunérées ainsi qu’une politique d’équité en emploi pour les travailleurs et travailleuses des Premières nations.
Lors du congrès précédent, le syndicat avait adopté une résolution appuyant la campagne internationale appelant à un boycott, à un retrait des investissements et à des sanctions (BDS) envers l’État d’Israël. Cette fois-ci il a adopté une résolution qui sera intégrée dans ses statuts. Le Syndicat exige que le mur de la séparation entre Israël et la Cisjordanie soit immédiatement détruit conformément aux résolutions des Nations Unies.
Il exige également que le gouvernement israélien se retire immédiatement des territoires occupés et se conforme à la résolution 242 des Nations Unies. Le Syndicat demande au gouvernement canadien d’accroître l’aide humanitaire destinée au peuple palestinien. Enfin il appuie la campagne internationale BDS jusqu’à ce que l’État d’Israël satisfasse à son obligation de reconnaître le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et qu’il se conforme totalement aux préceptes des lois internationales, dont le droit au retour sur leurs terres des réfugiés palestiniens, comme le précise la résolution 194 des Nations Unies.