Pour moi, la vie c’est un défi. Un combat pour la survie. Après avoir payé mon un et demie à 400 dollars, il me reste 200 dollars pour le reste, tout le reste…
Imaginez, cela fait 6,45$ pour la journée. Prenez un instant et essayez de voir ce que ça représente. Ouvrez votre pharmacie : produits de beauté, trousse de premiers soins, sirop pour la toux, déodorant, articles d’hygiène féminine, rasoirs, papier de toilette, pilules pour le mal de tête… Ouvrez vos armoires : batterie de cuisine, plats en plastique, couteaux aiguisés, moules à muffins, ampoules de rechange, produits d’entretien ménager… Ouvrez votre garde-manger : boîtes de céréales, conserves, nouilles de toutes les formes, épices… Ouvrez votre garde-robe ou plutôt vos garde-robes : vêtements chauds, vêtements d’été, bottes, souliers, sandales… Enfin, ouvrez votre réfrigérateur. Pour faire le compte de la maison, du garage et de la voiture, ça prendrait des heures. Autant d’articles, autant de choix, heureusement pour vous.
Pour moi, c’est toujours un OU l’autre. Si mon savon de douche est fini, où est-ce que je vais couper ? 6,45$ c’est vite fini ! Une chance, au coin de la rue, il y a la pharmacie. Pour l’épicerie, avec l’autobus à 6,80$, c’est déjà 0,35$ emprunté au lendemain.
Une chose est certaine, je veux m’en sortir. Et vous pouvez me croire, je vais m’en sortir. Mais, pour l’instant, je me sens souvent jugée. J’aimerais donc ça me sentir mieux. À force de couper partout pour survivre, c’est ma dignité qui en souffre.
Ensemble, luttons sincèrement contre la pauvreté pour que tous et toutes nous puissions, enfin, mieux vivre.
Linda Bérubé, membre du Centre-Femmes et du RCA
Jacinthe Montplaisir, Centre-Femmes, membre du RCA
Ainsi que deux membres du Centre-Femmes.