Tiré de la Revue Afrique.
Organisée par une coalition de partis d’opposition – dont l’Economic Freedom Fighters (EFF) et l’Alliance démocratique – suite aux manifestations populaires de la semaine dernière, la marche protestataire a rassemblé plusieurs milliers de manifestants pour exiger le départ immédiat du président Jacob Zuma, empêtré dans des scandales politico-financiers.
C’est d’ailleurs le ministre des Finances démissionnaire, Pravin Gordhan, qui a attisé la colère populaire à propos des scandales de corruption ayant touché le gouvernement. Un gouvernement qui s’est en outre avéré impuissant à enrayer la courbe du chômage – qui a atteint des records ces derniers mois – et à relancer efficacement la croissance économique. Alors qu’il fête ce jour même ses 75 ans, Jacob Zuma est accusé de vouloir favoriser la candidature de son ex-femme Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne présidente de l’Union africaine, à sa succession.
Chômage record et scandales de corruption
Les médias internationaux présents ce matin à Pretoria s’accordent à souligner la complète – et inédite – unité qui a cimenté les partis d’opposition en vue de cette manifestation. « Les manifestations de la semaine dernière étaient organisées par la société civile et des groupes religieux », explique ainsi une envoyée spéciale d’Al Jazeera. « Mais aujourd’hui, il y a au moins sept partis politiques qui se sont unis pour exiger la démission de Zuma », poursuit-elle. Le renvoi de l’ancien ministre des Finances a certainement marqué un tournant dans l’exaspération générale qui traverse l’Afrique du Sud ; des personnalités importantes de l’ANC, parmi lesquelles son vice-président Cyril Ramaphosa, ont vivement et clairement critiqué la décision du chef de l’Etat, même si le parti continue officiellement à le soutenir. Zuma aura en effet besoin de tous ses soutiens pour passer outre le vote d’une nouvelle motion de défiance prévue mardi prochain au Parlement.
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