Édition du 16 avril 2024

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Accès à l’avortement : un gain pour les femmes de l’Île-du-Prince-Édouard

Il y a quelques semaines, le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard (IPE) a fait savoir qu’il projetait d’ouvrir un centre offrant un service d’interruption de grossesse. L’IPE était la dernière province à ne pas offrir ces services sur son territoire. Les femmes qui souhaitaient interrompre une grossesse devaient se rendre au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse. La province jugeait néanmoins le service accessible puisqu’elle déboursait les frais des interventions faites à l’extérieur.

En janvier dernier, un groupe de défense du droit à l’avortement, Abortion Access Now, a décidé de porter la cause devant les tribunaux, évoquant que la distance pour accéder au service nuisait à son accessibilité et qu’en vertu de la Charte Canadienne des droits et libertés, l’IPE avait l’obligation de l’offrir à l’intérieur de l’île. Heureusement, le gouvernement n’aura pas attendu la décision des tribunaux pour se rallier à cet argument, une excellente nouvelle pour les femmes de l’Île-du-Prince-Édouard.

Ce qui me frappe particulièrement dans cette nouvelle, c’est l’importance non négligeable du rôle qu’ont joué, et continuent de jouer les groupes de femmes un peu partout dans le monde pour faire reconnaître le droit à des services d’avortement sécuritaire.

Encore aujourd’hui, un peu partout sur la planète, on estime à 5 millions le nombre de femmes qui, chaque année, se retrouvent à l’hôpital à la suite de complications liées à des avortements non sécuritaires, et 47 000 en mourront1. Juste au Canada, entre 1987 et 2010, on compte 45 tentatives législatives pour rouvrir la porte à la criminalisation de l’avortement2.

Au Québec, cette question peut sembler réglée, puisque les services demeurent accessibles à toutes les femmes qui en ont besoin. Mais en aucun cas, nous devons, sur cette question, baisser la garde. Assurons-nous qu’aucune conjoncture ne vient remettre en question le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des femmes.

1. GUTTMACHER. Interdire l’avortement met en péril la santé des femmes, Fiche statistique, 2013

2. Voir le site de la Fédération des médecins spécialistes

Régine Laurent

Présidente

Porte-parole officielle de la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec.

Responsable : Communication-Information

Parcours syndical et professionnel

Diplômée du Collège du Vieux-Montréal en soins infirmiers

Infirmière depuis 1980 à l’Hôpital Santa Cabrini

Militante syndicale depuis 1984

Secrétaire au sein du comité exécutif de la FIQ de 1991 à 2001

Militante syndicale locale à l’Hôpital Santa Cabrini de 2001 à 2005

Présidente de l’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM) de 2005 à 2009

Présidente de la FIQ depuis juin 2009

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