Depuis plusieurs années, des journalistes, des chroniqueurs, des économistes et des politiciens ont entrepris d’accuser sans relâche les boomers de l’état « désastreux » des finances publiques du Québec. Qu’est-ce qui se cache derrière ces blâmes récurrents ? Pourquoi tant de rancœur ? Serait-ce une riposte – plus ou moins organisée – des puissants contre une génération accusée d’égoïsme et d’idéalisme qui a mal tourné et les exigences des gens qui réclament un meilleur partage des revenus et des richesses ? Il ne faut pas se leurrer, ces attaques n’ont rien d’anodin. Plus qu’une simple stratégie de riposte, elles ressemblent à une offensive destinée, par le moyen de coupes dans les soins de santé, dans l’éducation et dans les régimes de pension des baby- boomers, à obtenir une réduction de l’impôt des mieux nantis et des charges sociales des entreprises.
Les baby-boomers seraient-ils d’utiles boucs émissaires ?
Cet ouvrage propose de démontrer qu’il y a, à tout le moins, beaucoup d’exagérations, sinon d’inexactitudes, dans le message propagé à leur endroit. »
Il est toujours intéressant d’analyser les propos des néolibéraux par delà les frontières, d’examiner les « argumentaires » et les politiques déployées…
Au Québec comme en France, les vrais responsabilités sont masquées, travesties. Alors que les systèmes socio-économiques détruisent notre environnement et profitent à une mince couche de la population, les (néo)libéraux accusent les uns de léguer des dettes (que leurs politiques développent) aux générations futures, les autres de vivre trop longtemps et d’entrainer une augmentation des coûts de la santé… Une façon comme une autre de « détourner l’attention du coté de pseudo-coupables ».
Commençons donc par une bonne nouvelle. Vivre plus vieilles/vieux, vivre en meilleure santé, vivre plus longtemps grâce aux soins médicaux ne saurait être appréhendé en termes comptables mais bien comme un « progrès » pour (une partie de) l’humanité.
Alors que les (néo)libéraux ne parlent que des « individu » et refusent de prendre en compte les rapports sociaux, ils n’hésitent pas à parler de la génération des baby-boomers, « comment peut-on, sérieusement, attribuer à toute une génération des traits communs, des caractéristiques qui s’appliquent à l’ensemble, ou même juste à la majorité ? »
Gaétan Bélanger discute, entre autres, des conditions de travail, des programmes sociaux, des retraites, des taux de natalité, de « l’enrichissement abusif et éhonté d’un petit nombre au détriment de la majorité, et ce, indépendamment des générations », des finances publiques…
L’auteur insiste particulièrement sur les « conceptions » de l’Etat des (néo)libéraux, des libertariens : « En exigeant un amincissement de l’État, le but recherché est d’accentuer la polarisation de la richesse, en diminuant les impôts des personnes à hauts revenus, qui auront encore plus beau jeu de s’offrir l’accès aux soins de santé et à l’éducation » ou « Pour le remplacer par un État dans lequel le chacun pour soi régnera en maître : le grand rêve des libertariens. Tout un altruisme ! »
La faute aux boomers ? Des boomers vieillissant-e-s, du « bois mort », certains parlent d’euthanasie pour alléger les finances publiques !
« Depuis plusieurs années, des journalistes, des chroniqueurs, des économistes et des politiciens ont entrepris d’accuser sans relâche les boomers à propos de l’état des finances publiques du Québec, qu’ils qualifient de désastreux. Qu’est-ce qui se cache derrière ces blâmes récurrents, nettement exagérés ? Serait-ce une riposte – plus ou moins organisée – des puissants devant les exigences de ceux qui réclament un meilleur partage des revenus et des richesses ? On peut légitimement se poser la question. En tout cas, il ne faut pas se leurrer, ces attaques n’ont rien d’anodin. Plus qu’une simple stratégie de riposte, elles ressemblent plus à une offensive destinée, par le biais de coupes dans les soins de santé et les régimes de pension des baby-boomers, à obtenir une réduction de l’impôt des mieux nantis et des entreprises. »
Au paradis (néo)libéral, vieillir serait donc un crime, car trop couteux en soins de santé !