Édition du 26 mars 2024

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Politique québécoise

Bilan de fin de session parlementaire - Un gouvernement autoritaire qui ment aux Québécois (QS)

QUÉBEC, le 9 déc. 2016 - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, et le député de Mercier, Amir Khadir, ont dressé un bilan sans équivoque sur une session parlementaire marquée par l’attitude cavalière d’un gouvernement qui n’hésite pas à mentir à la population pour masquer les conséquences de l’austérité et effacer les traces du manque d’intégrité du Parti libéral du Québec (PLQ).

« Il y a péril en la demeure. Pendant que les Québécoises et les Québécois continuent de faire les frais de l’austérité libérale, Philippe Couillard prétend avoir sauvé le Québec. Derrière cette arrogance se cache un autoritarisme qui s’aggrave à mesure que les libéraux perdent du terrain », déplore Manon Massé.

Un an jour pour jour après l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat, les libéraux imposent le bâillon pour faire adopter la loi 106 sur les hydrocarbures, comme le gouvernement Marois l’avait fait dans le cas de la loi sur les minières.

« Ce gouvernement n’a plus la confiance des Québécoises et des Québécois et il le sait. Quand ils donnent un droit d’expropriation aux gazières et aux pétrolières, les libéraux préfèrent couper court au débat au lieu de faire face à l’opposition. Nous sommes traités en locataires dans la maison du peuple », poursuit la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, qui a pris part à la vigile organisée devant l’Assemblée nationale pour manifester contre le recours au bâillon et le projet de loi sur les hydrocarbures.

Les bancs du pouvoir occupés par des pompiers pyromanes

Inspiré par les politiques économiques du gouvernement Harper et des « bons conseils » qui lui sont soufflés par les lobbys d’affaires, la vision économique du gouvernement Couillard rime avec improvisation et laissez-faire.

« Alors que notre gouvernement allonge les chèques en blanc à Bombardier, il dépasse l’équilibre budgétaire sur le dos des programmes et des services à la population en allongeant le tapis rouge aux gazières et aux pétrolières. C’est à n’y rien comprendre : le gouvernement s’applaudit pour avoir accompli une sale besogne qui est aujourd’hui discréditée partout dans le monde », soutient Amir Khadir.

« En cette Journée internationale de lutte contre la corruption, je me permets de rappeler que les faux-fuyants des libéraux sentent mauvais : les enquêtes stagnent et les condamnations manquent à l’appel, mais certaines révélations, dont l’inexplicable nomination de Pietro Perrino malgré ses liens avérés avec l’ancien maire de Laval et la fraude historique à la Société immobilière du Québec, laissent planer des doutes importants sur l’entourage du premier ministre », lance M. Khadir. Le député de Mercier a surpris en posant une question au premier ministre en anglais pour informer les Anglo-Québécois du manque d’intégrité du Parti libéral du Québec, un geste salué au-delà des lignes des partis.

Québec solidaire : la fraîcheur des convictions

En novembre, la pétition déposée par Manon Massé pour augmenter le salaire minimum à 15$/h a atteint plus de 25 000 noms. Québec solidaire a agi en précurseur pour relever les conditions de vie des centaines de milliers de personnes qui gagnent un salaire de misère.

La députée de Gouin, Françoise David, s’est démarquée par son travail efficace pour sortir les sans-emploi de la pauvreté face à un gouvernement qui ose s’attaquer au chèque de base des prestataires à l’aide sociale pour des raisons purement idéologiques. L’opposition a obtenu plusieurs concessions, et le geste d’éclat des Solidaires au moment du vote sur le projet de loi 70 a permis de faire plein feux sur l’obstination anti-pauvre du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais.

« Pendant que le gouvernement et les autres partis d’opposition faisaient front commun pour défendre la respectabilité de façade de l’Assemblée nationale, nous avons eu le courage de tourner le dos aux libéraux pour marquer notre opposition à un projet de loi qui punit les gens pauvres », s’exclame Mme Massé.

La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques a gagné la confiance de nombreuses Québécoises et de nombreux Québécois en luttant vigoureusement contre la culture du viol sur fond de scandales allant jusqu’à l’Assemblée nationale. Elle déplore le peu de moyens alloués par le gouvernement pour combattre les violences faites aux femmes en temps de surplus budgétaires. Faisant écho aux peuples des Premières Nations, Québec solidaire demande la tenue d’une enquête judiciaire indépendante pour faire la lumière sur la discrimination systémique dont ils sont victimes.

« Le refus systématique de la part du gouvernement Couillard de tenir une enquête judiciaire indépendante pour éclairer les événements de Val-d’Or et le replacer dans un contexte plus large de racisme systémique relève de l’aveuglement volontaire ! » martèle Manon Massé.

Confiance zéro

Finalement, Amir Khadir lance un avertissement catégorique aux libéraux : sans volte-face réel de la part du gouvernement, les institutions québécoises courent un grave danger.

« Le taux de participation anémique aux dernières élections partielles nous montre une chose : à moins de deux ans des prochaines élections générales, où nous aurons enfin l’occasion de montrer la porte à ce gouvernement d’affairistes, les Québécoises et les Québécois sont en train de décrocher, de perdre complètement confiance envers les institutions. Ce constat devrait mobiliser toute l’attention du premier ministre Couillard. Comment en sommes-nous arrivés là ? » conclut le député de Mercier.

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