Édition du 23 avril 2024

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Budget du Québec 2014-2015

Budget Leitao : les réactions

Mises à jour quotidiennes

Voici les diverses réactions des organisations syndicales et populaires au premier budget libéral. Les communiqués sont placés au fur et à mesure de leur publication, le premier étant le plus récent.

Budget du gouvernement libéral - Pour la FNEEQ, une catastrophe annoncée

MONTRÉAL, le 6 juin 2014 - Le budget et les crédits adoptés cette semaine par le gouvernement québécois constituent pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) une catastrophe annoncée !

La FNEEQ est fort inquiète des effets des lourdes compressions dans les finances publiques annoncées par le ministre Leitão. La plus importante fédération syndicale en enseignement supérieur est grandement préoccupée par les efforts réclamés par le gouvernement pour l’ensemble du système d’éducation.

Il serait faux de penser que le budget adopté n’aura aucun impact. « Les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur ont subi au cours des dernières années de nombreuses compressions », déplore Caroline Senneville, la présidente de la FNEEQ. Or, le gouvernement Couillard demande une somme de 150 millions aux commissions scolaires, somme qui s’ajoute aux 640 millions déjà consentis par le réseau depuis quelques années. « Ce manque à gagner risque d’avoir des conséquences désastreuses sur l’encadrement des élèves et le soutien à l’enseignement et de mettre en péril les progrès des dernières années en terme de persévérance scolaire », indique Mme Senneville.

Les mêmes constats s’appliquent pour le réseau collégial, qui recevra un financement inférieur de 1% à ses coûts de fonctionnement. Les établissements collégiaux devront envisager des réductions de services aux étudiantes et étudiants.

En outre, la présidente de la FNEEQ dénonce l’attitude et le ton général utilisé par les ministres Leitão et Coiteux, qui teintent les négociations des secteurs public et parapublic qui s’amorcent et laissent présager des discussions ardues.

Quant aux universités, leur budget est amputé de 2,7% par rapport aux augmentations prévues par le gouvernement précédent. « C’est là encore une coupe de 80 millions de dollars qui s’ajoute aux réductions des dernières années imposées aux universités » affirme la présidente de la FNEEQ. En ce sens, la somme de 30 millions de dollars consacrée au Fonds pour l’excellence et la performance universitaire devrait aller directement à l’enseignement. Et c’est sans parler du véritable détournement de fonds de 204 millions de dollars qui ira gonfler les coffres des banques (une hausse de 7,7%), plutôt que de servir l’enseignement et l’encadrement des étudiantes et étudiants du Québec.


« Nous redoutons les impacts de ces compressions sur la poursuite des travaux amorcés lors du Sommet sur l’enseignement supérieur », déclare Mme Senneville. Pour la FNEEQ, la mise au rancart de la Politique nationale de recherche et de l’innovation (PNRI) est navrante puisque les chercheurs dans les universités et dans les cégeps offrent un apport indispensable dans le domaine de la recherche.

Enfin, à l’instar de la CSN, la FNEEQ considère qu’il s’agit bien d’un budget qui s’inscrit dans les politiques d’austérité tant dénoncées par les organisations syndicales et communautaires ainsi que par les grandes institutions financières internationales, notamment par le FMI et l’OCDE.


Compressions de 150 millions de dollars en éducation - La FPSS-CSQ prévient que les services aux élèves sont intouchables

MONTRÉAL, le 5 juin 2014 - « Les élèves du Québec, notamment ceux qui ont des difficultés particulières et qui ont besoin d’un plus grand soutien, n’ont pas à payer pour l’incapacité de ce gouvernement à aller chercher de nouveaux revenus dans les poches des plus riches et pour le manque d’imagination des commissions scolaires lorsqu’elles doivent appliquer des compressions. »

Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Pronovost, est rendu profondément inquiet par l’annonce de compressions de 150 millions de dollars en éducation et par la réaction de la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard.

« Ce gouvernement, comme d’autres avant lui, se comporte comme si le déficit zéro était devenu le nouveau veau d’or du Québec et qu’il faille aller jusqu’à lui sacrifier l’éducation de nos enfants, quand ce ne sont pas les soins de santé à donner aux gens qui ont le malheur d’être malades. Philippe Couillard, Yves Bolduc et leur gouvernement vont devoir comprendre que si leurs compressions mettent en péril les services aux élèves, alors nos enfants passent en premier », clame Éric Pronovost.

Gérer les finances en préservant les intérêts de la population

Le leader syndical rappelle qu’il y a des milliers d’élèves, dans les écoles du Québec, qui sont handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, qui ne reçoivent déjà pas le soutien dont ils ont besoin pour réussir leurs études, et dont on hypothèque encore plus l’avenir avec de nouvelles compressions.

« Les services aux élèves ont déjà été passablement amochés par les multiples compressions des dernières années et il y a un moment où il faut que ça cesse. Nos enfants n’ont pas à faire les frais de l’incompétence des élus, de leur inaptitude à faire les bons choix et de leur incapacité à gérer les finances du Québec en s’attaquant aux revenus, et non pas uniquement aux dépenses. Un gouvernement responsable et éclairé ne se contente pas de chercher à atteindre l’équilibre budgétaire. Il s’efforce d’y parvenir en préservant les intérêts de sa population, ce que ne reflète pas le budget dévoilé hier », analyse le président de la FPSS-CSQ.

Un conseil à la FCSQ

Éric Pronovost en veut également à la FCSQ, qui prévoit déjà que les commissions scolaires réduiront les services aux élèves pour faire face aux nouvelles compressions.

« De par ses fonctions, la présidente, Mme Josée Bouchard, devrait placer les services aux élèves, qui sont la raison d’être des commissions scolaires, au-dessus de tout et tout faire pour les préserver. Que ses collègues et elle cherchent ailleurs pour effectuer leurs compressions et s’ils n’y arrivent pas, alors qu’ils laissent ce gouvernement devant l’odieux de réduire lui-même le soutien aux élèves », conseille Éric Pronovost.

Mobilisation de la FPSS-CSQ pour l’éducation

Pour sa part, la FPSS-CSQ n’hésitera pas à mobiliser ses membres et l’ensemble des parents du Québec, si nécessaire, pour défendre le droit de tous les enfants de recevoir des services d’éducation de qualité et complets, en fonction de leurs besoins.


Budget 2014-2015 - À bout de souffle et fragilisés, les organismes communautaires famille vont demeurer dans la précarité (Fédération québécoise des organismes communautaires Famille)

SAINT-LAMBERT, QC, le 5 juin 2014 - La Fédération québécoise des organismes communautaires Famille questionne les choix budgétaires annoncés hier suite à la décision de ne pas accorder aux quelque 280 organismes communautaires Famille (OCF) le financement promis par le gouvernement québécois en octobre 2013.

En dépit des demandes répétées et justifiées au Parti libéral de reconnaître l’urgence d’un rehaussement de 5 millions de dollars et l’indexation annuelle du financement à la mission des OCF, le gouvernement a choisi de maintenir ces organismes dans la précarité alors qu’ils accompagnent et soutiennent annuellement plus de 100 000 familles québécoises.

En regard des efforts financiers demandés par le gouvernement Couillard, la Fédération est très inquiète des impacts que ceux-ci auront sur les parents et les enfants alors que les choix du gouvernement fragiliseront davantage les familles et les ressources leur étant dédiées.

« Reconnaître qu’il faut un financement adéquat pour conserver le rôle pivot des OCF auprès des familles, c’est aussi reconnaître le besoin de toutes les familles d’être soutenues et accompagnées dans leurs réalités. Les OCF sont des acteurs importants qui contribuent à tisser le filet social dont les familles ont besoin. Il importe de consolider les services de proximité qui existent déjà et de préserver le savoir-faire développé par ces organismes depuis 50 ans. » soutient la directrice générale de la FQOCF, Louisane Côté.

Le sous-financement historique des organismes Famille est clairement reconnu. « Dans l’attente d’un investissement significatif, notre demande d’injecter 5 millions de dollars aurait permis aux OCF de ne pas affecter les services offerts aux familles alors qu’ils peinent déjà à répondre aux besoins grandissants » ajoute Louisane Côté. Le premier ministre du Québec soulevait d’ailleurs cette iniquité lors de la campagne électorale tenant compte de l’ampleur du travail réalisé par ces organismes qui occupent une place essentielle dans leurs communautés partout au Québec.


Budget 2014-2015 : les personnes aînées loin d’être gagnantes ! (Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec)

SHERBROOKE, QC, le 5 juin 2014 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) accueille avec déception le budget 2014-2015 déposé par le nouveau gouvernement libéral. Bien qu’il contienne quelques mesures ciblées intéressantes, le budget propose une série de reculs importants, de sorte que les personnes aînées sont loin de sortir gagnantes de l’exercice.

Ainsi, la mesure la plus publicisée du budget à l’égard des personnes aînées consiste en l’instauration d’un crédit d’impôt de 20 % pour des activités sportives ou culturelles pour les gens de 70 ans et plus. Au même moment, le livre des crédits des ministères et organismes indique que les crédits budgétaires du Secrétariat aux aînés ont été réduits, de même que les sommes destinées à la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées et pour la Politique Vieillir chez soi.

« On serait tenté de croire que pour le gouvernement libéral, le soutien aux personnes aînées se résume à un encouragement à jouer aux quilles. C’est un peu insultant. Pourtant, dans ce budget, il n’y a absolument rien comme promis pour les soins à domicile, rien comme promis pour les personnes proches aidantes, et seulement une vague promesse de venir en aide aux couples de personnes aînées aux prises avec des hausses de taxes municipales et scolaires », souligne le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.

M. Côté note néanmoins une augmentation des budgets dévolus au programme Municipalités amies des aînés, ainsi que la construction de 3 000 logements sociaux communautaires à prix abordable.

Gel d’embauche, réduction de services ?


Par ailleurs, l’AREQ, dont les membres ont œuvré dans les réseaux de l’éducation et de la santé durant leur carrière, se demande comment le gouvernement pourra concilier sa décision de geler l’embauche dans les secteurs public et parapublic au cours des deux prochaines années, avec son discours rassurant sur le maintien des services publics. Le ministre des Finances affirme en effet que les postes qui se libéreront durant cette période seront affectés en priorité aux services à la population.

« On connaît la différence entre les beaux discours et la réalité, on l’a vécu. En fin de compte, on pourrait fort bien se retrouver avec des effectifs en moins dans le réseau de la santé et des services sociaux. Bref, encore une fois, les personnes aînées risquent de faire les frais des mesures de réduction des dépenses et des politiques d’austérité », s’inquiète M. Côté.

Fractionnement du revenu : un recul


Aussi, sans crier gare, le gouvernement porte à 65 ans l’âge d’admissibilité au fractionnement du revenu pour les rentes en vertu d’un régime de pension agréé. Jusqu’à présent, dès la prise de retraite, une personne retraitée pouvait fractionner son revenu avec son conjoint, par exemple à 63 ou 64 ans.

« Nous sommes d’accord avec des incitatifs aux gens qui veulent demeurer sur le marché du travail, par exemple la hausse annoncée de l’exemption sur les revenus des travailleurs expérimentés. Toutefois, nous sommes totalement en désaccord avec des mesures, comme la restriction du fractionnement, qui auront pour effet de pénaliser lourdement les gens qui prennent leur retraite avant l’âge de 65 ans. À cet égard, l’évocation d’une soi-disant iniquité nous paraît davantage un prétexte qu’un argument fondé. Si on veut parler d’iniquité, la non-indexation de notre rente en est une que le gouvernement refuse de corriger ! », rappelle M. Côté.

Financement de la santé en fonction de l’âge ?


Enfin, l’AREQ se questionne concernant la demande du gouvernement du Québec, qui réclame du gouvernement fédéral une modification de la méthode de financement du transfert canadien en matière de santé pour tenir compte du poids démographique des personnes de 65 ans.

« Est-on en train de dire que les personnes aînées sont un fardeau pour le système de santé ? Nous nous opposons vivement à un tel discours. Les études démontrent clairement que ce qui fait gonfler la facture, ce sont notamment le salaire des médecins, le coût des médicaments et les développements technologiques. Le vieillissement est une cause parmi d’autres. Cessons de brandir des épouvantails », conclut le président de l’AREQ.


Réaction au budget Leitao - Encore une fois, on néglige l’école publique et on protège l’école privée (Alliance des professeures et professeurs de Montréal)

MONTRÉAL, le 5 juin 2014 - En réaction au dépôt du budget Leitao, les syndicats représentant le personnel de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) dénoncent vertement l’orientation du gouvernement libéral de Philippe Couillard de perpétuer le sous-financement des commissions scolaires et de maintenir le financement public aux écoles privées.

Dans un objectif d’atteinte du déficit zéro, le budget des écoles publiques du Québec a été amputé de 640 millions de dollars au cours des dernières années. La faible hausse de 2,2 % du budget du ministère de l’Éducation annoncée hier ne couvre pas l’augmentation des coûts de système qui s’ajoute au fardeau des ponctions précédentes. De plus, les parents devront assumer une augmentation de frais des services de garde deux fois supérieure à l’inflation et certaines commissions scolaires devront à nouveau hausser les taxes scolaires.

Comble de malheur, le gouvernement Couillard, comme l’ont fait les gouvernements qui l’ont précédé, a de nouveau épargné le réseau des écoles privées de l’effort de redressement des finances publiques, car la compression budgétaire ne sera que de 14 millions de dollars pour les services aux élèves et de 13 millions de dollars pour le transport scolaire. Pourtant, les écoles privées reçoivent annuellement 550 millions de dollars pour les services aux élèves sans compter les subventions pour l’entretien des bâtiments, l’amélioration des équipements sportifs ou le transport scolaire. « Peu importe le contexte, le financement public des écoles privées est injustifiable selon nous. En période d’austérité, il est d’autant plus inadmissible. Ce gouvernement fait le choix d’utiliser les fonds publics pour financer des entreprises privées avec l’argent nécessaire pour maintenir des services publics de qualité. C’est un choix idéologique et dogmatique pour favoriser quelques citoyens privilégiés et les entreprises privées. Dans le réseau de l’éducation, la part des fonds publics dirigés vers des services privés ne cesse de croître. Les fonds publics doivent rester dans les services publics », de commenter madame Catherine Renaud, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.

Confrontée à un déficit de près de 47 millions de dollars il y a deux ans, la CSDM est déjà en mode compression des dépenses pour atteindre le déficit zéro. Le budget Leitao ajoutera une pression supplémentaire sur le budget de fonctionnement de la commission scolaire. « La CSDM est de loin la commission scolaire qui compte le plus d’élèves défavorisés, le plus d’élèves handicapés ou en difficulté et le plus d’élèves allophones. Ces élèves ont besoin de services particuliers. Les parents de la CSDM en ont marre de toujours réclamer ces services essentiels pour leurs enfants et de se faire répondre qu’ils sont coûteux. Nous devons constamment payer de nos poches pour avoir les services d’un psychologue, d’un orthophoniste ou d’un psychoéducateur, par exemple. Déjà en nombre insuffisant, le personnel professionnel disponible dans les écoles publiques est complètement débordé par le nombre d’enfants qu’il doit aider. Pendant ce temps, le gouvernement donne des fonds publics aux collèges Brébeuf, Jean-Eudes ou Regina Assumpta qui n’ont pas à composer avec des élèves en trouble d’apprentissage ou de comportement. Le parti pris du gouvernement libéral pour l’école privée au détriment de l’école publique n’est pas très subtil. Le premier ministre et le ministre de l’Éducation ne semblent même pas embarrassés par la situation. Dire que c’est le Parti libéral qui a créé le ministère de l’Éducation et qui a rédigé la Loi sur l’instruction publique pour que tous les Québécois aient accès sans frais à une école publique de qualité ! », de poursuivre Jacques Dionne, commissaire-parent et vice-président du Comité de parents à la CSDM.

En plus du profil socioéconomique des élèves de son territoire qui nécessitent des mesures extraordinaires pour contrer les effets de la défavorisation économique et relever le défi de la réussite des quelque 20 000 élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage, de comportement ou de maîtrise de la langue française, la CSDM accueille le plus grand nombre d’élèves handicapés de toutes les régions du Québec dans ses nombreuses écoles à vocation régionale ou suprarégionale. Elle est également celle où la moyenne d’âge de son parc immobilier est la plus âgée, 65 ans par rapport à 50 ans pour l’ensemble du Québec. Aucune autre commission scolaire ne compte une vingtaine d’édifices avec des problèmes de qualité de l’air dont huit sont fermés à cause de la moisissure. « En plus de laisser les élèves et le personnel dans des édifices contaminés qui affectent leur santé, les principales mesures de redressement à la suite de ce budget se traduiront à nouveau par des coupes de postes en service direct aux élèves et par un alourdissement de la tâche généralisée pour toutes les catégories de personnel, dont le personnel professionnel qui a déjà subi une abolition de 25,5 postes avant l’annonce du budget. Les besoins des élèves ainsi que la santé et la sécurité des employés seront encore plus précarisés par les choix du gouvernement qui se déresponsabilise de plus en plus en ce qui a trait aux services publics », d’ajouter monsieur Michel Mayrand, président du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal.

« L’heure n’est pas aux compressions ou au gel des dépenses, mais au réinvestissement à la CSDM. Nous évaluons à 1 milliard de dollars les sommes requises pour atténuer le déficit d’entretien des édifices à la CSDM. Les écoles de Montréal débordent. Les éducatrices en service de garde de plusieurs écoles n’ont plus de locaux. Elles doivent mener les activités et faire manger les élèves dans les classes. Les concierges, sans aide supplémentaire, doivent nettoyer tous les locaux au moins deux fois par jour parce que les enfants mangent en classe. Les suppressions de postes font en sorte qu’une école de 500 élèves n’a plus qu’une seule secrétaire. Ce budget ne fera que détériorer la situation. Les citoyennes et citoyens ont besoin de services publics de qualité. La capacité de payer du contribuable est atteinte contrairement à celle des entreprises. Si le gouvernement Couillard est sérieux pour redresser les finances publiques, il doit obliger les compagnies à contribuer davantage au budget de l’État. Il est grand temps que s’amorce la lutte aux abris et échappatoires fiscaux qui profitent aux entreprises et font perdre des milliards de dollars au trésor public », de conclure monsieur Charles Allen, président de l’Association professionnelle du personnel administratif.


Budget provincial 2014-2015 - On appelle ça de l’AUS-TÉ-RI-TÉ ! (Fédération autonome de l’enseignement)

MONTRÉAL, le 4 juin 2014 - La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui regroupe huit syndicats représentant quelque 32 000 enseignantes et enseignants québécois, est profondément déçue du premier budget Leitao, présenté plus tôt aujourd’hui. Ce budget, qui impose des compressions additionnelles de 150 millions $ pour 2014-2015, aura des conséquences dramatiques pour l’école publique. Déjà affaiblie par des coupes de plus de 650 millions $ depuis 2010, l’école publique est mise en danger par ces nouvelles compressions qui la privent des ressources dont elle a besoin pour accomplir sa mission.

Les compressions annoncées aujourd’hui ne peuvent qu’affecter les services offerts aux élèves. Nombreux sont ceux qui verront leur parcours fragilisé puisqu’ils n’auront pas accès aux services dont ils ont grandement besoin. L’égalité des chances est mise à mal, particulièrement pour les élèves issus des milieux défavorisés et ceux qui éprouvent des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage ou qui sont handicapés.

« Le budget Leitao est marqué par l’austérité, qui ne peut s’expliquer que par une incompréhension des défis auxquels sont confrontées les écoles publiques québécoises. En fixant à 2,2 % l’augmentation des dépenses en éducation, le gouvernement Couillard sait très bien que dans les faits, il demande au réseau public d’éponger une partie du déficit, » déclare M. Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement.

Le ministre des Finances, par l’adoption d’une loi qui vise à mieux encadrer l’évolution des effectifs, entend ne pas remplacer les postes administratifs et les réaffecter dans les services directs à la population, ce qui pourrait donc se traduire par l’embauche de nouvelles enseignantes et nouveaux enseignants. « Si cette idée permet de mettre un frein à l’embauche de gestionnaires qui ont pour seule mission de restreindre l’autonomie professionnelle du personnel enseignant, nous la saluons. Cependant, cette volonté, bien que louable, ne viendra pas susciter l’intérêt d’un nombre grandissant d’étudiantes et étudiants pour la profession enseignante, puisque les conditions d’exercice se sont dégradées depuis une trentaine d’années et que le budget Leitao n’améliorera pas la situation, » poursuit M. Mallette.

La FAE constate que le gouvernement Couillard, comme tous ses prédécesseurs, refuse de remettre en question le financement public des écoles privées comme elle le réclame depuis plusieurs années. Pourtant, ce sont plus 80 millions de dollars qui pourraient être réinvestis annuellement dans les services directs aux élèves. Dans le contexte actuel, seul le manque de courage politique peut justifier le statu quo. Les écoles privées subventionnées à plus de 60 % par les contribuables pourront continuer à mener une concurrence déloyale aux écoles publiques, qui constituent pourtant un des joyaux de la Révolution tranquille et du Rapport Parent.

Le ministre Leitao fait sienne l’idée de son collègue, président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, de lier les augmentations salariales à l’efficience des travailleuses et travailleurs du secteur public. Ce concept, importé de l’entreprise privée, vient dénaturer l’esprit de ce qui devrait guider la prestation d’un service public. Le gouvernement cherche à inscrire dans l’opinion publique l’idée selon laquelle un service public peut être comparé à un simple bien de consommation.

« Si le gouvernement pense nous faire avaler cette couleuvre, il va nous trouver sur son chemin. Les enseignantes et enseignants ont déjà donné. C’est assez ! Depuis 2004, le personnel enseignant s’est appauvri, puisque les augmentations salariales négociées ou imposées par un décret n’atteignent même pas l’Indice des prix à la consommation (IPC). Le gouvernement libéral a beaucoup promis. Nous lui promettons de veiller à la défense de l’école publique, de celles et ceux qui y travaillent et des élèves qui la fréquentent, » conclut Sylvain Mallette.


L’ASSÉ déplore les mesures de compression du premier budget de M. Leitão

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Suite au dépôt du premier budget du gouvernement Couillard, l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) reste très critique face au discours que nous servent les libéraux avec cette présentation budgétaire sans grande surprise.

Dans ce plan de relance économique qui vise à redresser les finances publiques, les entreprises occupent une place considérable. « Cette voix mène inévitablement vers la privatisation des services publics », affirme Justin Arcand, co-porte-parole de l’ASSÉ. L’organisation étudiante soutient fermement que les services publics doivent demeurer accessibles et libres de toute ingérence du privé. « Alors que le gouvernement libéral dit vouloir conserver des services publics de qualité et en faire un objectif central, il nous présente plutôt un discours complètement contradictoire. En fait, il ne fait que remettre de l’avant une logique marchande en plongeant le Québec dans un principe d’utilisateur-payeur », explique M. Arcand.

Quant aux objectifs de croissance des dépenses que fixe M. Couillard, il va sans dire que ceux-ci s’inscrivent dans l’idéologie néolibérale que favorisaient aussi ses prédécesseurs. Alors que le fossé entre les riches et les pauvres ne fait que s’agrandir, le gouvernement préconise des mesures qui profitent aux entreprises et aux mieux nantis. « Que le gouvernement Couillard arrête de jouer sur les mots, il s’agit bel et bien d’un budget d’austérité et non de rigueur économique. S’il était si rigoureux, il veillerait à réduire les inégalités sociales au lieu de les perpétuer davantage. » s’indigne M. Arcand.

Il est prioritaire que le gouvernement tienne en compte les mesures d’alternatives fiscales qui permettraient de renflouer les coffres de l’État sans toutefois alourdir la contribution de la population. « Avec le rétablissement de la taxe sur le capital fixée à 0.5%, on pourrait aller chercher jusqu’à 600 millions de dollars chez les grandes institutions financières et ainsi investir dans les services publics. » défend M. Arcand.

Par ailleurs, l’ASSÉ critique vigoureusement l’annonce de la relance du Plan Nord qui s’inscrit dans une logique extractiviste. Combiné avec la réduction du budget du Ministère de l’Environnement de 20%, la situation environnementale au Québec est plus qu’alarmante. Il en va de même pour l’éducation, alors qu’encore une fois, elle demeure grande absente de ce budget. Plus que jamais, il est primordial que celle-ci demeure libre de toute ingérence du privé, de qualité, et gratuite pour tous et toutes.


Budget Leitao - Itinérance : 500 logements sociaux et… un statu quo intenable (Réseau solidarité itinérance du Québec)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) déplore l’insuffisance des mesures permettant d’améliorer le sort des personnes à risque ou en situation d’itinérance, alors que le phénomène s’aggrave et s’accroisse dans plusieurs régions du Québec. Bien que des investissements en logement social soient annoncés, ils sont insuffisants selon le RSIQ qui dénonce du même coup l’abandon du rehaussement du financement des organismes communautaires.

Fort de l’adoption récente de la Politique nationale de lutte à l’itinérance, le RSIQ espérait que le gouvernement Couillard conserverait ou augmenterait les annonces du gouvernement précédent, engagements qui auraient amorcé l’implantation d’un plan d’action solide pour déployer cette politique. Or, le budget Leitao ne maintient pas les engagements du précédent gouvernement pour la construction de nouveaux logements sociaux, alors qu’on passe de 3250 à 3000 nouvelles unités, en maintenant du moins les 500 logements réservés aux personnes en situation ou à risque d’itinérance. De plus, un rehaussement de l’aide sociale, essentiel, est absent du budget, de même que la bonification du financement du communautaire, précarisant du même coup des services essentiels destinés aux plus vulnérables.

« La Politique nationale de lutte à l’itinérance engage tout gouvernement à prioriser la lutte contre ce déni de droit. Aujourd’hui, par-delà l’annonce de nouveaux logements sociaux, il n’y a pas de mesures additionnelles qui permettent de dire qu’on aura un bon plan d’action pour faire vivre la Politique… Aider les personnes à éviter et sortir de la rue est pourtant un investissement rentable pour la société ! » déclare Anne-Marie Boucher, coordonnatrice du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec.


Budget 2014-2015 - Budget Leitao : un passeport pour l’austérité permanente (Québec solidaire)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Québec solidaire déplore que le premier budget du gouvernement Couillard place le Québec dans l’austérité permanente en faisant la part belle aux idées de la CAQ. Les libéraux prouvent que la véritable opposition économique se retrouve à Québec solidaire.

« La recette du gouvernement pour atteindre l’équilibre budgétaire c’est 90% de compressions et 10 % de timides mesures de nouveaux revenus ! On dépense de l’énergie à aller chercher des peanuts chez les Québécois-es les plus vulnérables sur l’aide sociale qui ont fait une simple erreur dans leur formulaire, alors qu’on pourrait obtenir 800 millions $ en taxant les institutions financières ! », soulève la députée et porte-parole de QS, Françoise David, indiquant qu’une austérité permanente ça veut aussi dire des inégalités permanentes et grandissantes.

« C’est de la science-fiction de croire que ce budget n’affectera pas les services à la population. Imaginez, un gel de l’embauche dans les services publics et parapublics jusqu’en mars 2016 et une croissance ridicule des dépenses des programmes ! Soyons clairs, les personnes qui attendent depuis des mois pour rencontrer un psychologue ou une orthophoniste dans le système public vont devoir patienter encore longtemps ! », s’indigne la députée de Gouin.

Pour les solidaires, faire miroiter des baisses d’impôts après des années de misère est de la poudre aux yeux. « Ce que la majorité des Québécois-es souhaitent ce ne sont pas des baisses d’impôts, mais des services publics à la hauteur de ce qu’ils paient ! », poursuit-elle.

Rappelant que Québec solidaire est le seul parti à défendre une vision économique marquée par le respect de l’environnement, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, déplore toute l’attention accordée aux investissements privés. « Il n’y en a que pour les secteurs traditionnels, comme les mines, l’énergie et la construction. C’est à croire que l’économie publique et sociale ne fait pas partie de l’équation. Ce n’est donc pas une grande surprise de voir que le financement réclamé par les groupes communautaires n’a pas été accordé, c’est simplement affligeant ».


Avec un surplus de 1,6 G$ dès 2015-2016 - Le gouvernement a toute la marge voulue pour investir dans l’expertise de l’État (Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - En réaction au dépôt du budget 2014-2015 par le ministre des Finances du Québec, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) estime que le gouvernement du Québec dispose de la marge de manœuvre voulue pour investir dans l’expertise de l’État. Les gouvernements successifs ont pris les mesures nécessaires pour assainir les finances publiques, selon le SPGQ. La situation budgétaire du gouvernement du Québec est enviable à plusieurs égards, d’autant qu’elle s’appuiera sur un surplus de près de 1,6 G$ dès 2015-2016. 

« Bien que le budget prévoit des hausses de dépenses de 1,8 %, il s’agit en fait d’une coupure, car cela ne tient pas compte de l’augmentation croissante de la demande citoyenne envers les services publics. Comme l’indiquait la protectrice du citoyen, Mme Raymonde Saint-Germain, les compressions imposées à l’appareil public réduisent bel et bien les services aux citoyens, souvent ceux destinés aux aînés et aux personnes handicapées », affirme le président du SPGQ, M. Richard Perron.

Un discours officiel qui induit en erreur


Dans son discours sur le budget, le ministre des Finances annonce que le déficit budgétaire sera de 2,350 G$ en 2014-2015 et de 0 $ en 2015-2016. Pourtant, le plan budgétaire du gouvernement indique que le déficit budgétaire sera de 1,049 G$ en 2014-2015 et qu’il y aura un surplus budgétaire de 1,583 G$ en 2015-2016. La différence s’explique par des montants qui seront déposés au Fonds des générations en 2014-2015 et en 2015-2016. Ces versements servent à établir le solde budgétaire du gouvernement, lequel est un concept différent du déficit (référence : tableau A.3 du Plan budgétaire 2014-2015).

« Contrairement à une idée reçue, le ratio dette brute/PIB n’explose pas au Québec. Ce ratio en effet passé de 57,7 % à 54,3 % entre 1998 et 2014. Les gouvernements du Québec ont réussi à maintenir des équilibres budgétaires satisfaisants. Cela apparaîtrait beaucoup plus clairement si on cessait de modifier les conventions comptables à tout bout de champ », indique M. Perron. En outre, selon une étude réalisée par l’Institut Macdonald-Laurier en octobre 2012, le Québec serait la province canadienne dont les finances publiques sont les moins à risque de vivre une crise de solvabilité, tandis que l’Ontario et l’Alberta seraient plus fragiles à moyen et long terme.

Néanmoins, le SPGQ tient à saluer la volonté du ministre de revenir à l’équilibre budgétaire, et ce, sans augmentation des impôts, dans le respect des conventions collectives des employés de l’État et en protégeant les services essentiels. La mise sur pied de la Commission sur la révision permanente des programmes et de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise est aussi, selon le SPGQ, bien accueillie, pour autant que ces commissions soient sérieuses et crédibles.

Cependant, le SPGQ exprime des inquiétudes quant aux énormes mesures de restrictions budgétaires demandées aux ministères et organismes (2,7 G$ en 2014-2015 et plus de 5 G$ en 2015-2016), compte tenu des surplus budgétaires prévus à compter de 2015-2016. En outre, le SPGQ s’explique mal les gains de productivité demandés aux ministères et organismes, car les services publics ne peuvent être réduits à une simple marchandise comptabilisable. Il y a une limite à demander de faire plus avec moins, selon le SPGQ.

Cran d’arrêt à la sous-traitance


Le SPGQ ne s’oppose pas à l’imposition d’un cran d’arrêt aux dépenses publiques, lorsque cela est justifié. Donc, oui à un émondage ciblé, mais non à une coupe à blanc. Le SPGQ estime également que le contrôle des dépenses devrait s’appliquer en premier lieu au recours à la sous-traitance qui, au Québec, est beaucoup plus élevé que la moyenne des pays développés. L’analyse de l’évolution des contrats de services dans la fonction publique québécoise au cours des dix dernières années démontre en effet que le nombre et l’importance des contrats en services professionnels et auxiliaires sont en croissance fulgurante depuis 2003-2004. La valeur de ces contrats est passée d’environ 900 M$ en 2003-2004 à 2 041 M$ en 2012-2013 (une hausse de 127 %).

Plus spécifiquement, la valeur des contrats de service en sous-traitance dans le secteur des ressources informationnelles de l’ensemble des ministères et organismes de la fonction publique québécoise a grimpé de 218 M$ à 779 M$ entre 2003-2004 et 2012-2013, soit un bond spectaculaire de 257 %. Ce secteur représente la plus importante part de la sous-traitance gouvernementale dans le domaine des services professionnels, ce qui interpelle donc prioritairement le SPGQ.

À cet égard, le SPGQ rappelle les propos tenus par la présidente de la Commission de la fonction publique du Québec, Mme Christiane Barbe, en mai 2014 : « les contrats de services assimilables à des contrats de travail compromettent l’égalité d’accès à la fonction publique et contreviennent au principe d’équité véhiculé dans la Loi sur la fonction publique. En effet, non seulement les prestataires de services occupent des emplois qui auraient dû être pourvus par du personnel régulier ou occasionnel, mais, pour le même travail, ils bénéficient de règles d’embauche et de conditions de travail différentes ».

« Si nous nous réjouissons que le ministre des Finances mentionne dans son budget son intention de limiter le recours aux ressources externes, nous nous inquiétons toutefois du gel global des effectifs des secteurs public et parapublic jusqu’en 2015-2016. Dans ce contexte, comment développer et maintenir l’expertise du gouvernement du Québec, tout en réduisant la forte dépendance envers certaines entreprises privées qui s’est avérée très coûteuse et qui a engendré de sérieux problèmes en matière d’éthique ? », questionne M. Perron. ». Investir dans l’expertise professionnelle n’est pas une dépense, mais bien un investissement rentable pour l’ensemble de la population, conclut le président du SPGQ.


Budget Leitão - « Un budget qui laisse présager la grisaille et l’austérité… et des luttes à venir ! » — Daniel Boyer, président de la FTQ

MONTRÉAL, le 4 juin 2014 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) a pris connaissance du premier budget du gouvernement libéral présenté par le ministre des Finances Carlos Leitão. Elle livre aujourd’hui ses premiers commentaires.

« Les intentions annoncées sont tellement démesurées que c’est à se demander si l’État québécois ne fondera pas comme neige au soleil d’ici 2015-2016. C’est donc avec une certaine surprise que nous avons pris connaissance du budget, un budget coloré aux tons de grisaille et de coupes aveugles. Cependant, l’effort demandé aux travailleurs et travailleuses des secteurs public et parapublic, de même que dans les organismes gouvernementaux comme Hydro-Québec, laisse présager des luttes à venir.

« Si plusieurs reconnaissent, derrière les coulisses gouvernementales, que les conditions laissent tellement à désirer que plus personne n’est attiré par le secteur public, on signe et on persiste, en annonçant un gel des effectifs, en exigeant des gains de productivité équivalant à 2 % de la masse salariale et en diminuant les dépenses de fonctionnement. De plus, qui, pensez-vous, souffriront les premiers des coupes frisant les 3 milliards de dollars dans les dépenses publiques ? Après les travailleurs et les travailleuses de la santé, de l’éducation et de la fonction publique, l’ensemble de la population ! »

Sortir des sentiers battus

« Le pire, c’est que c’est toujours aux mêmes qu’on demande des efforts, et c’est toujours du côté des dépenses qu’on met l’accent. On ne demande rien aux entreprises, on leur en donne ! On n’annonce aucune mesure pour aller chercher des revenus, c’est comme si cette colonne n’existait pas dans le tableau budgétaire, à l’exception d’augmentations de taxes dont la majeure partie est vouée au Fonds des générations. Et on poursuit dans l’obsession du déficit zéro, alors même que plusieurs économistes émérites recommandent de mettre la pédale douce. Et on continue dans des coupes aveugles, on creuse le fossé des inégalités, on grossit les rangs des plus démunis et on diminue les services à la population. Ça commence à faire ! »

Quant à l’annonce réitérée de la mise sur pied de deux commissions, l’une sur la fiscalité et l’autre sur la révision des programmes gouvernementaux, la FTQ estime qu’elles doivent être ouvertes aux représentants des organisations de la société civile, dont les syndicats, et laisser place à la libre expression des citoyens et citoyennes.

« Il y a des personnes qui pensent autrement que les soi-disant experts choisis par les autorités (toujours les mêmes !) et il y a des travailleurs et des travailleuses qui, à l’intérieur des établissements publics, ont des idées à faire valoir pour apporter les modifications qui s’imposent dans les façons de faire des services publics. Il faut leur faire de la place, et surtout, il faut leur faire confiance ! », ajoute Daniel Boyer.

Des mesures déstructurantes

Le président de la FTQ est particulièrement déçu du renoncement aux sommes prévues pour les infrastructures :

« À la FTQ, nous avons toujours été de ceux qui croient que l’intervention gouvernementale dans l’économie peut jouer un rôle structurant. Je m’étonne vraiment du choix du ministre des Finances de renoncer à l’accroissement promis des dépenses d’infrastructures. Le gouvernement libéral précédent, il faut le dire, avait fait mieux en choisissant d’accroître ces dépenses, ce qui a permis au Québec de mieux surmonter la crise économique et financière de 2008-2009. Comment penser une stratégie maritime ou relancer le Plan Nord sans nouvelles dépenses d’infrastructures ? »

« Pour ajouter à l’odieux, sur les maigres revenus qu’on ira chercher à l’aide d’augmentations de taxes et de tarifs, on renflouera le Fonds des générations plutôt que de soutenir l’économie et d’améliorer les services publics ! »

Plafonner le Fonds de solidarité FTQ : un mauvais choix

En conclusion, Daniel Boyer déplore la mesure temporaire, sur un an, imposant un plafonnement de 650 millions de dollars pour les actions du Fonds de solidarité : « On sait que l’une des missions du Fonds est de contribuer à la croissance économique du Québec en créant et en sauvegardant des emplois, en plus d’être un véhicule d’épargne pour plusieurs personnes en vue de leur retraite. Pourquoi mettre un tel bâton dans les roues ?  »


Réaction de la CSN au budget libéral - Un budget trompeur qui maintient le cap sur l’austérité, dit la CSN

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - « Bien qu’il s’agisse de son premier exercice du genre, le budget du ministre Leitão est dans la lignée directe des 25 dernières années des budgets québécois. Si le ministre tente de présenter son budget dans des termes différents, il maintient carrément le cap sur l’austérité, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Il cache des réductions considérables de services publics qui frapperont durement la population du Québec dès cette année. Au surplus, ce budget trace les ornières pour des coupes plus importantes encore qui pourraient survenir au cours du premier mandat des libéraux. »

Selon la CSN, geler les effectifs dans l’ensemble des services publics et limiter les dépenses de programmes sous la barre des coûts de système ne peut conduire qu’à des diminutions de services et à des accroissements des charges de travail pour celles et ceux qui œuvrent dans le secteur public. « Le gouvernement continue de parler de gains de productivité de 2 % de la masse salariale, a poursuivi Jacques Létourneau. Mais de quoi parle-t-il au juste ? Les écoles et les hôpitaux ne sont pas des chaînes de montage et les statistiques de santé et de sécurité démontrent l’essoufflement des personnels. »

La CSN déplore en outre que le gouvernement Couillard ne reporte pas à plus long terme l’atteinte du déficit zéro, prévu pour 2015-2016. « Il est impossible de satisfaire les besoins toujours croissants de la population, au regard des services publics et des programmes sociaux, dans un tel contexte d’austérité, a mentionné Jacques Létourneau. Si la CSN souscrit à la nécessité d’une meilleure gestion des finances publiques, elle croit que c’est en assurant un développement durable créateur d’emplois dans toutes les régions du Québec que nous y parviendrons.

« Dans son histoire, la population a fait des choix qui ont fait du Québec une société plus juste et plus solidaire. Le gouvernement doit en tenir compte et préserver l’essence d’un État social fort. »

Considérant la Commission d’examen sur la fiscalité, la CSN estime qu’elle ne devrait absolument pas être limitée à des experts qui viendraient valider les choix politiques des libéraux. « Nous estimons qu’elle doit permettre notamment aux groupes qui représentent les travailleuses et les travailleurs de l’État et la population d’intervenir pour exprimer leurs positions sur la fiscalité et le financement des services publics et les programmes sociaux. »

Même si la CSN salue certaines mesures, dont la réduction de 20 % de certains crédits d’impôts pour les entreprises et l’investissement de 10 millions de dollars dans le secteur de la biomasse, ce budget n’a vraiment pas ce qu’il faut pour relancer l’économie du Québec. « De plus, compte tenu des décisions prises par le gouvernement conservateur à Ottawa à l’égard des fonds de travailleurs, nous aurions souhaité que les libéraux tiennent compte de ce contexte et n’abaissent pas le plafond des cotisations. »


Budget 2014-2015 - Aucune solution pour financer les services publics (Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - À la lecture du Budget 2014-2015, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) remarque que malgré un élément positif, des interrogations demeurent et les déceptions sont nombreuses.

Premièrement, probablement le seul élément positif du budget, le SFPQ constate que le gouvernement reconnait enfin que l’utilisation de la sous-traitance lui a couté cher autant en argent qu’en perte d’expertise, ce qui a rendu l’État vulnérable. En tête de liste des mesures administratives déposées, le gouvernement cible la réduction du recours aux ressources externes. « C’est un aveu important de la part du gouvernement qui envoie un message clair : l’octroi de contrats aux entreprises privées doit cesser ! Surtout lorsqu’on sait que le contribuable paie en moyenne deux fois plus cher lorsque l’État a recours à la sous-traitance. » La présidente ajoute que « le gouvernement libéral doit passer de la parole aux actes : mettre fin à la sous-traitance et ainsi économiser des centaines de millions de dollars. »

Deuxièmement, nous sommes sceptiques quant au message du gouvernement qui dit vouloir protéger les services directs à la population et, du même souffle, geler les effectifs et réviser les programmes et structures. « Alors que les délais de traitement ne cessent de s’allonger, que l’on ferme des bureaux régionaux, que les inspections diminuent dans tous les secteurs, le gouvernement continuera de limiter l’accès des citoyennes et des citoyens et à déshumaniser les services publics », explique madame Martineau.

Commission d’examen sur la fiscalité québécoise

Notre plus grande déception concerne la création de la Commission d’examen sur la fiscalité. Le SFPQ déplore que le gouvernement limite la portée de cet exercice à abolir des crédits d’impôt alors qu’il aurait pu ouvrir un véritable débat. « Nous croyons que le gouvernement doit examiner l’ensemble des sources de revenus pour financer adéquatement les services publics. Nous lui avons suggéré de nouvelles mesures qui pourraient rapporter des milliards dans les coffres de l’État. Est-ce que le gouvernement lance la serviette avant même d’avoir commencé ses travaux ou manque-t-il à ce point de courage ? », s’insurge madame Martineau.

Négociation des secteurs public et parapublic

Enfin, le SFPQ déplore que le président du Conseil du trésor entende lier le renouvellement des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic au cadre financier annoncé aujourd’hui. « Préserver les services publics c’est aussi s’assurer que les conditions de travail des gens qui les dispensent sont concurrentielles avec le marché du travail pour préserver l’expertise », conclut la présidente générale du SFPQ.


Colère contre le budget libéral - Halte à l’austérité ! (Coalition pour la justice sociale)

Québec, le 4 juin 2014- Des manifestantes et des manifestants, ainsi que divers représentantes et représentants de groupes sociaux ayant participé au huis clos des médias, se sont réunis devant l’Assemblée nationale en fin d’après-midi pour dénoncer le budget d’austérité du gouvernement Couillard et exprimer leur colère face aux nouvelles attaques envers nos services publics.

Une nouvelle ère d’austérité !

C’est sans surprise que les membres de la Coalition pour la justice sociale ont appris que le gouvernement libéral allait de l’avant avec son budget d’austérité. Le budget Leitao annonce des compressions dans la plupart des ministères, particulièrement en santé et en éducation, l’indexation des frais de garde, le report de l’abolition de la taxe santé.

Ces compressions et mesures s’ajoutent aux multiples attaques à nos services publics et programmes sociaux imposées dans les dernières années par les gouvernements Marois et Charest : l’imposition d’une taxe santé, la hausse des tarifs d’hydro, l’indexation des frais de scolarité, la hausse de la TVQ, etc.

« Le gouvernement Couillard poursuit le saccage commencé par ses prédécesseurs. Derrière toutes ces tarifications, compressions et coupures, une même logique : sabrer dans nos services publics, faire payer les plus pauvres et la classe moyenne pendant que l’on ferme les yeux sur les abris fiscaux des grandes entreprises et que l’on protège les revenus des plus riches », s’insurge Anne-Valérie Lemieux Breton, porte-parole de la Coalition pour la justice sociale.

Imposons un vrai partage de la richesse

Le gouvernement a préparé le terrain depuis son élection, martelant l’urgence de faire des compressions et de réviser l’ensemble des programmes afin d’atteindre l’équilibre budgétaire. Selon la Coalition pour la justice sociale, un vrai partage de la richesse s’impose. « Les solutions fiscales existent ! », rappelle Madame Lemieux Breton. « On n’a qu’à penser à l’ajout de paliers d’imposition pour les particuliers, à l’augmentation des taux d’imposition des grandes entreprises, au contrôle des coûts des médicaments. Ces mesures permettraient à l’État québécois d’aller chercher plusieurs milliards de dollars et d’assurer le financement de nos services publics et programmes sociaux de façon équitable ».

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La misère sème la colère / Le budget provincial a oublié les groupes communautaires ! (Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles)

Montréal, le 4 juin 2014. C’est avec déception et colère que les 3000 organismes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux prennent connaissance du budget provincial 2014-2015. En ne prévoyant aucune augmentation pour ces organismes, ce budget démontre que ni les groupes, ni les personnes vulnérables qu’ils desservent ne font partie des préoccupations du gouvernement du Parti libéral du Québec. Les groupes exigent que le gouvernement reconsidère ses choix économiques ; ils poursuivront la pression et la mobilisation afin d’être convenablement soutenus.

La sortie d’un tel budget est un dur coup pour les organismes œuvrant en santé et services sociaux qui espéraient y trouver des annonces substantielles d’augmentation. Depuis maintenant 18 mois, ces organismes sont mobilisés autour de la campagne Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire. Ces groupes ont reçu l’appui de députés du Parti libéral du Québec à plusieurs occasions, par exemple lors de la présentation de pétitions, d’actions régionales et de l’adoption unanime à l’Assemblée nationale d’une motion demandant leur rehaussement. Qui plus est, ils avaient partiellement été entendus par le gouvernement précédent qui s’engageait à les rehausser de 40 millions de dollars pour l’année 2014-2015.

« Depuis son élection, le premier ministre du Québec nous martèle que son parti se base sur des valeurs de justice sociale. Pourtant, ce budget nuit au travail des groupes communautaires en ne leur permettant pas d’aider la population qui cogne à leurs portes. Rappelons que les groupes évaluent leurs besoins à 225 millions de dollars supplémentaires par année. Cette situation aura un impact direct sur l’ensemble de la population, et encore davantage sur les personnes vulnérables » de dénoncer Mercédez Roberge, co-porte-parole de la campagne Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire (Table).

Selon le gouvernement, le budget « rigoureux » présenté assurerait la bonne gestion et la relance économique. « C’est tout simplement un mauvais calcul ! » de s’insurger Sébastien Rivard co-porte-parole de la campagne (CTROC). « Négliger les groupes communautaires c’est faire fi du travail de prévention. À terme, cela ne permettra pas d’obtenir la prospérité tant attendue, mais mènera plutôt à une accentuation des inégalités et à la dégradation du tissu social » ajoute-t-il.

« Les groupes communautaires sont exaspérés ! Le gouvernement délaisse de plus en plus son rôle ce qui se répercute grandement sur eux. Les demandes d’aide augmentent, la pression monte, mais le financement, lui, stagne ! C’est inadmissible ! Les groupes exigent que le gouvernement retourne à sa planche à dessin ; ils comptent aussi intensifier leurs moyens de pression pour que le gouvernement cesse de faire la sourde oreille aux causes sociales » de conclure les deux co-porte-parole.


Budget Leitao : il faudra plus que 3000 nouveaux logements sociaux pour lutter contre la pauvreté, estime le FRAPRU

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Même s’il est soulagé que le gouvernement Couillard continue d’investir dans la construction de nouveaux logements sociaux, le Front d’action populaire en réaménagement urbain considère que le budget Leitao échoue lamentablement en matière de redistribution de la richesse. « Les 3000 nouveaux logements sociaux annoncés pour l’an prochain montrent que le gouvernement a l’intention de poursuivre dans la voie empruntée par les gouvernements précédents, mais cette mesure ne suffira pas à lutter contre les problèmes de logement, d’itinérance et de pauvreté », s’offusque François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

L’organisme fait remarquer que les 3000 logements prévus représentent une baisse de 250 par rapport aux 3250 annoncés dans le budget péquiste de février 2014. Il précise surtout que ce nombre est ridiculement bas par rapport aux besoins. Citant le discours même du budget qui souligne à raison que le coût du loyer réduit la capacité des ménages à combler d’autres besoins de base, le FRAPRU rappelle que, selon des chiffres officiels de 2011, 228 000 ménages locataires paient plus de la moitié de leur revenu en loyer. Selon François Saillant, « à coup de 3000 logements par an, ça va prendre 76 ans à répondre aux besoins de ces ménages et, là, on ne parle que des problèmes les plus urgents ». Il déplore par ailleurs que le gouvernement n’ait pas donné des assurances à plus long terme quand au financement du logement social : « Le sort des mal-logés et des sans-abri sera à nouveau soumis aux arbitrages budgétaires qui s’annoncent encore plus durs pour 2015-2016. Nous avons obtenu une année de sursis, mais l’avenir demeure incertain ».

Le FRAPRU constate que sur les 3000 logements, 500 sont réservés à la lutte contre l’itinérance et que le budget maintient les 8 millions $ présentement accordés à des ressources impliquées dans la lutte contre ce problème grandissant. Il se désole toutefois que le budget ne fasse aucune référence à la Politique nationale de lutte à l’itinérance adoptée en février par le gouvernement péquiste, alors que cette dernière, basée sur le respect des droits, avait été saluée par tous les intervenants.

Le FRAPRU condamne l’absence de toute mesure additionnelle de lutte contre la pauvreté. « Les prestations d’aide sociale demeureront au niveau indécent de 610 $ par mois, ce qui représente une violation flagrante du droit à un niveau de vie suffisant ». Il s’inquiète aussi de l’effet que les compressions budgétaires annoncées auront sur la qualité et l’accessibilité des services publics, qui, rappelle-t-il, contribuent à réduire les inégalités sociales.

Selon l’organisme, le gouvernement aurait pu aller beaucoup plus loin en matière de financement de ces services et de lutte contre la pauvreté s’il avait mis fin à des privilèges fiscaux qui ne bénéficient qu’aux plus riches, de même qu’à certains gaspillages du gouvernement, par exemple en matière de médicaments. Il suivra avec attention, mais aussi avec scepticisme, les travaux de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise. « Le gouvernement Couillard veut-il s’attaquer aux injustices actuelles ou veut-il au contraire les aggraver ? On en est en droit de se le demander, compte tenu de la volonté affirmée dans le budget d’utiliser la moitié des surplus budgétaires qui seront dégagés après 2015-2016 pour diminuer les impôts », conclut François Saillant.


Premier budget Leitão - Selon la CSD, un vocabulaire rassurant pour un budget d’austérité

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Préserver les services à la population tout en réduisant la croissance des dépenses, c’est l’engagement aux limites du réel pris aujourd’hui par le ministre des Finances, Carlos Leitão, lors du dépôt de son premier budget. C’est le constat de la CSD et de son président, François Vaudreuil, qui assistait à la présentation du budget.

Le retour à l’équilibre budgétaire, à quel prix ?


Si le vérificateur général du Québec avait dit, à propos de la croissance des dépenses de 2 % du deuxième budget Marceau, qu’il s’agissait d’un objectif ambitieux, on se demande bien ce qu’il dirait de l’objectif de 1,8 % en 2014-2015 et de celui de 0,7 % en 2015-2016. Pour la CSD, c’est complètement irréaliste si le gouvernement veut, comme il le dit, « préserver les services directs à la population ». Il serait beaucoup plus sage d’annoncer dès aujourd’hui le report d’un an du retour à l’équilibre budgétaire pour éviter les conséquences des coupes sévères qui vont toucher toutes les missions de l’État.

La CSD toujours prête pour le dialogue social


Quand il est question de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise ou encore de la Commission sur la révision permanente des programmes, le gouvernement affirme qu’il fera appel « à des idées nouvelles » de source externe et interne, par l’ouverture du dialogue social avec les partenaires gouvernementaux et la population. Même si cette notion de dialogue social revient à quelques reprises, elle n’est définie en nul endroit dans les documents du budget. Comme le souligne François Vaudreuil, président de la CSD, « La CSD prône le dialogue social depuis de nombreuses années, nous voyons donc d’un bon œil cette annonce et avons bien l’intention d’apporter notre contribution au sein de ces commissions. »

Un soutien insuffisant à l’industrie forestière


L’industrie forestière compte quelque 55 000 emplois et génère des revenus totaux de près de 17 milliards de dollars. Cette industrie qui a subit plusieurs chocs au cours des dernières années est en restructuration. Dans ce contexte, malgré l’accent qui est mis dans le présent budget sur le soutien au secteur forestier, les sommes allouées, 20 M $ sur trois ans pour les équipements semblent bien minces. Surtout quand les équipements d’une seule entreprise forestière totalisent parfois des sommes qui se comptent en dizaine de millions.


Budget du Québec 2014-2015 - Un nouvel élan pour la réingénierie (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté dénonce la poursuite du projet de transformation de l’État prévue par le gouvernement du Québec. Une réingénierie qui néglige les personnes les plus pauvres au profit d’un équilibre financier à court terme ne peut que nuire au développement et à la justice sociale.

Le budget du Québec 2014-2015 poursuit le démantèlement des acquis de l’État-providence. « Depuis 1996, les différents gouvernements du Québec ont manqué du courage et de l’audace nécessaires pour prendre leurs distances face aux tendances mondiales plutôt conservatrices. Ils parlent d’innovation et de rigueur, mais se contentent de répéter les mêmes vieilles recettes qui ont pourtant prouvé leurs limites », de dénoncer Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

En s’acharnant sur l’atteinte de l’équilibre budgétaire de l’État, le gouvernement se prive des retombées positives qu’entraînerait l’équilibre budgétaire des ménages. « Au Québec, près d’un million de personnes vivent en situation de pauvreté. Plusieurs d’entre elles perçoivent un revenu couvrant à peine la moitié des ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins de base. Des transferts permettant à ces personnes de se nourrir, de s’habiller et de se loger convenablement amélioreraient leur santé. Mais en plus, d’un point de vue purement économique, ce nouvel argent serait réinjecté dans l’économie locale puisque c’est à l’épicerie ou dans une boutique du coin que seront dépensés ces dollars, que l’on pourrait qualifier de vitaux. Et ça, ce serait très bon pour le Québec », de poursuivre le porte-parole du Collectif.

Le gouvernement du Québec aurait avantage à porter un regard différent sur les finances publiques. Plutôt que de s’acharner à réduire les dépenses de l’État, il gagnerait beaucoup à favoriser la mise en place de nouvelles sources de revenus. « Ces compressions nuisent à l’accessibilité et à la qualité des services publics. Mais en plus, à trop vouloir limiter certaines dépenses à court terme, le gouvernement contracte une dette à long terme sur le dos des personnes les plus pauvres. Par exemple, plus de 20 % des dépenses en santé sont directement liées à la pauvreté. On le sait, les conditions de vie difficiles des personnes en situation de pauvreté nuisent à leur santé. Mais plutôt que d’agir en amont en améliorant le revenu du cinquième le plus pauvre de la population, le gouvernement préfère payer pour des soins supplémentaires », de préciser M. Petitclerc.

Par ailleurs, les compressions dans les mesures d’insertion à l’emploi et dans les services administratifs au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) inquiètent le Collectif. « Ces compressions auront des impacts importants sur les services offerts aux personnes assistées sociales. Plus pernicieux encore, le seul département du MESS qui semble en développement, c’est celui du recouvrement. Cette décision politique nourrit les préjugés, en laissant croire que les personnes assistées sociales sont des fraudeuses potentielles. Est-ce que le nouveau ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, est d’accord avec cette décision et juge, lui aussi, qu’il est plus prioritaire de contrôler l’émission de chèques non conformes que de soutenir davantage les personnes dans leur retour en emploi ? », de questionner M. Petitclerc.

Si le gouvernement prétend ouvrir les portes pour faire entrer l’espoir, le Collectif sent plutôt le vent mordant de l’austérité. « On ne peut pas juste ouvrir les portes. C’est beau de créer l’espoir, mais ça prend des mesures concrètes pour améliorer le revenu des personnes, parce qu’on ne vit pas que d’espoir, Monsieur le Ministre », de conclure M. Petitclerc.


Budget du Québec 2014-2015 - Un budget qui pose les premières pierres pour la remise en question du modèle québécois (CSQ)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Pour la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), l’actuel budget du ministre Leitão reste en continuité avec ceux des dernières années. Par contre, il soulève de grandes appréhensions quant aux mesures qui seront imposées en 2015-2016. Le gouvernement prépare clairement une remise en question du modèle québécois par des compressions dans les services publics et une diminution de l’effet redistributif de la fiscalité. « Le pire des compressions est à venir. Déjà le gouvernement s’attend à ce que sa Commission de révision des programmes identifie trois milliards de coupes supplémentaires pour le prochain budget », observe Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Le gel d’embauche diminue les services à la population

Malgré la trop lente reprise économique et la pression importante sur le dos des employés des services publics, le gouvernement maintient son obsession de réduction du déficit. Pour y arriver, il impose encore une fois d’importantes compressions. « La prolongation du gel d’embauche dans tous les services publics, c’est ce qui va faire le plus mal. Leur vision de la productivité, c’est encore d’assigner moins de personnel pour offrir les mêmes services. Ce qu’on annonce, c’est immanquablement une détérioration de la qualité des services offerts à la population », s’inquiète Louise Chabot.

L’éducation n’est toujours pas une réelle priorité nationale

La CSQ remarque qu’aucun nouvel effort budgétaire n’est alloué aux enfants en difficulté ou encore à la lutte au décrochage scolaire. De leur côté, les investissements pour le renouvellement des infrastructures scolaires semblent insuffisants pour contrer la détérioration inquiétante de ces dernières.

D’autre part, l’enseignement supérieur sera amputé de sa Politique nationale de la recherche et de l’innovation qui avait fait l’unanimité lors du Sommet sur l’enseignement supérieur en 2013.

Des services de garde préservés jusqu’à maintenant

Louise Chabot s’est dite agréablement surprise que le gouvernement libéral confirme la mise en œuvre des nouvelles places promises en services de garde éducatifs subventionnés. La CSQ considère comme une bonne nouvelle le recul des libéraux au sujet de l’augmentation des tarifs de 2 $.

Un réseau de la santé et des services sociaux fragile

« Nous sommes également inquiets de la faible croissance de 3 % du budget en santé, qui s’appuie beaucoup trop sur le résultat positif de la négociation avec les médecins. Il est certain que cela va entrainer des compressions dans le réseau, empêchant de répondre aux nouveaux besoins de la clientèle », fait remarquer la présidente de la CSQ. À ce compte, bien que le projet d’assurance autonomie n’ait pas été parfait, la CSQ déplore son abandon puisqu’il répondait à des besoins réels du milieu.

Entêtement du gouvernement du côté des revenus

« Le gouvernement le reconnaît lui-même, 95 % des efforts se font du côté dépenses et aucune mesure significative ne vient augmenter les revenus de l’État » déplore Mme Chabot. Le mandat et la présidence de la Commission de révision de la fiscalité indiquent clairement que les conclusions sont déjà écrites : la « compétitivité » du régime fiscal, tel qu’interprété par Luc Godbout, signifie un virage vers les taxes et les tarifs et aucun nouveau revenu. Pourtant, la CSQ, avec ses partenaires du mouvement syndical et populaire, propose depuis plusieurs années des solutions qui pourraient apporter des milliards de dollars supplémentaires sans augmenter la contribution fiscale de la classe moyenne.


Budget 2015-2016 en santé : moins d’embauche, moins de services et plus d’attente pour la population (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - L’APTS s’inquiète vivement des compressions de 600 millions de dollars dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour l’APTS, les services seront inévitablement touchés. « Pour ce gouvernement, rigueur budgétaire rime avec compressions et réduction des services, affirme Carolle Dubé présidente de l’APTS. Il n’est plus possible d’optimiser davantage, sans réduire les services. Seulement pour maintenir les services à flot, il faudrait une croissance des dépenses de 4,4 %. Dans le réseau, les gens attendent déjà des mois, parfois des années pour avoir des services de base. En 2014, est-il normal d’attendre un an pour recevoir les services d’un physiothérapeute, d’une travailleuse sociale, d’une ergothérapeute ? Des personnes âgées, vulnérables, reçoivent un bain par semaine ou attendent de longues années pour une place en CHSLD. »

Le gel global des effectifs est une autre source d’inquiétude pour l’APTS. D’autant plus qu’une vague massive de travailleurs prendra leur retraite au cours des prochaines années. « Il faudra bien les remplacer !, ajoute Carolle Dubé. Le réseau souffre déjà de pénuries de personnel dans des domaines clés comme la réadaptation et le soutien psychosocial. Les cas d’épuisement professionnel se multiplient. Le personnel est à bout de souffle. Le gouvernement doit en tenir compte. » Pour l’APTS, on pousse littéralement les patients dans les bras du privé. « Tout le monde n’a pas les moyens de se payer une résonnance magnétique à 1000 $ dans le privé, par exemple. »

Au lieu d’une nouvelle ronde de compressions qui feront mal à tout le monde, l’APTS propose de réduire la paperasse pour les professionnels du réseau, de couper dans la sous-traitance et de réduire les tests inutiles. « Parfois, un patient peut passer jusqu’à 3 fois la même radiographie, s’étonne la présidente. Ce n’est pas normal. Nous proposons d’examiner sérieusement le paiement à l’acte, qui engendre des effets pervers. Nous souhaitons diminuer les redditions de comptes qui engendrent de la paperasse et multiplient les cadres. Plus d’autonomie, c’est plus d’économies. »

Une chose est certaine, on met la table pour une négociation difficile. « Lier la rémunération à des gains d’efficience, c’est officialiser le "faire plus avec moins". Les professionnels du réseau travaillent auprès d’êtres humains. On ne peut pas leur mettre davantage de pression sans nuire aux services. Ce n’est pas toujours aux mêmes de contribuer à la baisse des coûts en santé », de conclure Carolle Dubé.


Premier budget Leitão : austérité et extractivisme (IRIS)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Contrairement à ce qu’annonçait le gouvernement, le budget déposé aujourd’hui poursuit les politiques d’austérité en procédant à des compressions majeures dans certains ministères. Le gouvernement en profite également pour relancer le Plan Nord et annonce la fin probable du moratoire sur les gaz de schiste.

Alors que le gouvernement se défend de procéder à des mesures d’austérité, le budget de dépenses déposé aujourd’hui présente des compressions bien réelles dans les ministères, comme le montre le tableau suivant :

Compressions dans les ministères

« Ces compressions se font alors que le gouvernement augmente globalement ses dépenses de programmes de 1,8%. L’an prochain, le gouvernement prévoit une augmentation globale de 0,7%, les coupures seront donc encore plus importantes. Le ministre a beau refuser de prononcer le mot « austérité », c’est bien à cette logique qu’il obéit. Or, comme on l’a vu jusqu’ici, cette stratégie a maintenu le Québec dans un marasme économique et n’a pas permis d’atteindre les objectifs de réduction du déficit », constate Francis Fortier, chercheur à l’IRIS.

« Pendant que le gouvernement réduit de 19% le budget du Ministère de l’Environnement, il relance le projet du Plan Nord. On annonce à nouveau des investissements publics pour favoriser le profit d’entreprises privées. Aucun investissement précis n’est annoncé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Québec, sauf un plan d’investissements en infrastructures qui comprend 8% pour le transport collectif et 23% d’investissements routiers. Ceci n’annonce rien de bon pour l’atteinte des objectifs de réduction d’émissions de GES du Québec », souligne Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.

« En plus de rester sur la voie de l’austérité, le gouvernement se maintient sur le chemin de l’extractivisme en annonçant à mots à peine couverts le retour de l’exploitation des gaz de schiste et son intention d’exploiter le pétrole. Pourtant, ce modèle de développement a montré ses limites tant environnementales et sociales qu’économiques », rappelle Simon Tremblay-Pepin.


Coups durs à venir - La mise en scène est faite (Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université)

QUÉBEC, le 4 juin 2014 - Peu d’inattendu dans le budget déposé aujourd’hui. Le gouvernement avait déjà annoncé ses couleurs, celles de la « rigueur », sur laquelle il s’est finalement rabattu après avoir parlé d’austérité. Mais, force est de constater, à partir des annonces faites pour les années à venir que c’est vraiment à l’enseigne de cette dernière qu’il entendra agir. S’appuyant sur les expertises récentes qu’il a sollicitées, en particulier de la part du Vérificateur général, il a présenté un état beaucoup plus grave des finances publiques que ce qui avait été présenté par le précédent gouvernement. Si rien n’était fait, a dit le ministre, le Québec serait confronté à des déficits de 5,9 et 7,6 milliards de dollars pour 2014-2015 et 2015-2016, ce qui laisse clairement entrevoir l’ampleur de la médecine à laquelle il entend recourir, compte tenu de son intention ferme de rétablir l’équilibre budgétaire dès 2015-2016.

Ce retour à l’équilibre, il compte le réaliser par le biais de mesures essentiellement concentrées sur la réduction des dépenses publiques. S’il prévoit limiter la croissance des dépenses de programmes à 1,9 % pour 2014-2015, on ne peut que craindre ce qui arrivera au cours des années suivantes, d’autant plus qu’il n’entend procéder à aucune augmentation des impôts. Il annonce, par contre, un gel global des effectifs des secteurs public et parapublic dont il espère qu’il lui permettra de réaliser des économies de 100 millions en 2014-2015 et de 500 millions en 2015-2016. Il annonce, par ailleurs, de nouvelles actions dans la lutte contre l’évasion fiscale et une nouvelle taxe sur le tabac.

Pour l’instant, les universités ne seront pas touchées par les mesures de « rigueur » annoncées. Le budget de l’enseignement supérieur, qui comprend celui des universités doit augmenter de 3,9 % en 2014-2015 par rapport à celui de l’année précédente. Selon le budget de dépenses, les crédits octroyés aux universités doivent bénéficier d’une augmentation de 6 %. Ceux des organismes dédiés au financement de la recherche doivent augmenter de 13 %. Il faut se garder, toutefois, de voir cette annonce comme un saut qualitatif vers le meilleur. Pour en juger correctement, il faut tenir compte de l’importante réduction survenue au cours des deux années précédentes, de sorte que les crédits dont bénéficieront les trois organismes de subvention de la recherche, soit 167 millions de dollars en 2014-2015, seront toujours inférieurs à ceux de 2012-2013 (179 M$), même s’ils auront dépassé ceux de 2013-2014 (148 M$).

Dans sa volonté de relancer l’économie, le gouvernement entend miser sur l’investissement privé et plus particulièrement sur les PME. Parmi les mesures qu’il met de l’avant pour favoriser cette orientation, il entend bonifier de 500 000 dollars par année l’enveloppe des centres d’entrepreneuriat universitaire, considérés comme des « accélérateurs de création d’entreprises technologiques ». Cette décision inquiète la FQPPU qui voit dans cette mesure une intention marquée du nouveau gouvernement de réaffirmer son penchant envers ce type de recherche axée sur l’innovation et la commercialisation de ses résultats, au détriment de la science et de la mission fondamentale de l’université. Aussi, la FQPPU voit-elle une grave dérive dans la décision du nouveau gouvernement de signer dans les faits l’arrêt de mort de la Politique nationale de recherche et d’innovation (PNRI) en dissolvant son intervention en une multitude de mini-interventions par l’intermédiaire de plusieurs ministères. La FQPPU est particulièrement préoccupée, également, par la « révision des engagements » pris lors du Sommet sur l’enseignement supérieur en 2013.

Elle se réjouit par contre de la décision d’investir 800 000 dollars sur deux ans en recherche et développement au Centre de recherche sur les biotechnologies marines et à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski.

Alertée qu’elle est par l’esprit de ce budget, la FQPPU sera prête à réagir à toute mesure qui irait à l’encontre de la mission de l’université. Elle réitère son engagement à fournir un apport constructif aux politiques qui sont de nature à préserver cette mission.


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