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COP 22, Contre le Sommet des fausses solutions : Pour un futur durable et équitable pour les peuples

tire de : [CADTM-INFO] BULLETIN ÉLECTRONIQUE - Mardi 3 janvier 2017

Déclaration de Marrakech : Pour de réelles alternatives qui préservent les équilibres environnementaux et garantissent la justice climatique

28 décembre 2016 par Collectif

(Marrakech, le 17 novembre 2017) Nous, organisations et mouvements sociaux progressistes et démocratiques, locales ou venant des divers continents, luttant contre toutes les formes de destruction de l’environnement, nous avons suivi de près la 22e session de la Conférence des Parties qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, considérée par les organisateurs comme étant « une conférence de travail » ou encore « conférence pour l’agriculture ».
Après avoir suivi le processus de préparation de ce Sommet, en prenant compte du Contexte général, nous déclarons ce qui suit :

1. Cette conférence s’est tenue dans un contexte international dominé par l’impérialisme et le capitalisme qui imposent leurs modes de production et de distribution ainsi que leurs valeurs de consommation ; Ceci mène la Terre à une situation environnementale dangereuse et conduit la planète vers une catastrophe inévitable en raison de la température terrestre qui ne cesse d’augmenter et ce au point que les éléments permettant la survie de l’humanité pourraient être détruits.

2. La domination continue des grandes entreprises polluantes soutenues par les Etats et les décisions prises lors des sessions précédentes sont insuffisantes et non-contraignantes. Elles prônent la mise en place de faux mécanismes dont l’objectif aboutit simplement à ignorer notre droit à l’instauration d’une véritable justice climatique.

3. Nous considérons que l’approche utilisée par le Sommet de Marrakech au sujet de la justice climatique sera incapable d’éviter le scénario catastrophe. Et cela parce qu’elle favorise les groupes de pression (lobby
) visant à protéger les intérêts et le profit des multinationales et des pays pollueurs.

4. Nous regrettons l’incapacité des Nations unies à prendre des décisions menant à la réduction du réchauffement de la planète à des niveaux acceptables. Ceci est une nouvelle preuve du manque de courage politique de la communauté internationale en la matière. Il devient urgent de changer les mécanismes de prise de décisions pour libérer les Nations unies de l’emprise des groupes d’intérêt qui contrôlent les décisions internationales jusqu’à entraver l’établissement de la justice climatique.

5. Nous sommes très préoccupés par l’aggravation de la souffrance du peuple palestinien liée à l’épuisement de ses ressources naturelles، de l’occupation de sa terre، du vol de ses eaux et du contrôle de sa nourriture par l’Etat israélien et ses institutions، Cette situation rappelle au monde entier le rôle du colonialisme dans la destruction et le gaspillage des ressources des peuples et de l’environnement.

A cette occasion nous réaffirmons notre soutien à la lutte du peuple palestinien pour récupérer ses droits sur ses ressources, ses territoires occupés et son droit à l’autodétermination. Nous demandons aussi l’indemnisation de tous les peuples qui ont souffert de la ruine de leur environnement et du vol de leurs biens pendant la période coloniale et considérons ceci comme « dette

économique et écologique » qui ressort de la responsabilité des pays coloniaux.

6. Seules des alternatives réelles, et n’ayant rien à voir avec la logique de profit et de croissance capitaliste, pourront préserver l’équilibre environnemental et assurer la prospérité de l’humanité. Mais pour cela il faut :
• a. lier la justice climatique à la justice sociale. Garantir l’ensemble des droits humains et égalité totale entre les femmes et les hommes.
• b. adopter des alternatives progressistes au niveau politique, économique, social et culturel basées sur le principe d’unité de l’Humanité et de la nature pour en finir avec le système de production et de distribution capitaliste et patriarcal ; assurer aux peuples leur droit à l’autodétermination dans l’ensemble des domaines.
• c. garantir la souveraineté des peuples sur leurs ressources naturelles, et sur leur alimentation et moyens de production dans le cadre d’une réforme agraire complète et démocratique respectant le droit des paysans, des paysannes et des paysans et paysannes sans terre à accéder à la terre et à l’eau…
• d. Développer des lois internationales et nationales pour dissuader les pays et les entreprises de polluer et pour protéger l’ensemble des régions et des personnes touchées par les effets dévastateurs du réchauffement climatique.
• e. Arrêter l’extraction de toute source d’énergie fossile en raison de l’effet incontestable dans l’augmentation de la température terrestre. Arrêter immédiatement le commerce du carbone qui n’est qu’un prétexte pour continuer à anéantir les droits des peuples notamment ceux des travailleurs, des petits paysans, des femmes, des migrants et des peuples autochtones.

Nous, organisations et mouvements sociaux démocratiques, signataires de cette déclaration, considérons qu’il est nécessaire d’imposer ces alternatives et ces solutions en rupture avec la logique capitaliste gouvernante.

Ces dernières ne peuvent être réalisées qu’à travers l’unification des luttes locales, nationales et internationales afin d’inverser le rapports de force au profit des peuples.

Pour cela, nous appelons l’ensemble des forces qui luttent contre la destruction de l’environnement et contre toute forme de tyrannie impérialiste à former un front international unifié dont l’objectif sera de faire à cette domination et ses conséquences, et de s’opposer aux mécanismes de contrôle de la finance et de l’économie sur les décisions internationales et le destin des peuples.

Il faut donc imposer des solutions et des alternatives réelles afin de construire un monde sans commerce du carbone, sans pauvreté et sans exploitation. Un monde qui permette aux peuples d’envisager un futur durable et équitable.

Fait à Marrakech, le 17 novembre 2016

Signataires
 Fédération Nationale du Secteur Agricole : MAROC
 La Via Campesina LVC : Mouvement Paysan International
 REDACOP22 : Réseau démocratique pour l’accompagnement de cop22
 ATTAC MAROC
 Association de Million femmes rurales : TUNISIE
 Union of Agricultural Work Committees. PALESTINE
 La Confédération paysanne : FRANCE
 Indonesia Traditional Fisher folk Union : INDONESIA
 People’s health movement = Santé du peuples : MAROC
 Forum social mondial de la santé et la sécurité sociale
 Collectif pour le droit a la santé au Maroc
 Association Marocaine des Droits Humains
 Fédération Nationale de l’Enseignement – tendance démocratique Maroc (FNE)

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