Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Chers médecins spécialistes

Dernièrement des membres de ma famille et moi-même avons bénéficié de vos bons services. Vous êtes compétents et dévoués et je vous en suis très reconnaissant.

Je surveille dans l’actualité depuis plusieurs semaines votre combat avec le ministre Barette, pour obtenir le respect des engagements des gouvernements précédents et la parité salariale avec les médecins spécialistes du reste du Canada. Je considère que notre société doit vous reconnaître financièrement, afin de vous éviter les tracas matériels vous laissant ainsi la tête libre pour votre pratique médicale parfois fort délicate. Toutefois, il me semble qu’un salaire moyen autour de 400 000$ est tout à fait suffisant pour vous permettre une vie facile et confortable dans notre province. De plus, l’idée de se comparer aux voisins n’a pas de limite. Il y a toujours quelqu’un qui gagnera plus que vous.

Je préfèrerais de beaucoup un corps médical qui cherche à humaniser davantage sa pratique et qui montre l’exemple de la modération. Pour beaucoup de gens, vous êtes des modèles et votre comportement cupide, dans les circonstances, envoie un très mauvais signal à toute la société québécoise. Ce que vous gagnerez en argent, par vos moyens de pression, vous le perdrez en respect de la part de la population. Tout cela crée un climat de confrontation et d’agressivité très malsain spécialement pour le monde médical. On est bien loin du médecin d’antan qui soignait gratuitement les pauvres gens qui ne pouvaient pas payer.

De façon plus générale, le fait de gagner de gros salaires est néfaste à plusieurs points de vue. D’abord, il fait déplacer les valeurs des riches dans un sens de plus en plus matérialiste, laissant de côté les éléments humains qui devraient être centraux, surtout dans la profession médicale. De plus, quand on gagne beaucoup d’argent on consomme évidemment beaucoup plus, ce qui est très néfaste pour l’environnement. L’exposition de grosses maisons (ce que Françoise David a eu le courage de qualifier de châteaux dans certaines banlieues) a comme conséquence de créer l’envie et la jalousie et finalement, de lancer presque tout le monde dans une course folle à la surconsommation.

Enfin, toutes les études sont unanimes ; l’argent ne fait pas le bonheur lorsque les besoins de base sont satisfaits. Vous devriez poursuivre vos efforts à améliorer notre société plutôt que d’essayer de presser le citron au maximum pour vous enrichir et pour vous payer des choses que vous n’avez pas vraiment besoin de toute façon.

Pascal Grenier, simplicitaire
Québec

Pascal Grenier

membre du groupe Simplicité volontaire de Québec

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