Édition du 26 mars 2024

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Combien de vies ratées pour quelques fautes...

Mario Périard L’orthographe, un carcan ? Une déconstruction du mythe orthographique de A à Z
« Il y a une appropriation d’habitudes règlementées qui semblent plus naturelles et plus faciles pour certains, un habitus de classe qui fait en sorte que les enfants de cadres et de professeurs, par exemple, sont statistiquement avantagés par rapport aux enfants d’employés, d’artisans et d’ouvriers quant à l’apprentissage de l’orthographe. » Pierre Bourdieu. Après avoir fait son histoire, Mario Périard nous propose une autre vision de l’orthographe en remettant en question nombre d’idées reçues…

 Combien de vies ratées pour quelques fautes d’orthographe ! » Roland Barthes En effet, les personnes qui ne manient pas suffisamment bien les règles orthographiques en payeront le prix fort. Depuis longtemps au Québec, l’éducation est obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. Néanmoins, 53 % de la population adulte serait analphabète fonctionnelle. Quelle est donc la cause de ce problème ? Ne tiendrait-elle pas en bonne partie dans des règles surannées qui créent un fossé entre l’oral et l’écrit, un fossé qui s’élargit plus on descend dans la hiérarchie sociale ? Si on vous disait que tout ce que vous croyez essentiel à l’écriture du français n’est qu’un ramassis d’idées préconçues auxquelles vous n’êtes pas tenues d’adhérer ? Au fond, qu’est-ce qui vous empêche d’écrire éléfan au lieu d’éléphant, ou de laisser les participes passés invariables ? L’orthographe n’est-elle pas aujourd’hui une sorte de dogme, tant il est malaisé d’oser la contester ou la réformer sans se faire pratiquement accuser de sacrilège ?

Mario Périard s’attèle à déconstruire les principales idées reçues sur l’orthographe. Il vous convie à revisiter ces lieux communs mille fois répétés, ces prétextes pour maintenir le plus grand nombre dans un carcan normatif inaccessible, contradictoire, trop souvent illogique, farci d’exceptions à n’en plus finir, un carcan qui conforte les privilégiées de l’expression dans leur chasse gardée.

TABLE DES MATIÈRES Introduction
A- « Simplifier l’orthographe est un nivèlement par le bas. »
B- « Simplifier l’orthographe, c’est renier notre histoire et nos racines. »
C- « Les gens qui veulent simplifier l’orthographe sont ignorants ou incultes. » D- « Il faut une orthographe qui reflète l’étymologie. »
E- « Une réforme de l’orthographe doit être approuvée par les autorités. »
F- « Si chacun écrit comme il veut, on ne se comprendra plus. »
G- « Avec une orthographe phonétique, chacune va écrire selon son accent. »
H - « On ne pourrait pas distinguer les homophones si on écrivait au son. » I- « L’orthographe simplifiée, c’est laid ! »
J- « L’orthographe ne fait que refléter l’usage, il faut s’y conformer. »
K- « C’est par pure paresse qu’on veut simplifier l’orthographe. »
L- « Il y aura un clivage entre les gens qui ont appris la nouvelle orthographe et ceux qui ont appris l’ancienne. »
M- « Il faudrait réécrire tous les livres en réformant l’orthographe. »
N- « Il faudra réapprendre à lire et à écrire en changeant d’orthographe. »
O- « On maitrisait beaucoup mieux l’orthographe avant. »
P- « Enseignons mieux l’orthographe au lieu de la réformer ! »
Q- « Réformer l’orthographe est inutile, les gens feront toujours des fautes. » R- « L’orthographe est une bonne discipline qui forme l’esprit. »
S- « Une réforme radicale n’a aucune chance de réussir. »
T- « Une réforme est trop difficile à mettre en œuvre. Cela implique l’école, la société, plusieurs pays… »
U- « Il n’y a pas de demande sociale pour une réforme. »
V- « Il n’y a aucun bénéfice à changer l’orthographe. »
W- « Notre langue est compliquée, on n’y peut rien. »
X- « Il faut réformer l’orthographe d’usage et non les règles grammaticales. » Y- « L’orthographe grammaticale structure notre langue. »
Z- « L’orthographe forme un tout cohérent, difficile d’en changer une partie sans déstabiliser le tout. » On fait quoi maintenant ?

L’AUTEUR Anciennement rédacteur de documents techniques en grande entreprise et blogueur polémiste repenti sur les enjeux linguistiques, Mario Périard est l’auteur de La grammaire invisible (Éditions Séditieuses) ainsi que l’initiateur des projets Ortograf (pour une réappropriation de la norme écrite française par ses usagers et usagères) et Dialogam (un modèle de communication équitable à l’échelle panaméricaine).

Éditions M

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