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Médias

Crise des médias - La FNC-CSN lance une campagne publicitaire pour interpeller le gouvernement Trudeau

MONTRÉAL, le 16 oct.2018 - Dans une ultime tentative pour convaincre le gouvernement Trudeau d’assurer la survie des médias écrits, la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) lance cette semaine une grande offensive publicitaire.

Depuis une décennie, les médias écrits, produits sous format papier ou numérique, traversent une crise économique sans précédent. En moins de dix ans, des centaines d’hebdomadaires et des dizaines de quotidiens ont mis la clé sous la porte. La FNC-CSN croit qu’il est impératif d’endiguer l’hémorragie et qu’il faut éviter d’autres mises à pied ou fermetures de journaux sous peine de mettre en péril la mission d’information journalistique. La FNC-CSN a rencontré le gouvernement Trudeau à maintes reprises, a fourni des études indépendantes bien documentées sur la crise des médias et a fourni des pistes de solutions concrètes pour assurer la survie du journalisme professionnel au pays, dont un programme de crédits d’impôt sur la masse salariale.

Cependant, le gouvernement tarde à agir et c’est ce qui est ciblé dans le message radiophonique. « Si rien n’est fait, de plus en plus de journaux continueront de fermer. Vous aurez moins d’information et plus de fake news. Ne rien faire, c’est les laisser mourir », peut-on entendre sur les ondes des radios du Québec depuis lundi. (Pour le lien cliquez ici).

La mise à jour économique de novembre attendue

En effet, si le gouvernement ne pose pas de gestes concrets prochainement, soit à l’occasion de la mise à jour économique prévue en novembre, soit lors du prochain budget fédéral, d’autres médias écrits ne survivront pas une année de plus, estime Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN. L’objectif de cette campagne est de rappeler au gouvernement fédéral ses responsabilités face à la vie démocratique et surtout, l’urgence d’agir.

« Il semble que le gouvernement, tout comme la population, ne réalise pas encore l’ampleur de la crise. Pourtant, nous savons que les prochains mois seront cruciaux pour les médias canadiens et nous voulons agir avant qu’il soit trop tard. Nous sommes particulièrement à risque au Canada, parce que l’aide gouvernementale est très faible si l’on se compare à l’ensemble des pays occidentaux. Nous sommes les derniers de classe et cette situation est devenue insoutenable pour un trop grand nombre de médias écrits. »

À terme, c’est l’imputabilité des gouvernements qui est menacée, rappelle Pascale St-Onge. « Notre démocratie est basée sur la capacité des médias à assurer le rôle de chien de garde de l’élite en place. S’il ne reste plus de médias pour questionner nos gouvernements et les décideurs, enquêter et décortiquer sérieusement les politiques, qui le fera ? Qui prendra le relai du journalisme professionnel si on laisse mourir nos médias canadiens ? » La vie économique, culturelle et sportive des différentes régions du pays pourrait également pâtir de l’inaction gouvernementale.

Dans un message à ses membres, la FNC rappelle avec transparence la dure réalité d’un secteur vampirisé par les géants américains du web. « Le modèle de financement par les abonnements et la publicité est brisé et la survie de tous est menacée à moyen et long terme. Plus le temps passe, plus le risque de fermeture augmente pour nos médias écrits. »

Des solutions d’urgence concrètes

Parmi les solutions présentées au gouvernement Trudeau afin de permettre à nos médias de poursuivre leurs opérations : un accès aux quotidiens et aux hebdomadaires au Fonds du Canada pour les périodiques, accompagné d’une enveloppe bonifiée, des crédits d’impôt d’une valeur de 35 % des dépenses salariales pour les entreprises de presse, ainsi qu’un fonds destiné à la pérennité de la production d’information.

À moyen terme, il sera également nécessaire d’établir un nouveau modèle de financement des médias basé sur une participation plus équitable de tous les nouveaux acteurs qui engrangent des recettes publicitaires (accaparées actuellement par les géants du web), notamment grâce aux contenus journalistiques produits par nos membres.

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