Édition du 16 avril 2024

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Féminisme

Femmes autochtones disparues et assassinées : et si c'était 8 000 femmes québécoises (MMF)

MONTRÉAL, le 4 oct. 2015 - Pour la deuxième année, les militantes de la Marche mondiale des femmes (MMF) organisent et participent à des vigiles dans plusieurs villes du Québec pour commémorer les femmes autochtones disparues et assassinées. Alors que la caravane de la MMF sera à Lebel-sur-Quévillon pour la vigile organisée par les femmes de la Jamésie, à Rimouski, aux Iles-de-la-Madeleine, à Sherbrooke, à Odanack, à Montréal, à Québec et à Amqui, de nombreuses militantes de la MMF joignent leurs voix à celles des femmes autochtones afin de dénoncer l’indifférence, de réclamer une commission d’enquête nationale et d’engager les féministes québécoises dans la lutte pour la décolonisation.

La journée nationale de commémoration pour les femmes autochtones disparues et assassinées survient cette année en pleine campagne électorale, alors que le Parti conservateur refuse toujours de mettre sur pied une commission d’enquête nationale. « Les enjeux touchant à la violence envers les femmes ou encore aux inégalités entre les femmes et les hommes sont absents de la campagne électorale. Or, il est de la responsabilité du gouvernement fédéral d’ouvrir les yeux sur ces violences et de répondre à cette demande portée par Femmes autochtones au Québec, Femmes autochtones du Canada, la MMF et de nombreux mouvements sociaux à travers le pays », affirme Mélanie Sarazin, présidente de la FFQ et coporte-parole de la MMF au Québec. La MMF au Québec attend des partis en élection un engagement ferme et des moyens concrets pour mettre en œuvre cette commission.

1 186 femmes disparues ou assassinées, ce n’est pas un fait divers

Les femmes autochtones sont 5 fois plus exposées à la violence que les femmes allochtones. De 1980 à 2012 ce sont 1 186 femmes autochtones qui ont disparu ou ont été assassinées, ce nombre est l’équivalent proportionnel de 8 000 femmes québécoises ou 30 000 femmes canadiennes. L’histoire de la colonisation au Québec et au Canada est marquée par la destruction des cultures, des langues et des institutions autochtones, par l’appropriation des terres et des ressources des communautés, par le retrait massif des enfants autochtones de leurs familles et de leurs communautés avec le système des pensionnats et par le traumatisme intergénérationnel qui en résulte. « Cette histoire a des impacts sur les liens culturels, familiaux et affectifs dans les communautés et a déstructuré la place et le bien-être des femmes dans leur propre communauté les rendant plus vulnérable aux violences. La disparition silencieuse de femmes autochtones est une des conséquences du processus de colonisation », souligne Mme Sarazin.

Depuis le 24 septembre, les militantes de la MMF sont en action pour résister au contrôle de leur corps, de la Terre et des territoires ici comme ailleurs dans le monde. Les luttes des femmes autochtones et le droit à l’autodétermination des peuples autochtones sont au cœur des mobilisations. Le 17 octobre lors de l’action nationale de la MMF à Trois-Rivières, un immense die-in sera réalisé en solidarité avec les femmes autochtones, en mémoire de celles disparues et assassinées.

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