Édition du 23 avril 2024

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Livres et revues

Il est trop tard pour le développement durable. Et trop tard pour désespérer.

Trop tard. La fin d’un monde et le début d’un nouveau d’Harvey L. Mead sortira en librairie le 15 novembre prochain.

Les sonnettes d’alarmes viennent de toutes parts. L’ONU, dans son dernier rapport sur le changement climatique, réaffirmait encore l’urgence de l’« action climatique », déclarant par la voix de son secrétaire général, Antonio Guterres, : « Nous sommes en train de tuer notre planète. »

Harvey L. Mead, vétéran de la scène environnemental reprend ces conclusions et dresse ce constat implacable : il est trop tard pour préserver la vie telle que nous la connaissons. Trop tard aussi pour le développement durable. Depuis la publication en 1972 du rapport du Club de Rome sur les limites à la croissance, véritable boussole du mouvement écologiste, la situation, loin de s’être améliorée, n’a fait qu’empirer. Les belles heures du développement économique sont derrière nous, les émissions de gaz à effet de serre et la pollution continuent d’augmenter, les changements climatiques s’accélèrent, les ressources se raréfient...

Refusant de sombrer dans un pessimisme stérile, Harvey L. Mead prend le parti d’un optimisme opérationnel pour combattre l’inertie idéologique ambiante, convaincu que nous n’avons pas d’autre choix : soit nous changeons notre système par un effort communautaire massif, soit ce système s’effondrera sous le poids de ses excès, qu’ils soient économiques, sociaux ou écologiques. Et les alternatives existent, elles doivent sortir de la marge.

L’idée d’une transition « douce » pour modifier la trajectoire délétère que nous avons prise est impossible, tout comme le maintien du paradigme de la croissance. Les défenseur.e.s de l’environnement et les militant.e.s pour le changement social doivent urgemment intégrer cet état de fait. Faut-il pour autant sombrer dans le désespoir ? Au contraire ! Il est impératif de définir les bases de nouveaux systèmes socioéconomiques qui survivront à la série d’effondrements à venir. Car c’est bien la fin d’un monde et le début d’un nouveau que nous devons bâtir. Retroussons-nous les manches, il est trop tard pour désespérer !

Nous y sommes donc. Le principe fondamental exposé par le rapport du Club de Rome s’est avéré incontournable et dévastateur :

le modèle économique est incapable, d’une part, d’intégrer les limites dans l’approvisionnement des ressources et, d’autre part, d’intégrer les externalités environnementales et sociales dans son fonctionnement.

À propos de l’auteur :

Docteur en philosophie des sciences, Harvey L. Mead est un acteur et un leader des milieux de l’environnement et du développement depuis près de 50 ans au Québec, au Canada et à l’échelle internationale. Il a servi comme premier sous-ministre adjoint au Développement durable du Québec en 1990-1991 et comme premier Commissaire au développement durable du Québec (2007-2008). Il est l’auteur de L’indice de progrès véritable du Québec. Quand l’économie dépasse l’écologie (MultiMondes, 2011) et il anime le blogue harveymead.org.

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