Édition du 26 mars 2024

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Amiante

Italie : 16 ans de prison dans le procès de l'amiante

Dans le contexte des révélations de l’émission Enquête sur le passé et le rpésent de l’industrie de l’amiante au Québec et dans le monde ainsi que de l’imminence de la réouverture de la mine d’Asbestos, Presse-toi à gauche vous offre un article sur le procès du groupe suisse Eternit en Italie, procès qui a prononcé un verdict de 16 années de prison à d’ex-administrateurs du groupe suisse. Nous vous invitons également à lire l’article "Casale Monferrato, la ville empoisonnée" dans cette édition.

Le tribunal de Turin a condamné, lundi 13 février, à seize ans de prison les deux accusés du procès du drame italien de l’amiante : l’ex-propriétaire du groupe suisse Eternit, Stephan Schmidheiny, et le baron belge Jean-Louis de Cartier de Marchienne, ex-administrateur d’Eternit Italie.

Le milliardaire suisse, 65 ans, et le baron belge, âgé de 90 ans, ont été jugés responsables de la mort de plusieurs milliers de personnes en Italie, anciens ouvriers ou habitants vivant à proximité de plusieurs usines d’Eternit-Italie. Le groupe de M. Schmidheiny a été un important actionnaire d’Eternit-Italie de 1976 à 1986. M. Cartier de Marchienne a été actionnaire minoritaire et administrateur d’Eternit-Italie au début des années 1970.

Les deux hommes ont aussi été condamnés à verser plusieurs dizaines de millions d’euros aux diverses parties civiles. Au total, six mille personnes, en majorité des victimes ou des proches de victimes mortes, réclamaient un dédommagement.

"Une catastrophe sanitaire et environnementale permanente"

Le parquet avait requis vingt ans de prison contre les deux hommes, accusés d’avoir provoqué "une catastrophe sanitaire et environnementale permanente" et enfreint la sécurité au travail, dans un procès qui a nécessité cinq ans d’enquête préalable et trois ans d’audiences, à partir de décembre 2009.

L’amiante a été utilisé massivement en particulier dans le secteur de la construction (amiante-ciment) en raison notamment de sa résistance à la chaleur et au feu, avant son interdiction dans un bon nombre de pays, notamment européens.

Le pic de production a été atteint dans la seconde moitié des années 1970, avec plus de 5 millions de tonnes annuelles. Selon un rapport de l’OMS datant de 2007, environ 125 millions de travailleurs sont exposés à l’amiante sur leur lieu de travail et au moins quatre-vingt-dix mille personnes meurent chaque année de maladies liées à l’amiante.

Article tiré du quotidien Le Monde du 13 février 2012

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