Plusieurs projets inquiétants sont mis de l’avant par des financiers : exploration en Gaspésie et sur l’Ile d’Anticosti, projet Old Harry dans le golfe Saint-Laurent, transport de pétrole sur le Saint-Laurent, augmentation incessante du transport par train des produits pétroliers et, bien sûr, le projet de pipeline Énergie-Est de TransCanada qui transportera le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec, à des fins d’exportation.
Pourtant, le Québec dispose d’un formidable potentiel de production d’énergies vertes qui nous permet de planifier une sortie du pétrole dans un délai acceptable gr ce à plusieurs sources d’énergie : l’énergie éolienne et l’hydroélectricité, de même que l’énergie solaire, la biomasse, la géothermie et les économies d’énergie.
Le gouvernement Harper, de son côté, soutient l’exploitation du pétrole,
particulièrement le pétrole albertain, en subventionnant généreusement les grandes pétrolières. Selon l’IREC [2], il existait en 2008, « …63 programmes de subventions ou d’aide fiscale destinés à accroître l’exploration et le développement de la production du pétrole. » Le tournant pétrolier est un projet global du gouvernement Harper, qui consacre des milliards en subventions (également payées par les contribuables Québécois) pour l’exploitation des sables bitumineux. [3] Parmi les causes principales du réchauffement climatique mondial on trouve le recours aux énergies fossiles dont le pétrole. Le secteur des transports étant le plus grand utilisateur de pétrole, la pollution de l’air qui en résulte affecte particulièrement les personnes souffrant de maladies respiratoires. En août 2014, à l’occasion d’une conférence tenue à Genève, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, déclarait : « Les preuves sont incontestables : les changements climatiques menacent la santé de l’être humain ». [4] 4 Selon l’OMS, il pourrait y avoir 250 000 morts de plus par année à cause des changements climatiques.
Serons-nous complices d’un tel gâchis ? Accepterons-nous de permettre à des projets hautement responsables des émissions de gaz à effet de serre de voir le jour ? À l’heure actuelle, le fédéralisme canadien limite la capacité du Québec de contrôler son avenir énergétique. Un Québec indépendant aurait les moyens de dire non à de tels projets et d’adopter une stratégie de sortie du pétrole [5] pourvu que la population se donne un gouvernement soucieux de l’avenir de la planète.
En attendant, il faut miser sur les mobilisations populaires pour forcer les gouvernements à mettre fin à ces projets nuisibles pour les générations futures. C’est pourquoi Québec solidaire Capitale-Nationale appuie les nombreuses manifestations et initiatives citoyennes, comme la Marche action climat du 11 avril, qui permettent d’affirmer notre volonté de nous libérer du pétrole gr ce aux sources d’énergies alternatives qui sont à notre portée.
Marie-Ève Duchesne et Serge Roy, Coporte-paroles de Québec solidaire Capitale-Nationale
Québec, 9 avril 2015.