Malgré le dérapage, on peut reconnaître à Jean Charest de ne pas avoir présidé à une tentative de destruction du réseau des CPE. Mais avec Philippe Couillard, c’est bien à cela que l’on assiste.
Cette guerre que mène le gouvernement libéral aux CPE fait mal. Elle fait mal aux enfants, aux familles et aux femmes. Depuis leur élection en 2014, les libéraux se livrent à une opération incessante de destruction de nos services de garde. Ils sont allés jusqu’à tripler les frais de garde pour les parents. Ils ont pigé, pour ne pas dire pillé, des millions de dollars dans les coussins de prévoyance que s’étaient constitués les administrations des CPE. Après tout cela, ils reviennent à la charge en voulant imposer des compressions de 120 millions de dollars.
Depuis leur création il y a 20 ans, les CPE ont permis à des milliers de femmes de réintégrer le marché du travail et à plusieurs d’entre elles de retourner aux études et de se sortir de la précarité. Ils ont permis de rehausser le taux de natalité au Québec et ont également donné à des centaines de milliers de parents la possibilité de conjuguer travail et vie de famille sans s’égorger financièrement.
Mais surtout, les CPE ont permis à un nombre incalculable de nos enfants de commencer leur vie sur de meilleures bases. Les CPE contribuent au développement de nos enfants en les préparant mieux à l’école et en leur offrant de meilleures chances d’avenir. L’accès au CPE est un déterminant de la santé pour les enfants, et les enseignements qu’ils y reçoivent influenceront leurs choix toute leur vie.
À plusieurs endroits au Canada et dans le monde, on envie nos services de garde. Mais ici, notre bon gouvernement cherche à les détruire.
L’attitude du gouvernement n’est qu’idéologique, elle ne s’explique par aucune rationalité. Il est même rentable fiscalement et financièrement d’investir dans le réseau des CPE, comme l’a démontré l’étude sérieuse des économistes Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzy de Cerny, publiée en 2012 (http://www.usherbrooke.ca/chaire-fiscalite/fileadmin/sites/chaire-fiscalite/documents/Cahiers-de-recherche/Etude_femmes_travail.pdf). Ils démontrent clairement que pour chaque dollar investi, le gouvernement en récupère près de 1,50 $. Alors, cherchez l’erreur...
Une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour que le gouvernement puisse reculer sur sa décision d’imposer 120 millions de dollars aux CPE. Il y a un nouveau ministre de la Famille et un nouveau président du Conseil du Trésor. Sébastien Proulx et Sam Hamad ont l’occasion de se porter à la défense des familles et des enfants du Québec. Saisiront-ils l’occasion ? C’est ce que nous leur demandons.