Édition du 26 mars 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Planète

La plus grande manifestation pour le climat jamais vue en France

Samedi 8 septembre s’est déroulée la « journée d’action mondiale pour le climat », lancée sous le slogan #Riseforclimate par l’organisation 350.org. Chaque année, à cette période, 350.org organise une série d’actions pour le climat dans le monde entier. Presque au même moment, le Global Climate Action Summit, sommet mondial sur l’action pour le climat, va s’ouvrir à San Fransico, en Californie, du 12 au 14 septembre prochain.

Tiré de Reporterre

#Riseforclimate, ce sont donc près de 650 actions et des milliers de rassemblements qui ont eu lieu dans plus de 80 pays, dont la France, pour exiger des dirigeants locaux et mondiaux qu’ils s’engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique et enclenchent une transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

L’appel à « marcher pour le climat », qui avait été lancé en marge du mouvement international par Maxime Lelong en réaction au discours tenu par Nicolas Hulot lors de sa démission a rencontré un franc succès.

Ce sont au total plus de 130.000 personnes en France et près de 50.000 à Paris qui on répondu présent à l’appel, ce qui en fait désormais la plus grande manifestation pour le climat jamais organisé dans l’Hexagone.

Il est 14 h lorsque j’arrive sur le parvis de l’Hôtel de Ville, lieu de rendez-vous et de départ de la marche. Les gens arrivent progressivement, les premières pancartes font leur apparition et les « organisateurs improvisés » organisent ce qui doit l’être.

15 h 30. Un concert, une performance collective et quelques prises de paroles plus tard, la place et les rues alentour sont noires de monde. La marche s’est élancée vers la place de la République depuis un certain temps déjà, mais le parvis ne désemplit pas.

« J’ai écouté l’interview de Nicolas Hulot, qui m’a profondément touchée et qui m’a fait prendre conscience de la situation » 

Il règne au sein de la foule une atmosphère joyeuse, électrique et singulière. C’est un moment fort et tout le monde le sait. Car c’est avant tout une marche citoyenne organisée par un citoyen pour les citoyens. C’est une mobilisation qui concerne tout le monde sans exception, et qui rassemble par delà les clivages que peut connaître notre société. Il y a des gens de tous âges, de toutes classes sociales, de tous bords politiques…

Il y a les écologistes confirmés qui militent depuis plus de 40 ans et puis, il y a ceux qui descendent dans la rue pour la première fois, ceux pour qui l’été caniculaire et le discours du désormais ex-ministre Nicolas Hulot ont été un élément déclencheur dans la prise de conscience de l’urgence climatique.

« J’ai écouté l’interview de Nicolas Hulot, qui m’a profondément touchée et qui m’a fait prendre conscience de la situation. On sait que, pour l’instant, on ne peut pas s’en remettre aux politiques et que c’est donc à nous de nous approprier collectivement cette lutte », confie Anne-Marie, 64 ans.

Il y a aussi les jeunes parents : « Nous sommes là aujourd’hui car nous voulons que nos enfants puissent avoir un avenir », me répond un couple quand je leur demande pourquoi ils sont venus marcher aujourd’hui. Ils ajoutent : « Nous avions aussi besoin de nous rendre compte que nous ne sommes pas seuls à avoir ces valeurs et à avoir envie que les choses changent. »

Il y a ceux dont les enfants sont déjà bien grands, mais qui se sentent tout autant concernés. Puis il y a les enfants eux-mêmes, les fameuses générations futures. Certains crient : « Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime, contre l’humanité. »

Si certains manifestants sont sceptiques quant aux répercussions de cette marche, elle est pour d’autres un symbole d’espoir. Beaucoup de citoyens présents lors de la marche espèrent qu’elle marquera un tournant, un point de départ de l’engagement des politiques.

Reste à savoir si l’engouement pour cette marche va perdurer et si son appel sera entendu par les décideurs politiques et Emmanuel Macron.

Le 8 septembre a également marqué le lancement d’une semaine d’action contre les milieux financiers sous les slogans et hashtags #PasAvecNotreArgent et #PasUnEuroDePlus, c’est-à-dire pas un euro de plus pour l’industrie fossile. Tout au long de la semaine seront visées les plus grandes banques privées et institutions publiques qui continuent à financer des industries toxiques et à pratiquer l’évasion fiscale. La semaine s’achèvera le 15 septembre, date anniversaire des 10 ans de la chute de la banque d’affaires Lehman Brothers, point d’orgue de la crise financière. Cette semaine d’action est organisée par la coalition européenne #10Years regroupant plus de 60 organisations qui appellent à prendre le contrôle sur la finance.

C’est dans ce contexte que l’association Les Amis de la Terre avait organisé samedi matin 8 septembre dans toute la France une vague d’actions non violentes contre 40 agences de la Société générale, banque championne des énergies sales. Elle finance les énergies fossiles et de nombreux projets dévastateurs pour l’environnement. À Paris, ce sont 33 militants qui ont investi une des trois agences ciblées dans la capitale. Pendant près de 30 minutes, l’agence est devenue le théâtre d’une mise en scène humoristique où les militants ont fait irruption dans les locaux, armés d’éponges, chiffons, serpillères et savons pour « nettoyer » la banque devant le regard médusé, perplexe ou amusé des salariés et clients.

L’association exige de la banque qu’elle change de politique concernant ses industries et qu’elle cesse notamment de soutenir le projet Rio Grande LNG au Texas.

« Si elle ne le fait pas très prochainement, nous appelons à une action de masse et une vaste opération de nettoyage du siège de la Société générale le 14 décembre prochain », avertissent Élodie et Cécile, porte-paroles de l’action.

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