Édition du 23 avril 2024

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Québec

Le communautaire : un super belle gang

La merveilleuse aventure a commencé le 1er mai dernier. C’est six zones de grève qui ont vu le jour dans la Capitale nationale. Le communautaire devenait un mouvement visible après une journée de débrayage. Là, c’est deux jours de grève qui ont fait apparaître le mouvement à l’échelle du Québec. Banderolles, manif, coup d’éclats, les gens étaient dans la rue représentant plus de 1,300 groupes.

À Québec, la journée du 2 s’était organisée par quartier autour d’une action d’éclat. À 11 h30, les six députés libéraux ont reçu la visite de manifestants et manifestantes pour expliquer concrètement les demandes du communautaires. Une première comme action simultanée au Québec et réussie en plus. Ces demandes n’étaient pas compliquées : rehaussement du financement des groupes pour assurer leur survie et leur tranquillité financière et valorisation de leur travail. Résultat : les députés finançaient tous les groupes communautaires à partir de leur bourse discrétionnaire. C’était la vision du groupe communautaire qui œuvre auprès des plus pauvres et à qui il faut donner des sous pour les aider. C’est l’approche de la charité et du silence pour le bénévolat. Arrivés aux XXI ième siècle messieurs les députés, la mondialisation a créé des inégalités importantes dans la société, les pauvres n’existent plus.

Ce sont des couches entières qui sont visées, des quartiers qui vivotent, des familles qui s’isolent dans la misère. Les groupes communautaires rendent des services incalculables pour le bien-être collectif. Ils veulent une reconnaissance de leur travail et une juste rémunération. On n’aide pas le communautaire à coup de 500 $ de dons discrétionnaires : ouvrez les yeux messieurs les députés sur ce qui se passe dans votre circonscription. Voyez le travail que font tous ces groupes.

Le 2 en après-midi, il y a eu différentes actions. Les plus populaires consistaient à faire du piquetage aux feux de circulation. C’est sûr, qu’au coin de Charest, La Couronne ou Marie de l’Incarnation, les actions avaient une belle visibilité.

Le 3 se voulait une journée plus régionale, plus unificatrice des groupes. Et ça a commencé avec éclat. Plus de 150 personnes ont occupé la Banque Nationale, coin Turnbull et René Lévesque. La banque a fermé au bout de dix minutes de slogans, de trompettes, d’applaudissement, de tambourinage de poubelle et d’enthousiasme. L’action avait atteint son but. Le message était clair : de l’argent, il y en a, les profits des banques sont là. Évidemment, tout le monde avait en tête les dernières subventions à Bombardier. À l’arrivée de la police, tout le monde est sorti dans le calme et rapidement.
En après-midi, il y avait zone de grève dans le Parc de l’Université coin Charest et La Couronne (ancienne place des assiégéEs délogéEs par notre cher maire). Discours, ateliers de slogans, de pancartes, meublaient la journée. La soupe à 17 hrs a réchauffé les gens et préparé la mobilisation pour la manif à 18 hrs. C’est plus de 500 personnes qui ont déambulé dans St-Roch et St-Sauveur aux sons de la musique et des slogans. Le communautaire a pris la rue et tout le boulevard Charest.

Ces mouvements de grève sont le prélude à d’autres actions si, au 31 décembre. les réponses du gouvernement se font attendre. La survie des groupes en dépens sinon au 31 mars les gens vont devoir fermer les livres et mettre la clé dans la porte. Mais surtout, ces actions ont permis de renforcer la solidarité des groupes entre eux. Avant, chacun travaillait dans son quartier sur sa thématique et connaissait peu les autres personnes intervenantes. Maintenant, depuis le 1 mai, les gens se parlent, se connaissent, connaissent leur mission. Cette solidarité est en train de souder le communautaire en un bloc défendant leurs services à la population.

La population des quartiers sait tout le travail de ces organismes. Le soutien était palpable. Les klaxons de voiture ont ponctué les actions tout le long des journées de débrayage. Mais au fur et à mesure que le 31 décembre approchera, il faudra que ce soutien soit plus concret, plus axée dans la mobilisation.
Le mouvement syndical est aussi sympathique aux revendications du communautaire. La lutte à l’austérité est aussi une thématique du renouvellement de la convention collective du secteur public. Mais, là aussi, la sympathie devra poser l’unité des actions, le soutien dans la mobilisation. Les grèves dans les différents secteurs doivent s’unifier et devenir grève sociale. Là, le gouvernement va peut-être réfléchir et repenser son plan d’actions pour enrichir les riches. L’argent, il y en a. Fini l’épouvante sur la dette, la peur du budget déficitaire. Les riches doivent payer.

Le communautaire : c’est une vraie belle gang de personnes capotéeS qu’il faut appuyer.

Chloé Matte Gagné

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