Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le gouvernement ne bronche pas.

Le gouvernement veut faire payer les étudiants.

Le gouvernement Charest, exactement comme tous les gouvernements néolibéraux à travers le monde, veut rendre l’accès à l’éducation plus difficile.

Le gouvernement veut faire payer les étudiants.

Pour le gouvernement aucune autre solution n’est envisageable. Pour lui, considérer le gel des frais scolaire est irrecevable. Depuis 12 semaines, sa position est coulée dans le béton, selon le gouvernement les étudiants « doivent » payer, point final.

Quel est donc le but fondamental de cette hausse des frais de scolarité ?

C’est d’augmenter le financement des universités pour maintenir leur haut niveau d’enseignement.

Le but fondamental est l’augmentation du financement des universités et non le moyen pour y parvenir soit la hausse des frais de scolarité.

Le gouvernement accuse injustement les étudiants de rester sur leur position.

Ce ne sont pas les étudiants qui restent sur leur position, mais bien le gouvernement qui rejette catégoriquement toute autre solution que celle de mettre la main dans les poches vides des étudiants.

Il faut rappeler sérieusement que le but est d’augmenter le financement des universités.

Pourquoi donc ce gouvernement néolibéral veut-il coûte que coûte faire payer les étudiants sans le sou plutôt que d’envisager toute autre solution ?

Il semble que le but visé par le gouvernement n’est pas d’augmenter le financement des universités, mais bien de rendre l’éducation accessible uniquement aux mieux nantis de la société. La lutte acharnée du gouvernement Charest a pour but de rendre l’université moins accessible.

Il est clair que ce gouvernement (au service des riches) ne veut pas offrir la connaissance gratuitement.

Le gouvernement Charest au service des mieux nantis donne clairement l’impression de lutter pour que ce précieux privilège de la connaissance demeure réservé à cette caste dont il sert les intérêts.

Cette caste qui contrôle le système économique et les conditions de vie qui en découlent. En favorisant une population moins éduquée, on rend plus facile sa domination. C’est bien connu qu’une société sous éduqué est toujours plus facile à contrôler.

La poche vide des étudiants…

On veut prendre dans la poche vide des étudiants entre 216 et 350 millions d’ici cinq ans.

On dit qu’au total, le plan budgétaire du gouvernement pour les universités prévoit 530 millions $ d’argent neuf d’ici 5 ans. 40,7 % de cet argent "neuf" viendrait de l’augmentation des frais de scolarité soit 216 millions de $.

http://www.bloquonslahausse.com/tout-sur-la-hausse-des-frais/la-hausse-des-frais-expliquee/

Le Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études (CCAFE) estimait dans un rapport paru en septembre 2011 que la hausse des droits envisagée par le gouvernement du Québec risquait de rendre l’université inaccessible à environ 7000 étudiants.

L’IRIS quant à elle (l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques) estime qu’environ non pas 7 000, mais bien 30 000 étudiants ne pourraient accéder aux connaissances universitaires.

http://www.radio-canada.ca/sujet/Droits-scolarite/2012/02/16/001-enjeux-analyse-.shtml

On dit que nos universités ont besoin de 620 millions de $ additionnels pour maintenir une qualité supérieure d’enseignement.

On dit qu’éliminer les frais de scolarité coûterait entre 300 et 350 millions de dollars annuellement.

En comparaison à d’autres budgets, qu’est-ce que 350 millions ?

Des chiffres des chiffres !

On dit que l’augmentation des frais de scolarité correspond à une hausse de près de 250% afin « d’égaler la moyenne canadienne ». Est-il nécessaire "d’égaler la moyenne canadienne". Si certains font ce genre de choix de société, sommes-nous "obligés" de faire les mêmes choix ?

http://cadeul.ulaval.ca/haussedesfrais/historique.php

Le tricotage des chiffres… c’est à s’y perdre !

Et on nous y perd !

On dit que l’augmentation globale des droits de scolarité de 332 millions de dollars entraînerait du même coup une dépense pour l’État !

En effet, des « crédits d’impôt », de 241 millions de $ deviendraient une dépense fiscale additionnelle pour l’État.

Par conséquent, l’enrichissement réel de l’État provenant de la hausse se trouve alors réduite à un maigre 91 millions de dollars, dit-on.

http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201204/12/01-4514755-frais-de-scolarite-la-fiscalite-au-secours-de-la-negociation.php

On peut donc en conclure qu’en éliminant simplement les crédits d’impôt liés à la scolarité, l’État économiserait 241 millions de dollars !

Ses besoins passeraient donc de 332 à 91 millions. Un "besoin" de 91 millions représente alors 89$ par année comme hausse à refiler aux étudiants.

Est-ce acceptable ?
Le tricotage des chiffres… « on nous y perd ! »

On nous y perd ! Mais chose certaine, ceux qui ont les poches pleines ne s’y perdent pas. De leur côté, il est clair qu’ils ne veulent pas offrir la connaissance gratuitement. Comme s’ils préféraient se garder ce précieux privilège.

Les chiffres, les chiffres…

Certains ont calculé qu’il en coûterait entre 176 M $ et 405 M $ à l’État québécois pour introduire la gratuité scolaire sur un budget total de 15 milliards $ du ministère de l’Éducation soit entre 1,2 % et 2,7 % du budget !

http://www.irec.net/index.jsp?p=35&f=888

Si on compare à plusieurs autres enjeux purement économiques ce chiffre est « r i d i c u l e » !

Pourquoi donc le gouvernement sort ses matraques pour nous faire avaler cette très discutable hausse ?

Pourquoi donc ce gouvernement reste-t-il, à ce point, campé sur ses positions ?

Au point de transformer notre société paisible en une société où la violence devient de plus en plus quotidienne. Anti-émeute omniprésente et violence policière quotidienne.

La confrontation s’accentue de jour en jour parce que 1625 $ de hausse, ça ne passe pas !
http://1625canepassepas.ca/la-hausse/la-hausse-de-2012-2017/

Il y a les chiffres… il y a les principes…

La gratuité scolaire…

Un choix de société.

Serge Charbonneau

Québec

Serge Charbonneau

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