Édition du 16 avril 2024

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Mouvement syndical

Négociation dans le secteur public

Les fédérations de la CSN se dirigent vers une ratification des ententes de principe

S’ouvre maintenant une série de travaux importants pour revoir l’organisation du travail, réduire les effets des pénuries et contrer l’augmentation du personnel provenant des agences de placement et les tentatives de privatisation.

Profitant d’une réunion du conseil confédéral, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a annoncé les derniers résultats concernant la ratification des ententes de principe dans le secteur public. Ainsi après quelques semaines de consultations dans les assemblées générales, trois des quatre fédérations de la CSN, soit la Fédération de la santé et des services sociaux, la Fédération des employés et employées des services publics et la Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec, ont d’ores et déjà atteint les majorités requises pour entériner les ententes de principe intervenues en début d’été. La Fédération des professionnèles complètera cet exercice dans les jours qui viennent puisque ce n’est qu’à la fin de cette semaine qu’une majorité d’assemblées auront été tenues. »

La présidente a rappelé que le « Front commun a permis l’atteinte d’une entente satisfaisante sur plusieurs points : les reculs normatifs ont été évités, nous avons retrouvé notre droit de négocier, protégé les services publics, amélioré nos conditions de travail, bonifié et consolidé notre régime de retraite et obtenu gain de cause à une de nos revendications historiques datant des années 1970, soit de pouvoir tirer notre part de la croissance de la richesse collective alors qu’ailleurs au Canada, on parle plutôt de coupes et de gels.

S’ouvre maintenant une série de travaux importants pour revoir l’organisation du travail, réduire les effets des pénuries et contrer l’augmentation du personnel provenant des agences de placement et les tentatives de privatisation. « L’heure est à l’action et nous demeurons convaincus que nous avons les budgets nécessaires et de réelles possibilités d’améliorer la qualité de vie des travailleuses et des travailleurs du secteur public, tout en continuant activement à préserver nos services publics. Nous ne manquerons pas de nous en saisir ! », de poursuivre Claudette Carbonneau.

Dans le secteur de la construction

La présidente de la CSN a également souligné le règlement dans le secteur de la construction et salué une unité sans précédent dans le monde syndical. La nouvelle convention collective comporte plusieurs gains appréciables dont, entre autres, d’importantes bonifications au régime de retraite, une priorité très chère à la CSN-Construction. C’est à plus de 80 % que les membres de la CSN-Construction, de l’Inter, de la CSD Construction, du Syndicat provincial de la construction et de la FTQ-Construction ont entériné cette entente parce qu’elle atteint les objectifs syndicaux déterminés au départ.

« Je tiens à souligner aussi l’habileté de l’Alliance syndicale qui a réussi à combattre avec efficacité les nombreuses demandes de reculs des employeurs très tentés de profiter de la crise pour masquer qu’ils œuvrent dans un secteur toujours florissant et prospère. Bravo pour avoir mis les pendules à l’heure et obtenu des augmentations salariales variant de 10,5 % à 12 % sur trois ans, sans compter les efforts tangibles de rattrapage salarial pour les travailleurs du secteur résidentiel qui comptent parmi les moins bien payés », a indiqué la présidente devant les délégué-es du conseil confédéral réunis au Palais des congrès de Montréal.

Un moratoire

Inconnu du grand public, il y a quelques mois à peine, le dossier des gaz de schiste est en train de polariser le Québec et de faire déraper, avant même qu’il ne débute, le nécessaire débat de société sur l’exploitation de cette ressource naturelle. La CSN entend réclamer à son tour un moratoire. « Il faut prendre le temps d’étudier les tenants et aboutissants des gaz de schiste. Surtout, il faut s’assurer qu’il y a un pilote dans l’avion et que le bien commun et l’intérêt collectif sont au poste de commande. Ce temps d’arrêt s’impose pour que le jeu se calme et qu’on évite de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il ne s’agit pas de dire non a priori, il s’agit d’y voir clair avant de dire oui », d’indiquer la dirigeante syndicale.

Priorité de la CSN

La CSN continuera à dénoncer les mesures régressives adoptées dans le dernier budget. Devant l’ampleur de l’attaque, elle en fait une priorité pour une deuxième année consécutive. « Le recul du gouvernement sur le ticket modérateur montre que la mobilisation est loin d’être vaine. Le gouvernement doit maintenant revenir sur sa décision d’imposer sa taxe santé complètement inéquitable et renoncer à imposer des droits de scolarité qui entraveraient l’accessibilité aux études postsecondaires », de marteler la présidente de la CSN.

Loi antibriseurs de grève

La CSN compte également accentuer, au cours des prochaines semaines, sa campagne pour obtenir des modifications au Code du travail concernant les briseurs de grève pour l’adapter aux nouvelles réalités du travail. Après la prise de position des jeunes libéraux, le dépôt d’une pétition de 23 000 noms par les lock-outés du Journal de Montréal et l’adoption d’une motion unanime de l’Assemblée nationale, une série d’actions sera menée pour que le gouvernement agisse rapidement.

Une année de congrès

Pour la CSN, 2011 sera une année de congrès. Le 63e Congrès qui se déroulera du 15 au 20 mai prochain sera un moment privilégié de définir de nouvelles orientations.

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