Édition du 23 avril 2024

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Agriculture

Politique agricole - Une politique à bonifier pour une véritable souveraineté alimentaire

Québec solidaire salue les mesures annoncées par le gouvernement dans sa politique agricole, mais est déçue qu’elle laisse de côté la vaste majorité des 49 recommandations du Rapport Pronovost. La porte-parole parlementaire et députée de Gouin, Françoise David, invite le ministre Gendron à en faire une véritable politique de souveraineté alimentaire en la bonifiant sur la base de ces recommandations qui, en 2007, ont fait consensus.

La députée de Gouin se réjouit, par exemple, de la volonté que les territoires agricoles soient mieux protégés des spéculateurs étrangers.

Elle espère un projet de loi ferme sur cette question. Elle aurait cependant souhaité trouver dans la politique des mesures concrètes qui appuient le développement de services de proximité en alimentation saine et de circuits courts de distribution des produits agroalimentaires locaux.

Mme David applaudit à la volonté du ministre d’obliger les réseaux publics et les sociétés d’État à s’approvisionner auprès des agriculteurs et agricultrices québécois. Par contre, elle se désole de l’absence de nouvelles mesures pour mieux les soutenir face aux défis posés par la mondialisation.

Françoise David résume : « La politique du ministre Gendron ne répond pas complètement aux défis actuels. Rien pour faire face au défi de la baisse des revenus agriculteurs et leur endettement sans précédent ou pour soutenir la prise en compte des impératifs du développement durable. Le monde agricole a besoin d’aide pour résister aux pressions de la mondialisation qui se solde par la présence croissante dans nos épiceries de produits alimentaires venus d’ailleurs ou aux problèmes liés au très haut niveau de concentration qui caractérisent la distribution alimentaire. »

En 2007, le commissaire Pronovost posait le diagnostic suivant : « Au cours des dernières années, l’agriculture et l’agroalimentaire ont été profondément secoués. L’environnement national et international a changé, marqué notamment par l’augmentation spectaculaire du commerce mondial et l’émergence de nouvelles puissances agricoles exportatrices. Ces changements ont exacerbé les problèmes de concurrence de prix entre nos produits agricoles et ceux qui nous arrivent de partout dans le monde et envahissent nos marchés. De nouvelles incertitudes ont surgi, soulevant des questions troublantes sur les conséquences d’une agriculture qui n’est pas toujours respectueuse de l’environnement. »

Françoise David affirme que ce constat est tout aussi réel aujourd’hui. « Ce qu’il nous faut, c’est un nouveau contrat social entre le monde agricole et la société. Il nous faut mettre en valeur les fermes familiale qui adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement et qui ont décidé de répondre à l’appel des consommatrices et consommateurs québécois en faveur de produits diversifiés, à haute qualité nutritive par exemple. Ce nouveau contrat pourrait contribuer à mettre également en valeur les terroirs, les spécialités de niche, la production biologique, les appellations contrôlées. Il devrait aussi revoir le soutien de l’État envers les agriculteurs et agricultrices afin de leur assurer un revenu décent. Il pourrait notamment mieux appuyer la mise en marché de leurs produits, réformer le mode d’organisation des secteurs de la transformation et de la distribution et appuyer davantage la recherche et l’innovation afin de tenir compte des spécificités québécoises, tel que le proposait le rapport Pronovost », suggère-t-elle.

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