Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Québec solidaire soutient la résistance pacifique et légale à la loi 78 et ne condamne pas la désobéissance civile pacifique

Selon Québec solidaire, la loi 78 ne respecte pas les droits à la liberté d’expression, d’association et de manifestation inclus dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne qui, triste ironie, portait aussi avant son adoption le numéro PL78.

Cette loi injuste et liberticide méprise les mouvements étudiants et leur dénie tout droit à une organisation démocratique capable de prendre des décisions collectives et de les faire appliquer. La loi 78 va plus loin encore en imposant des punitions collectives pour des infractions commises par des individus, et sanctionne même toute personne ou organisme qui s’objecterait à n’importe laquelle de ses prescriptions. Dans ce contexte, le comité de coordination de Québec solidaire a décidé de lancer un appel à la population du Québec à agir, en toute liberté de conscience et d’expression, pour dénoncer les gestes d’un gouvernement qui préfère la répression à l’exercice des libertés fondamentales. Québec solidaire appelle aussi à l’unité la plus large possible des personnes et des mouvements sociaux et citoyens dans la résistance pacifique et légale à cette loi.

« Il existe plusieurs solutions pour contourner et contester cette loi odieuse. Il est nécessaire de la contester juridiquement, de la soumettre à des organisations internationales compétentes, de recourir à des manifestations pacifiques et légales et d’aller voter massivement lors des partielles et des générales qui s’en viennent. Québec solidaire appelle également à appuyer financièrement les associations étudiantes et leurs représentants-es pour les soutenir dans la lutte courageuse qu’elles mènent dans l’intérêt de notre peuple », explique Françoise David, présidente et porte-parole de Québec solidaire.

Québec solidaire se prononce sur la désobéissance civile et sur la violence

« Notre comité de coordination national réuni cette fin de semaine, a décidé d’appuyer clairement toutes les actions pacifiques et légales contre la loi 78. Nous ne pouvons encourager la désobéissance à la loi 78. Cependant, nous ne condamnerons pas les personnes ou organismes ayant recours à des gestes de désobéissance civile pacifique à cette loi pour exercer librement leurs droits constitutionnels à la dissidence. Nous soutiendrons par ailleurs la résistance pacifique et légale que mènent d’ores et déjà le mouvement étudiant et plusieurs secteurs en lutte dans notre société. Et nous poursuivons notre réflexion sur tous les moyens de combattre cette loi, comme tous ces mouvements sociaux qui appellent à une large coalition contre la loi 78 », ajoute Françoise David.

Québec solidaire encourage la population à manifester pacifiquement et massivement ce 22 mai et lors d’autres rassemblements prévus afin de contester la loi 78.

« J’ai appris avec beaucoup d’effroi que plusieurs journalistes ont été arrêtés et qu’une caméra de CUTV a été brisée par la police. La liberté de la presse ne se négocie pas, pas plus que la liberté d’expression. Nous ne pouvons accepter que la liberté d’expression soit brimée comme nous ne pouvons tolérer le recours à diverses formes de violence et de vandalisme. Nous les avons condamnées depuis 100 jours d’où qu’elles viennent. Nous estimons cependant que la situation des derniers jours appelle les corps de police à faire preuve de retenue. Ils doivent épargner l’écrasante majorité des manifestants-es pacifiques qui souhaitent simplement faire entendre leur voix. Le nombre astronomique d’arrestations et la répression que nous constatons ne nous apparaissent pas être des réponses appropriées » poursuit monsieur Amir Khadir, député de Mercier.

Le gouvernement doit retrouver le chemin de la négociation

Pour Québec solidaire, la loi infâme de Jean Charest se montre déjà inefficace. « Cette crise découle de l’incapacité du gouvernement libéral à répondre aux revendications étudiantes par un compromis acceptable aux deux parties. À nos yeux, le gouvernement Charest est particulièrement mal placé pour donner des leçons de démocratie alors qu’il est complètement discrédité par la corruption et la collusion. Il est utile de rappeler cela aujourd’hui alors que s’ouvre la commission Charbonneau. Monsieur Charest et son équipe ont préféré la voie d’une intransigeance malsaine. Seul la reconnaissance de son erreur, et un retour immédiat de ce gouvernement à la table de négociation peut ramener la paix sociale et restaurer un peu l’honneur de ce gouvernement en disgrâce » conclut Amir Khadir.

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