Un surplus indécent après des coupes sévères
Après 11 mois d’exercice, le surplus budgétaire du gouvernement est de 4,4G$ avant les versements au Fonds des générations. Ce n’est pas une erreur de frappe, le gouvernement Couillard a dégagé 4,4 G$ de surplus ! C’est 20 % de plus que le surplus de l’année précédente (3,6 G$)…
Pendant ce temps, les dépenses pour la mission éducation et culture du gouvernement du Québec ont été en hausse d’un très maigre 1 %. En ce qui concerne la santé et les services sociaux, les dépenses n’ont augmenté que de 1,8 %. Pour l’ensemble des dépenses de programme, les dépenses n’ont pas augmenté suffisamment (1,4 %) pour couvrir les coûts de système.
Les libéraux ont justifié leurs compressions au nom de l’équilibre budgétaire. « Les cieux seront plus cléments une fois l’équilibre budgétaire atteint », nous disaient-ils. Sauf que, malgré les annonces de « réinvestissements » prévus au budget 2016-2017, on constate que la réalité est toute autre. Force est de constater que les pertes de services à la population auront finalement servi à empiler de l’argent dans les coffres du Trésor. Les libéraux ont dit une chose et fait son contraire. L’austérité a toujours le vent dans les voiles.
Un surplus voué à disparaître par magie ?
Cet énorme surplus est cependant voué à disparaître par un tour de passe-passe comptable. Dans le budget de mars dernier, les prévisions du ministère des Finances faisaient état d’un surplus beaucoup plus modeste et destiné à aboutir presque entièrement dans le Fonds des générations.
Par un jeu de miroir et des écrans de fumée, le gouvernement tentera de faire fondre le surplus en multipliant les dépenses de dernière minute. Déjà, le ministre Leitao a prévu le remboursement rétroactif de la contribution santé pour 2016 et le devancement d’une série de dépenses prévues pour 2017-2018. Nous ne sommes pas dupes, toutes ces manœuvres ne servent qu’à camoufler une situation complètement indéfendable politiquement.
Une gestion électoraliste irresponsable
Le gouvernement libéral se présente comme le champion des finances publiques. Je qualifierais plutôt sa gestion budgétaire de pitoyable, électoraliste et irresponsable. Piller les services publics pour offrir des baisses d’impôts est à la portée de n’importe quel gouvernement, nous l’avons déjà trop vu par le passé. Assurer des services publics de qualité à sa population requiert une volonté politique et un sens du devoir qui semblent manquer cruellement au gouvernement Couillard.
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