Édition du 23 avril 2024

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Prochaine parution : Libres d’apprendre, plaidoyer pour la gratuité scolaire

La rentrée d'Écosociété : une nouvelle maquette, un nouveau site Web, une nouvelle collection

La rentrée d’Écosociété démarre avec un mois de septembre axé sur l’éducation. En partenariat avec la revue Liberté, plusieurs événements jalonneront ce mois de l’éducation par le biais de tables rondes, de projections et de débats. À souligner également la refonte graphique de la maquette d’Écosociété et la mise en ligne d’un nouveau site web dès le 25 août. Enfin Écosociété est fier d’accueillir dans son catalogue Deni Béchard pour le lancement de sa nouvelle collection « Parcours ». En pièce jointe une présentation de tous les essais de la rentrée.

Alors que les enfants prendront le chemin de l’école, Thierry Pardo nous invite à réfléchir au synonyme quasiment naturel des mots « éducation » et « école » en remettant en cause cette institutionnalisation historiquement récente de l’éducation. Dans son essai Une éducation sans école, traversé par la métaphore du pirate, il explore les différentes avenues d’une éducation en dehors des murs de l’école. École à la maison (unschooling), école en voyage, tradition autochtone et penseurs de l’éducation se croisent dans un essai qui nous emmène en hors des sentiers battus. Préfacé par André Stern, le livre sera en librairie le 27 août.

Le 10 septembre, le livre sera lancé à la librairie Raffin St-Hubert lors d’une discussion entre Thierry Pardo, Pierre-Luc Brisson et Michel Stinger autour du thème : Quel enseignement ? Entre l’école et les formes alternatives de l’enseignement, entre les humanités et les connaissances « utiles », que devons-nous enseigner ?

Si les jeunes libéraux prônent la disparition des cégeps et que The Economist appelle à réinventer l’université dans une forme de destruction créatrice à la Schumpeter au service du marché de l’emploi, Gabriel Nadeau-Dubois et les quinze auteur.e.s qui l’accompagnent ne l’entendent pas de cette oreille. Dans Libres d’apprendre Plaidoyers pour la gratuité scolaire, ils et elles s’interrogent sur l’étonnant glissement qui s’est opéré de la Révolution tranquille à aujourd’hui en abandonnant l’idée de gratuité scolaire, un projet de société pourtant tout à fait réaliste et émancipateur. Compte tenu de la marchandisation grandissante des universités, la gratuité des études supérieures n’a pourtant jamais été aussi pertinente. Les auteur.e.s rassemblé.e.s dans cet ouvrage livrent ainsi leur plaidoyer selon leur génération, leur domaine et leur sensibilité. Unissant leurs voix, ils et elles rappellent qu’instaurer la gratuité scolaire, c’est permettre à tous et toutes d’être libres d’apprendre. Formidable antidote aux discours d’austérité ambiants, ce pavé dans la mare nous invite à aller à contre-courant du « chacun pour soi », en faisant le choix d’une éducation émancipatrice et démocratique.

Cet ouvrage collectif dirigé par Gabriel Nadeau-Dubois rassemble des textes de Normand Baillargeon, Anne-Marie Boucher, Noam Chomsky, Marie-Claude Goulet, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Eric Martin, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour et Simon Tremblay-Pepin. Préfacé par Fred Pellerin, le livre sera en librairie le 3 septembre prochain.

Le 25 septembre aura lieu une table ronde à la librairie Olivieri avec Éric Martin, Gabriel Nadeau-Dubois et Francine Pelletier autour du thème Que reste-t-il de la Révolution tranquille dans l’université d’aujourd’hui ?

Une éducation gratuite est-elle un mirage ? Ce refus de la gratuité ne cache-t-il pas aussi la fin d’un savoir désintéressé et une impossibilité de mobilité sociale ?

Si le capitalisme est un modèle social qui se caractérise par des crises à répétitions, comme nous avons pu le voir en 2008, les auteurs Eric Martin et Maxime Ouellet déplorent que cette crise du capitalisme s’accompagne d’une crise de l’anticapitalisme dans La tyrannie de la valeur. Débats pour le renouvellement de la théorie critique. L’essentiel de ce discours critique, comme celui des mouvements de type Occupy, demeure superficiel en se limitant à une approche subjectiviste dénonçant l’élite du « 1 % » et des « vilains » banquiers. Le grand mérite du courant dit de la « critique de la valeur », dont ils se réclament, est d’effectuer un retour au texte de Marx où le capitalisme est abordé comme un « fait social total », et de sa critique ressort la nécessité d’instituer d’autres formes de médiations sociales et d’autres institutions que celles qui consolident la domination fétichiste du travail, de la marchandise, de la valeur sur la vie, la société, la nature. Avec des textes d’Yves-Marie Abraham, Marie-Pierre Boucher, Pierre Dardot, Jean-François Filion, Franck Fischbach, Anselm Jappe, Gilles Labelle, Eric Martin, Louis Marion, Jacques Mascotto et Maxime Ouellet, ce titre de la collection Théorie paraîtra le 17 septembre.

Bouleverser la forme traditionnelle de l’essai en revendiquant une passerelle entre l’écrit politique et le roman, telle est l’ambition de la nouvelle collection « Parcours », inaugurée avec brio par Deni Béchard le 7 octobre prochain. Des bonobos et des Hommes raconte le combat de Congolais et d’Étatsuniens contre la destruction de la forêt équatoriale du Congo, deuxième poumon de la planète, et contre l’extinction des bonobos, dans cet immense pays au coeur de l’Afrique dévasté par des guerres postcoloniales. Avec un authentique talent de conteur, Deni Béchard relate le travail d’une ONG conservationniste auprès de cette communauté de grands singes pour livrer une profonde réflexion sur la condition humaine, la guerre et les défis écologiques à venir. Surnommés les « hippies de la forêt », les bonobos partagent près de 99 % de leur ADN avec les êtres humains et désamorcent les conflits sociaux par le biais de la sexualité.

Cette chronique vivante et poétique de l’Afrique des Grands Lacs, qui navigue habilement entre l’essai philosophique et le récit de voyage, suit le travail patient et précieux des différents protagonistes de cette organisation, qui défendent une conservation en lien avec les communautés locales, respectant leurs modes de vie et leurs besoins, loin de la logique des modèles occidentaux. À travers cette histoire toute particulière des bonobos, il offre une histoire universelle sur notre humanité. En librairie le 7 octobre. Deni Béchard sera au Québec à partir du 20 octobre.

Toujours soucieuse de proposer des alternatives concrètes dans une perspective écologique et sociale, Écosociété continue d’être à l’avant-garde avec la publication du Manuel d’antispéculation immobilière. Introduction aux fiducies foncières communautaires, dirigé par John Emmaus Davis. Puisant leurs racines dans la tradition autochtone et la pratique ancestrale des terres communales (commons) de la Nouvelle-Angleterre, les fiducies foncières communautaires (FFC) visent à développer un mode de propriété qui protège la terre au bénéfice de ceux et de celles qui y vivent et qui l’exploitent, et non pas de ceux et de celles qui l’acquièrent dans le seul but de s’enrichir. En mettant l’accent sur la conservation de la nature, le respect de la terre et le développement communautaire, en proposant des prix abordables pour se loger et en protégeant la propriété contre la spéculation immobilière pour les générations à venir, le modèle des FFC est appelé à jouer un rôle grandissant dans les prochaines décennies. Le Manuel d’antispéculation immobilière risque de s’imposer rapidement comme un ouvrage de référence, et les FFC de constituer un antidote à la logique spéculative qui gangrène les marchés immobiliers et fonciers traditionnels. En librairie le 7 octobre, dans la collection « Guides Pratiques ».

Le 5 novembre, Ian Angus et Simon Butler renversent une grave erreur de diagnostic dans Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste et la crise écologique, qui déconstruit point par point le lien de causalité entre la crise écologique et la surpopulation. Ces thèses dites « populationnistes » viennent de différents courants de pensée, que ce soit celui d’une droite conservatrice où l’étranger et les populations des pays en développement sont rapidement montrés du doigt, ou celui d’écologistes sincères qui tentent de trouver les origines de la destruction environnementale et voient dans cette explication une équation logique. Dans une perspective écosocialiste, les auteurs mettent l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux véritables origines de nos maux environnementaux, à savoir le capitalisme et ses ravages écologiques, économiques et sociaux. Avec une préface de Serge Mongeau.

Cette crise écologique commande une Transition énergétique urgente, que ce soit en raison du pic pétrolier et des changements climatiques. Afin de sortir de notre vulnérabilité collective, Michael Lewis et Pat Conatry signent un ouvrage de référence pour réorganiser nos sociétés par le changement social, écologique et économique, axé sur les coopératives et la décentralisation. La nécessaire résilience. La Transition vers une économie soutenable et décentralisée sera en librairie le 12 novembre.

Enfin, pour clôturer la saison, la collection Résilience accueille un nouvel ouvrage, Le cheval au service de la ville, un entretien entre Olivier Amiot, directeur des services municipaux de Trouvilles-sur-Mer, petit village français pas comme les autres qui a introduit le cheval pour le ramassage scolaire, la collecte des déchets, le débroussaillage, etc. Le service hippomobile désormais bien installé depuis quinze ans a créé des émules tant il est efficace, bien plus même que le service motorisé, par défaut lourd, bruyant et polluant. Préfacé par la romancière et cavalière Marie-Hélène Poitras, ce petit livre qui relate cette expérience inspirante a tout pour rendre cette aventure contagieuse jusqu’au Québec. En librairie le 19 novembre.

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