Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Le gouvernement Charest, la violence et les agents provocateurs

Depuis quelques semaines, le gouvernement Charest évite le fond du problème en faisant dévier l’attention de la grève étudiante vers la question de la violence et de l’intimidation.

Tout le monde s’entend pour dire que la violence et l’intimidation sont condamnables, mais devant le machiavélisme du gouvernement Charest, il est permis de se demander si nos représentants gouvernementaux n’utilisent pas certaines tactiques pour le moins lâches et déloyales afin d’attiser la violence.

Cette photo ayant circulé le web est troublante, tout comme d’autres images vues à la télé cette semaine. S’agit-il de la réalité ?

Des agents provocateurs ont-ils infiltré les manifestations étudiantes ?

On ne peut toutefois nier que les indices et les témoignages s’accumulent au sujet des agents provocateurs, ces policiers déguisés en manifestants radicaux dont l’unique but est de faire déraper une manifestation afin de légitimer le recours à la force et de discréditer le mouvement étudiant.

Récemment, plusieurs participants à la manifestation étudiante du 25 avril dernier témoignaient que tout se déroulait pacifiquement avant que les policiers décident soudainement de charger la foule. Plusieurs vidéos citoyennes circulent sur le Web et corroborent cette version. Or, se pourrait-il que les quelques vitres fracassées en fin de parcours, donnant ainsi le signal aux policiers de matraquer la foule, aient été le fait d’agents provocateurs ? La question se pose sérieusement.

Les agents provocateurs ne relèvent pas du mythe

La vidéo suivante illustre très bien que les agents provocateurs ne relèvent pas du mythe. Tournée lors d’une manifestation pacifique lors du Sommet de Montebello en 2001, elle met en scène Dave Cole, un syndicaliste du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) qui démasque des agents provocateurs s’apprêtant à lancer des roches pour faire déraper la manifestation. Il faut dire que ces supposés anarchistes n’étaient pas des plus subtils.

En gardant leurs bottes de police, en ayant un comportement hostile envers les autres manifestants et avec leurs déguisements ratés, ils étaient facilement identifiables. Un des agents provocateurs a même eu la bonne idée de porter un chandail noir à l’effigie de CHOI-FM, la Radio X de Québec ! Selon Le Devoir du 2 juillet 2010, la Sûreté du Québec, devant l’évidence de ces images, avait dû avouer publiquement qu’elle avait utilisé des agents infiltrés lors de la manifestation[1]. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ?

Une image de sauveur plutôt que de négociateur

Par unique souci électoraliste, il est de plus en plus évident que le gouvernement Charest a laissé pourrir la situation concernant la hausse des droits de scolarité jusqu’au chaos. Quand on constate sa mauvaise foi dans ce dossier et la façon dont il tente de miner la réputation des représentants étudiants, il est normal de se poser des questions sur sa gestion du conflit. Dans cet esprit, se pourrait-il que le gouvernement ait intérêt à utiliser le recours aux agents provocateurs ? Avec les exemples des dernières années et le cynisme désolant qu’affiche le gouvernement Charest, cette éventualité ne me surprendrait guère.

[1]http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/291854/g20-la-police-aurait-utilise-des-agents-provocateurs

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