Édition du 16 avril 2024

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Le blogue de Pierre Beaudet du 21 novembre

Tout changer sauf ce qui est important

Ceux et celles qui ont été surpris hier par le budget du gouvernement péquiste ont probablement été sur une autre planète depuis l’élection du 4 septembre. Quelques jours après le premier discours de Pauline Marois dans lequel elle annonçait respecter ses promesses (abolition de la taxe santé et des augmentations de tarifs de l’Hydro, changements dans la fiscalité pour faire payer les plus riches, etc.), le PQ était déjà dans un mode de « backtracking » accéléré.

La perspective « lucide » est tout ce qui reste au PQ, malgré les espoirs de la poignée d’idéalistes qui survit dans ce parti. Je ne parle pas des membres et des électeurs, évidemment, mais du petit carré qui prend les décisions. La page a été tournée au tournant des années 1980 et plus encore après le référendum de 1995 sous la gouverne du roi Lucien. Depuis, en dépit de quelques bons coups (le programme des CPE), le PQ a été consistant pour rester dans la « norme » que déterminent les agences de notation, les banques et les chambres de commerce, sans compter les roquets de services dans les médias-poubelles et les larbins du PLQ et de la CAQ.

Il faut, malheureusement, se faire à l’idée …

La veille du budget, le Centre canadien des politiques alternatives révélait quelques détails croustillants sur l’accentuation des écarts de revenus sous le soleil (de plomb) du néolibéralisme.

• Le salaire moyen au Canada est de 44 000$ par an (2011), mais les 100 PDG les mieux payés font ce même 44 000$ les trois premières heures de leur première journée dans l’année !

• Depuis 2009, le salaire moyen de ces PDG a augmenté de 27 %. Le salaire moyen durant cette période a stagné.

• Les PDG en question font 189 fois plus que la moyenne des salariéEs. Le ratio était de 105 fois plus en 1989.

• Ces statistiques sur les salaires ne tiennent pas compte des autres revenus du 1 % comme par exemple les bonus, les actions et les pensions.

Un gouvernement qui se dit « progressiste » commencerait tout de suite à s’attaquer à cette dérive. Il résisterait aux attaques délirantes de la droite. Il expliquerait à la population que ce scandale doit cesser. Cela ne se passera pas demain matin…

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