Édition du 26 mars 2024

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Asie/Proche-Orient

Palestine - BDS : « Nous commençons à gagner »

Ali Abunimah est co-fondateur et directeur du site ElectronicIntifada.net, et auteur du livre "The Battle for Justice in Palestine", publié récemment par les éditions Haymarket Books. Basé aux Etats-Unis, il a écrit des centaines d’articles et est un membre actif du mouvement pour la justice en Palestine depuis 20 ans. Alors que la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) se développe et vient de connaître plusieurs succès aux USA, le travail d’Ali Abunimah sur la Palestine fournit à ce nouveau mouvement une profondeur intellectuelle et stratégique.

Au moment où il commence une tournée de conférences en faveur de la bataille pour la justice en Palestine, Abunimah a discuté avec Eric Ruder, journaliste au bimensuel étatsunien Socialist Worker, des possibilités et des défis auxquels font face les militants de la solidarité avec la Palestine à un moment où la question de libération de la Palestine entre tout à coup dans le débat politique public après des décennies de marginalisation.

SW : À la fin de 2013 et au début de 2014, le mouvement BDS, qui se développait depuis quelque temps, a obtenu une audience sans précédent, grâce à la combinaison du vote d’une résolution en faveur du boycott par l’American Studies Association et des retombées de l’affaire SodaStream et des déclarations de Scarlett Johansen [1]. Avez-vous été surpris par le rythme des événements récents ?

Ali Abunimah : Je ne pense pas que tout cela m’a pris par surprise. En fait, juste après que Barack Obama ait été élu président, j’avais écrit un article à propos des quatre années qui allaient suivre. J’y avais prédit deux choses. L’une était que le "processus de paix" parrainé par les USA n’aboutirait absolument nulle part, ce qui s’est avéré vrai. Et l’autre, c’est que le mouvement BDS allait être considéré de plus en plus comme un facteur important dans la relation et dans le conflit entre la Palestine et les Israéliens. C’est exactement ce qui s’est passé.

Je dis aussi que cela ne m’a pas surpris parce que j’ai eu le privilège de voyager dans de nombreux endroits où les militants de base du mouvement BDS travaillaient avec une ténacité et un dévouement incroyables. Si vous voyez le genre de travail que font ces gens, et le genre de dévouement qu’ils ont, alors je ne pense pas que vous pouvez être surpris par le succès et la grande visibilité que nous avons obtenus ces derniers mois.

Cela dit, il y a certainement eu des progrès étonnants. Il est gratifiant de voir ces questions entrer dans un débat politique pour le grand public. Et ce qui a été la question-clé pour BDS, c’est qu’il a vraiment déplacé la discussion loin de ces pourparlers de « paix » imaginaires pour la ramener vers ce qui se passe réellement pour les Palestiniens - le siège de Gaza, le vol permanent des terres d’Israël, l’exploitation économique des travailleurs palestiniens par l’occupation israélienne et par les profiteurs de l’occupation comme SodaStream. Tout cela est très positif pour ce qui se passera par la suite.

Selon vous, à quel point BDS pèse-t-elle dans les calculs des politiciens américains et israéliens qui tentent d’organiser l’avenir de la région ?

Je pense que c’est un facteur très important. Dans mon nouveau livre, il y a un chapitre intitulé "Israël se défend contre BDS". J’y explique que c’est au cours d’un discours prononcé en 2011 devant l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) que le président Obama a promis au lobby pro-Israël qu’il se battrait contre le mouvement BDS.

Et c’est en 2010 que le gouvernement israélien a adopté cette stratégie de guerre tous azimuts contre le mouvement BDS. C’était une recommandation faite par l’Institut Reut, qui est un think tank israélien proche du gouvernement et des services de renseignement israéliens. Donc, il y a quatre ans, Israël et les groupes pro-israéliens aux Etats-Unis et à travers le monde ont lancé une guerre tous azimuts contre le mouvement de solidarité avec la Palestine, en particulier contre les groupes étudiants dans les universités.

Pourtant, quatre ans plus tard, BDS est plus fort que jamais, et des membres du gouvernement israélien - comme le ministre des Finances, Yair Lapid, et le ministre de la Justice, Tzipi Livni - ainsi que d’autres dirigeants politiques israéliens, y compris l’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu, disent que BDS figure parmi les plus grandes menaces auxquelles Israël doit faire face. Alors que peut-on en penser ? Ils ont investi des millions de dollars, peut-être même des dizaines de millions de dollars, pour lutter contre un mouvement populaire, et ils le voient aujourd’hui comme une menace plus grande que jamais.

C’est assez remarquable. Un autre signe de la réussite et de la croissance de BDS est le fait que des représentants politiques américains, comme Samantha Power, l’ambassadrice US aux Nations Unies, se prononcent contre BDS. Cela montre qu’ils sont en train de sortir tous les gros canons.

Bien sûr, cela fait suite au vote de l’American Studies Association en faveur du respect de l’appel palestinien pour le boycott des institutions académiques israéliennes. Donc tout cela montre qu’il s’agit d’un mouvement qui s’enracine et qui ne dépend pas de la bénédiction ou du consentement des personnalités au pouvoir. C’est un mouvement qui se développe en dépit de tous leurs efforts pour le calomnier, le diffamer, le saboter et l’arrêter.

Ces derniers mois, un certain nombre de personnalités américaines pro-israéliennes - des gens comme Peter Beinart ou Roger Cohen qui sont des libéraux ou qui au moins se considèrent comme des libéraux [2] - ont pris position avec force contre le mouvement BDS. Ont-ils été efficaces ?

Ils sont typiques des "progressistes" contre la Palestine. Comme je le souligne dans le livre, Peter Beinart a été l’une des personnes qui sont soi-disant critiques de l’occupation israélienne, mais il a été très explicite en disant qu’il s’oppose à l’égalité des droits pour les Palestiniens parce qu’il la voit comme une menace pour Israël en tant qu’Etat juif.

Et plus récemment, au cours de la controverse sur SodaStream et Scarlett Johansen, nous avons eu d’autres soi-disant libéraux, comme Jane Eisner, le rédacteur en chef du Jewish Daily Forward, qui ont argumenté que ces usines établies dans les colonies sont réellement bonnes pour les Palestiniens parce qu’elles leur procurent des emplois.

Mais, comme mon collègue Rania Khalek l’a expliqué sur ElectronicIntifada.net, ce sont exactement les mêmes arguments que les conservateurs américains et britanniques ont utilisé pour s’opposer au boycott de l’apartheid en Afrique du Sud. Ils disaient que le désinvestissement et les sanctions contre l’Afrique du Sud feraient mal aux travailleurs noirs et aux gens que nous essayions d’aider. Les gens qui voient revenir aujourd’hui ces arguments ne peuvent que ressentir de la gêne et de la honte.

Il semble que le discours sur la Palestine et les Palestiniens s’est visiblement transformé ces derniers mois. Les responsables israéliens essayent de s’agripper au scénario qu’ils opposent à un Etat palestinien au nom de leurs préoccupations au sujet de la sécurité d’Israël. Mais revient maintenant à l’avant-plan la réalité qui est que les Palestiniens sont un peuple opprimé et occupé. Pourriez-vous nous parler de la façon dont la question de l’autodétermination palestinienne a été réintégrée dans le débat public après une longue absence ?

Nous sommes vraiment à une croisée des chemins. Le paradigme de la soi-disant "solution à deux Etats" est mort. Bien sûr, Obama et son Secrétaire d’Etat John Kerry continuent à faire des déclarations autour du soi-disant processus de paix, mais il n’y a plus aucune personne sérieuse - et certainement pas les dirigeants israéliens ou de l’Autorité palestinienne (AP) - pour estimer que cela va terminer par deux Etats vivant côte à côte dans la paix.

Les dirigeants israéliens et palestiniens doivent se plier à ce simulacre pour éviter de mettre trop en colère les Etats-Unis parce qu’ils sont profondément dépendants des États-Unis. Admettre cet échec, admettre dès lors que la "solution" que vous avez réclamée pendant des décennies est une coquille vide est extrêmement coûteux, en particulier pour l’Autorité Palestinienne. C’est coûteux politiquement, c’est coûteux idéologiquement et c’est coûteux matériellement pour des gens qui profitent du statu quo.

Mais je pense que les Palestiniens passent par un processus collectif d’examen de ce qui est fondamental pour eux. Et il s’avère que pour les Palestiniens, le droit au retour, le droit à l’égalité, et le droit de vivre et de se déplacer librement dans leur pays sont beaucoup plus fondamentaux que le droit d’avoir un soi-disant Etat, particulièrement si celui-ci est dépourvu de souveraineté et de toute trace d’indépendance et si, de plus, il n’existe que sur une fraction seulement de leur patrie.

Je pense donc que les Palestiniens passent par un processus de redéfinition ou de redécouverte de ce que signifie l’auto-détermination. Certains des développements majeurs se produisent non seulement en Cisjordanie et à Gaza, mais aussi dans l’Israël d’aujourd’hui, dans les zones occupées depuis 1948, les zones où des jeunes Palestiniens et des citoyens palestiniens d’Israël ont lancé un mouvement pour retourner dans les villages de leurs parents et des grands-parents et pour établir une présence permanente dans ces lieux, sans attendre que les Nations Unies, le président Obama ou quelqu’un d’autre bénisse leur droit au retour, mais en l’exerçant dans les faits. Cela, c’est vraiment l’autodétermination.

Nous disons que nous sommes des êtres humains, que nous méritons que tous les droits qu’ont les êtres humains nous soient accordés, et que nous n’acceptons pas le statut secondaire que le sionisme nous impose, ce statut dans lequel le sionisme dit que si vous êtes juif, vous avez des privilèges dans ce pays, mais que si vous êtes Palestinien, vous n’êtes rien.

En fait, les autorités sionistes nous disent que vous nous ne sommes littéralement que de la merde. Pensez aux Bédouins de Jahalin qui ont été chassés de leurs terres dans les années 1990 pour construire la colonie où SodaStream a son usine aujourd’hui. Les Bédouins de Jahalin ont été chassés de leurs terres et confinés dans un dépotoir. Israël considère littéralement les Palestiniens comme des déchets, et l’auto-détermination signifie affirmer notre humanité, notre pleine humanité, et ne pas accepter le statut de seconde classe que le sionisme et le président Obama voudraient imposer aux Palestiniens.

Pouvons-nous en venir à une discussion sur la solution à deux Etats et la solution à un Etat ?

Qu’est-ce qu’il reste à discuter au sujet de la solution à deux Etats ? Elle est terminée.

Il est en effet remarquable de se rappeler à quel point il y avait, il y a une dizaine d’années, un large soutien pour la solution à deux Etats, même parmi les Palestiniens. Mais aujourd’hui, le paysage se transforme. Certes, il y a encore quelques défenseurs du paradigme de deux Etats, mais leurs arguments sont largement négatifs. Les sionistes libéraux, par exemple, affirment : « Les gens ne peuvent pas simplement vivre comme des égaux dans un Etat. Cela ne pourra jamais arriver."

Regardez qui aujourd’hui défend vigoureusement la soi-disant solution à deux Etats. Ce sont la plupart du temps - pas toujours, mais la plupart du temps - les sionistes libéraux. Il y a des Palestiniens aussi, mais je n’en rencontre plus beaucoup. Ce sont surtout les sionistes libéraux, et s’ils espèrent de toutes leurs forces avoir un soi-disant Etat palestinien, c’est parce que leur préoccupation est de préserver une majorité électorale juive par tous les moyens, de sorte que les Juifs puissent contrôler la politique, l’économie et la culture d’Israël.

Pour eux, il s’agit d’opérer un charcutage électoral racial, ethnique, religieux. Je pense que de plus en plus de gens en sont venus à comprendre que la solution à deux Etats n’a pas pour objectif la libération des Palestiniens, qu’il ne s’agit pas de l’autodétermination palestinienne. Il s’agit de préserver et de légitimer l’apartheid israélien et la suprématie juive qu’exige le sionisme. Je pense qu’au 21e siècle, de plus en plus de gens se disent que nous devons aller vers un monde où les gens sont traités de manière égale, et où votre appartenance ethnique et votre religion ne déterminent pas les droits dont vous disposez. Et c’est là que je pense que le changement se produit.

Ensuite, il y a la réalité sur le terrain. Le fait est que l’ennemi le plus ardent de la soi-disant solution à deux Etats a été Israël, qui continue à occuper et à coloniser le territoire palestinien, au point où la réalité d’un seul Etat s’est imposée, mais c’est un Etat qui est un Etat d’apartheid. Je pense que c’est la raison pour laquelle le changement s’est produit, et je pense que c’est un changement très important. Au moment où mon livre "One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse” (Un pays : une proposition audacieuse pour mettre fin à l’impasse israélo-palestinienne) a été publié en 2007, les gens qui parlaient d’un seul Etat démocratique étaient certainement en minorité et même considérés comme marginaux - ou vus avec amusement ou mépris ou tout simplement avec une sorte de curiosité.

Maintenant, je pense vraiment que la discussion est terminée. Dans « The Battle for Justice in Palestine”, je reprend des citations de John Kerry tentant désespérément d’argumenter contre une solution à un Etat. Le fait qu’un secrétaire d’Etat américain doive prendre le temps de répondre à cette question montre bien à quel point celle-ci est désormais dans le domaine public. Bien sûr, j’ai souvent entendu les arguments négatifs sur la solution à un seul Etat depuis la publication de "One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse”, et cela a été une partie de ma motivation pour écrire "The Battle for Justice in Palestine". Dans ce nouveau livre, j’ai vraiment voulu répondre à ces contre-arguments de manière très directe.

J’ai repris les affirmations selon lesquelles "Les Israéliens n’accepteraient jamais cela et que les Palestiniens et les Israéliens ne pourraient pas vivre ensemble" dans un chapitre intitulé "Les Juifs israéliens et la solution à un seul Etat", et je suis vraiment impatient que les gens lisent cela réagissent à mes arguments.

Par exemple, l’affirmation selon laquelle nous ne devrions pas parler d’égalité ou de fin de l’apartheid parce que les Juifs israéliens n’acceptent pas cette présentation ou parce que la grande majorité des Juifs israéliens soutiennent actuellement c’est un argument bidon. Si nous prenons l’exemple de l’Afrique du Sud, la grande majorité des Blancs en Afrique du Sud s’opposaient fermement à la fin de l’apartheid, et ils ont utilisé tous les mêmes arguments que les Juifs israéliens avancent maintenant : "Ce n’est pas que nous sommes racistes, mais c’est une question de survie pour nous." Ou encore : "Si nous sommes submergés par un flot d’Africains" – c’est de cette manière aussi que les Israéliens parlent d’un afflux de réfugiés palestiniens - "ce sera la fin pour nous, nous serons jetés à la mer".

Comme je le montre dans le livre, les Blancs étaient très majoritairement contre le système "Une personne, une voix" en Afrique du Sud jusqu’à très peu de temps avant qu’il soit mis en place dans les années 1990. Maintenant, bien sûr, plus personne en Afrique du Sud n’admet qu’il soutenait l’apartheid. Mais le fait est que les Blancs ont plébiscité ce système quasiment jusqu’à la fin.

Ce qui les a fait changer, ce n’est pas qu’ils se sont réveillés un matin en se disant "Nous avons tort." C’est que le rapport des forces a changé. Et ce rapport des forces a changé en raison des luttes populaires, avant tout sur le terrain même en Afrique du Sud, mais aussi en raison de la solidarité internationale. Et je pense que, dans le cas de la Palestine, la lutte et la solidarité internationale - sous la forme de BDS - sont déjà en train de forcer les Israéliens à réexaminer l’idée qu’ils peuvent profiter de la suprématie et de l’impunité pour toujours. Ils commencent à reconnaître qu’il y a une date d’expiration à l’apartheid israélien.

Pour terminer, comment voyez-vous l’avenir à court et à moyen terme pour la lutte palestinienne ? Quelles sont les tâches de ceux qui défendent la libération des Palestiniens ? Est-ce fondamentalement continuer et améliorer ce qui se fait, comme l’organisation de la solidarité avec les luttes des prisonniers politiques palestiniens et les diverses campagnes BDS ? Ou y a t-il de nouvelles orientations à envisager ?

Bien sûr, je n’ai pas de boule de cristal, mais je peux dire ceci : je pense qu’il est envisageable que la situation se transforme radicalement dans les prochaines années. J’ai été très touché qu’Omar Barghouti, une des co-fondateurs de BDS, dise que mon livre offre ce qu’il a appelé "un espoir éduqué" et que mon collègue Rania Khalek ait déclaré qu’il offrait "un espoir réaliste." En d’autres termes, je pense vraiment que la situation est mûre pour une transformation.

Je pense que les principales tâches qui nous attendent sont maintenant de poursuivre le travail de solidarité, de continuer à faire grandir et à renforcer le mouvement BDS, et de se rappeler que ce travail signifie d’abord et avant tout argumenter pour la décolonisation, pour l’égalité, pour la justice. La chose étonnante est que c’est une argumentation que les gens sont prêts à entendre, et même que beaucoup de gens qui soutenaient auparavant Israël, que celui-ci ait raison ou tort, commencent à entendre.

Donc, je suis très optimiste quant au fait que le travail que nous faisons va vraiment faire la différence dans les prochaines années. Ce travail est, bien sûr, celui d’un appui et d’une solidarité avec les Palestiniens qui luttent en Palestine, dans chaque partie de la Palestine. Et nous ne devons pas oublier non plus les Palestiniens qui vivent dans d’autres endroits - en particulier les Palestiniens en Syrie - sont toujours confrontés à de nouvelles catastrophes. Ainsi, au cours des trois dernières années, en raison de la guerre civile syrienne, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés - encore une fois - de leurs camps de réfugiés en Syrie. Beaucoup d’entre eux ont fui vers d’autres pays dans des situations absolument désespérées tandis que, dans le camp de Yarmouk à Damas, la capitale syrienne, des gens mourraient de faim.

Ceci est un rappel que, tant que la Palestine est colonisée, tant que la Palestine est un endroit où sévit l’apartheid, tant qu’elle est une région divisée par des murs et des clôtures, les Palestiniens ne pourront jamais être en sécurité. Ce sont les Palestiniens qui ont besoin de sécurité, qui ont besoin d’un refuge, qui ont besoin d’être en mesure de retourner dans leur pays. C’est une tâche urgente, et je sens vraiment qu’y parvenir est à notre portée dans les prochaines années.



Source : http://socialistworker.org/2014/03/06/were-starting-to-win


Traduction française et notes pour avanti4.be : Jean Peltier

Notes

[1] SodaStream est une multinationale israélienne spécialisée dans la fabrication d’appareils de gazéification de boissons pour les particuliers, dont la principale usine se trouve à Mishé Adoumim, en Cisjordanie occupée. Elle a lancé en janvier une campagne publicitaire portée par l’actrice Scarlett Johansson, qui était par ailleurs ambassadrice d’Oxfam.
Oxfam a dénoncé cette campagne publicitaire, rappelant qu’elle "est opposé à tout échange commercial avec des colonies israéliennes, illégal en vertu du droit international", estimant que "des entreprises comme SodaStream qui ont des activités dans les colonies, aggravent la situation de pauvreté et les atteintes aux droits des communautés palestiniennes que nous soutenons".
Scarlett Johansson a essayé de se sortir de faux pas en présentant SodaStream comme une entreprise engagée "à bâtir des ponts de paix entre Israéliens et Palestiniens", assurant que les employés israéliens et palestiniens en Cisjordanie bénéficiaient "d’un salaire égal, de primes égales et de droits égaux". La bêtise de cette argumentation a déclenché une tempête de réactions, souvent sarcastiques, sur les réseaux sociaux. Un photomontage représente ainsi l’actrice en train de siroter un verre de SodaStream devant les barbelés d’un barrage militaire israélien en Cisjordanie. Comble de l’ironie, dans un des spots diffusés par l’entreprise, l’actrice confie que ce qu’elle "préfère dans SodaStream, c’est de ne pas se sentir coupable en dégustant des boissons à la maison", puisque ses produits permettent de concocter des sodas à domicile, sans bouteilles plastique.
Le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions a joué un rôle très actif dans cette campagne qui a mis en lumière les conditions de travail des palestiniens dans les zones occupées par Israël et qui a amené Oxfam à rompre le contrat d’ambassadrice de Scarlett Johansson.

[2] Aux Etats-Unis, "libéral" s’oppose à "conservateur". Son équivalent en Europe serait grosso modo un social-démocrate modéré, sans lien avec le mouvement ouvrier et syndical – dans le genre de Tony Blair en Grande-Bretagne ou du nouveau premier ministre italien Renzi.

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