Depuis plusieurs mois déjà, les sommes d’argent alimentant les programmes du Secrétariat à la condition féminine, dédiés à mener des actions pour l’égalité des femmes, sont bloquées par le Conseil du Trésor. Ce sont des ententes régionales en matière d’égalité pour les femmes qui sont mises en péril ; ce sont des projets qui visent l’autonomie économique des femmes ou leur représentation dans les lieux de pouvoir qui sont retardés ou qui risquent d’être annulés ; ce sont des groupes de femmes en région qui voient leur déjà maigre financement menacé ; ce sont des dizaines de travailleuses qui risquent de perdre leur emploi. Et ce, c’est sans compter l’effet négatif sur les femmes des compressions prévues aux systèmes d’éducation et de santé, aux services de garde et possiblement aux congés parentaux. En fait, c’est un message dommageable que lance ce gouvernement : « L’égalité pour toutes les femmes peut attendre.
Nous avons d’autres priorités. » Un message qui réjouira tous ceux qui prétendent que l’égalité est déjà atteinte mais surtout qui nuit à tous ceux qui se préoccupent de l’égalité, dans toutes les régions du Québec. Un message qui constitue une attaque au droit à l’égalité pour les femmes et qui risque d’anéantir de nombreuses et patientes années de travail.
Nous constatons, qu’à ce jour, l’administration Couillard ne tient nullement compte de l’impact sur toutes les femmes des décisions budgétaires qu’elle a prises ou s’apprête à prendre. Ces décisions portent atteinte à l’avancement concret de l’égalité et ajoutent des obstacles supplémentaires pour les femmes qui font face à des discriminations en raison de leur handicap, leur origine ou la couleur de leur peau. L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) est douloureusement absente des choix mis de l’avant par les instances gouvernementales, occasionnant de graves reculs en terme d’égalité pour les femmes. Si l’égalité entre les femmes et les hommes demeure réellement une des valeurs qui définit le Québec, il est encore temps de changer de cap : c’est l’appel pressant que les Tables régionales de groupes de femmes et leur Réseau lancent aujourd’hui au gouvernement.