Édition du 23 avril 2024

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Négociations du secteur public

Négociation 2015 du réseau scolaire de la CSQ - L'éducation, une priorité de société pour la FSE, la FPPE, la FPSS et l'APEQ

QUÉBEC, le 31 oct. 2014 - Ayant tous procédé, hier, au dépôt des demandes dites sectorielles auprès des comités patronaux de négociation dans le cadre du renouvellement de la convention collective, les représentants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et de l’Association provinciale des enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont fait connaître aujourd’hui certaines de leurs principales demandes.

Pour le réseau scolaire québécois, il s’agira d’abord d’offrir davantage de services aux élèves en difficulté, en tenant compte de la taille et de la composition des groupes. Il faudra aussi s’assurer d’offrir des conditions de travail pour attirer et retenir le personnel vers des emplois dans le réseau scolaire, tout en veillant à reconnaître l’expertise de celles et ceux qui y travaillent.

Enseigner, une vraie priorité pour la FSE et l’APEQ

Parce qu’enseigner est de plus en plus exigeant, les enseignantes et enseignants de la FSE demandent que l’on tienne compte de la taille des groupes, mais aussi de leur composition, en considérant tant la présence ou l’intégration des élèves en difficulté que la quantité des services qui leur sont offerts. « Cela permet de consacrer plus de temps à chacun de nos élèves, de faire de la prévention et du dépistage, tout en autorisant une intervention auprès des plus vulnérables », a précisé Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE.

« De plus, nous voulons que soit reconnue notre autonomie professionnelle et améliorer plusieurs composantes de notre travail. Il s’agit de nous donner les outils pour remplir les diverses fonctions de la tâche enseignante, en reconnaissant notre expertise et nos compétences. Par exemple, nous demandons, entre autres choses, à nous réapproprier le contenu de nos journées pédagogiques », a-t-elle ajouté.

« Parce que nous croyons en notre relève et en notre avenir, nous estimons important de diminuer la précarité afin de rendre notre profession plus attractive et capable de retenir en poste les candidats qui s’y présentent pour faire carrière. Nous pensons également à des mesures de conciliation travail-famille, ou encore d’insertion au travail pour les nouveaux. Bien sûr, la question salariale est en jeu, mais pouvoir aspirer un jour à la stabilité professionnelle est aussi très important quand on investit temps et énergie dans une carrière aussi exigeante que l’enseignement », a tenu à ajouter M. Richard Goldfinch, président de l’APEQ (QPAT).

Se donner les moyens d’attirer et retenir des professionnels

Pour la FPPE-CSQ, l’enjeu principal de cette négociation est de s’attaquer aux problèmes d’attraction et de rétention du personnel professionnel. Les coupes budgétaires répétées, les questionnements face à l’avenir des commissions scolaires, la décentralisation de plus en plus grande des pouvoirs et des budgets vers les écoles et les centres, les changements fréquents faisant suite aux décisions ministérielles ou législatives (maternelle 4 ans, projets de loi divers, conventions de gestion, etc.) ont entrainé une dégradation des conditions de travail du personnel professionnel et un manque de reconnaissance des spécificités liées à leurs professions.

« Il faut se donner les moyens d’être attrayant en éducation, pour attirer et garder les meilleurs professionnelles et professionnels soutient Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ. Nos demandes visent simplement à améliorer les conditions de travail et d’exercice de nos membres. Nous souhaitons travailler conjointement avec la partie patronale pour reconnaitre leur expertise et leur autonomie professionnelle et pallier les difficultés de recrutement. L’équation est simple, si les professionnelles et professionnels ont des conditions de travail attrayantes, ils vont avoir le goût de venir dans le milieu de l’éducation et d’y rester et, au bout de l’équation, ce sont les élèves qui vont en bénéficier ».

Réparer les pots cassés par les compressions chez le personnel de soutien 

Pour sa part, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) a déposé ses demandes en les regroupant sous différents thèmes jugés prioritaires, notamment l’organisation du travail, ainsi que l’attraction et la rétention du personnel. Comme l’explique son président, Éric Pronovost, des efforts significatifs doivent être faits pour améliorer une organisation du travail dans les milieux, qui s’est dégradée au fil des ans avec les coupes budgétaires successives. « Cela a des impacts directs sur la qualité des services, le climat de travail et la motivation du personnel », de dire M. Pronovost.

Une autre préoccupation de la FPSS-CSQ est la question de l’attraction et de la rétention du personnel. « Les membres du personnel de soutien possèdent des compétences uniques pour assumer les services reliés à l’éducation et il est primordial que l’on s’assure de conserver cette expertise précieuse. Il faut donc cesser de recourir à un personnel externe qui connaît mal le milieu scolaire et qui coûte souvent plus cher. En contrepartie, l’attraction et la rétention d’un personnel de soutien compétent passe nécessairement par de meilleurs conditions de travail », affirme Éric Pronovost.

Porter l’école à bout de bras

Pour l’ensemble du personnel du réseau scolaire, les compressions des dernières années et l’intégration des élèves en difficulté sans les services adéquats, les changements législatifs et politiques, combinées à un mode de gestion axé sur les résultats, ont considérablement miné le climat de travail dans les écoles et les centres du Québec, en plus d’avoir eu des effets sur la réussite des élèves du Québec. « Malgré de beaux discours au fil des ans, l’éducation a été délaissée pour d’autres priorités gouvernementales, comme l’austérité. Le personnel que nous représentons a la nette impression de porter l’école à bout de bras. C’est clair que la qualité du système d’éducation québécois reflète la qualité du personnel qui y travaille et repose sur leur engagement, mais ça ne pourra pas toujours suffire. Le fardeau devient trop lourd à porter, faute de ressources et de conditions. Il est plus que temps de changer la donne et d’avoir une vision à long terme en éducation au Québec », ont conclu les représentants syndicaux.

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