Édition du 23 avril 2024

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Grand prix de la Formule 1 à Montréal – « Nous assistons au festival du sexisme », Manon Massé

Cette fin de semaine se tient le Grand Prix de Formule 1 de Montréal. Pour Québec solidaire, cet événement sportif s’est transformé en festival du sexisme où le corps des femmes est présenté et utilisé comme un objet de consommation.

« Quand on voit ce qu’a dit hier un employé du Grand Prix alors qu’il rudoyait une Femen qui protestait contre le sexisme de l’événement, « ça, ça vaut plus cher qu’elle » en pointant du doigt la voiture à laquelle elle était agrippée, nous sommes témoins de l’esprit de la fin de semaine. Il est de notoriété que la tenue de cet événement attire des touristes sexuels du monde entier. Ces touristes – et des locaux – ne viennent pas seulement assister à de simples courses, mais bien profiter de quelques jours où la consommation du corps des femmes, bien souvent des jeunes filles, est promue partout », dénonce Manon Massé, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, là où se tient la majorité des activités du Grand Prix.

Pour la députée féministe, cette situation est scandaleuse. Depuis plusieurs années, la demande pour les services de prostitution augmente et la quantité de danseuses et d’escortes se multiplie en conséquence lors du Grand Prix. C’est aussi l’occasion pour de nombreux distributeurs de faire la promotion de leurs produits et services en utilisant le corps des femmes comme outil publicitaire pour attirer les consommateurs masculins potentiels.

« Nous ne pouvons demeurer les bras croisés devant cette exploitation sexuelle des femmes et ces publicités sexistes. Quand on sait que Montréal est une plaque tournante du tourisme sexuel en Amérique du Nord, pourquoi le gouvernement n’agit-il pas ? Probablement parce que les retombées économiques de la F1 sont plus importantes pour le gouvernement que la sécurité et la dignité des femmes », explique Mme Massé, qui est porte-parole de son parti en matière de condition féminine.

Le président et porte-parole de Québec solidaire, Andrés Fontecilla, abonde dans le même sens. « Je suis extrêmement mal à l’aise de voir qu’on consomme des femmes et des jeunes filles comme des objets dans une boutique de souvenirs. En 2011, on nous rapportait que pour 1000 $, un individu pouvait s’approprier une femme pour la fin de semaine et bénéficier pleinement de ce que l’on appelle une girlfriend experience. Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable : ça ne se passe pas uniquement en Thaïlande ou en République dominicaine », observe M. Fontecilla.

Québec solidaire demande au gouvernement du Québec de se pencher sérieusement sur la question. « Nous ne pouvons continuer d’entretenir l’idée de « Montréal, ville du sexe » et de tolérer les publicités sexistes qui se multiplient pendant ce festival du sexisme. Québec solidaire est prêt à collaborer avec le gouvernement du Québec pour faire passer la sécurité et la dignité des femmes avant les profits des hommes », conclut M. Fontecilla.

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