Carlos Leitão dit vouloir réduire annuellement l’impôt sur le revenu des particuliers de près de 4,4 milliards $ et l’impôt sur le revenu des sociétés de plus de 1,1 milliard $, alors que celles-ci ont vu leurs contributions fiscales fondre comme neige au soleil au cours des dernières décennies. La taxe sur la masse salariale diminuerait également de 400 millions de dollars. En contrepartie, la TVQ passerait de 9,97 % à 11 %. Bref, les biens nantis paieraient moins d’impôts alors que monsieur et madame Tout-le-monde verraient augmenter leurs taxes à la consommation.
« Le gouvernement nous casse les oreilles avec son programme d’austérité et ne cesse de répéter que l’État doit dépenser moins. En proposant ces baisses d’impôts et ces hausses de taxes, nos décideurs ont clairement pour objectif de refiler la facture aux moins nantis et à la classe moyenne », soutient Richard Perron, président du SPGQ.
En plus, le ministre Leitao affirme, tout-à-fait gratuitement, que 95% des économistes sont d’accord avec lui. « On peut se permettre d’en douter, car à part les économistes qui voudraient voir cette mesure s’appliquer pour qu’ils puissent en profiter personnellement, un économiste rigoureux ne peut mettre de côté les principes de base qui qualifient de « régressive » toute mesure qui fait payer le même prix à tous indépendamment de ses revenus et de « progressive » celle qui tendent vers une meilleure répartition de la richesse, comme les impôts.
Cette référence aux économistes est d’autant plus bancale que le gouvernement a fait la sourde oreille quand près de 80% des membres de l’Association des économistes québécois ont révélé dans un sondage qu’ils considèrent que le gouvernement exagère les chiffres sur l’état des finances publique, pour noircir le tableau et ainsi justifier ses mesures d’austérité qui ralentissent le développement économique du Québec », ajoute M. Perron.
Au lieu de mettre en place ces mesures régressives, le SPGQ est d’avis que le gouvernement devrait plutôt ouvrir un grand débat sur la fiscalité pour une répartition équitable et efficace de l’effort fiscal comme nous le réclamons depuis des années. « Même l’OCDE plaide maintenant pour une meilleure répartition de la richesse qui améliore le développement économique, mais pendant ce temps, le gouvernement du Québec veut régresser ! » se désole le président du SPGQ.
« Le gouvernement se targue de vouloir redresser l’économie québécoise, mais en réalité, il ne souhaite que redresser les profits des mieux nantis, et ce, au détriment de la classe moyenne et de ceux qui vivent dans la pauvreté. Ce sont eux les premières victimes de ces soi-disant politiques économiques qui, en fait, traduisent une triste idéologie régressive », conclut Richard Perron.