Édition du 26 mars 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Il y a des limites à faire plus avec moins

Ce n’est un secret pour personne, le gouvernement de Philippe Couillard est en mode austérité. Dans cette optique, il réduit la taille de l’État et exige de ses travailleuses et travailleurs qu’ils en fassent toujours plus et qu’ils assurent les services à la population avec de moins en moins de ressources.

Ce qu’il exige est impossible ! En effet, les compressions dans les différents ministères les empêchent de mener à bien leur mission et mettent la population en péril. Prenons l’exemple de la Baie-des-Chaleurs : le ministère de la Santé et des Services sociaux cherche à récupérer 22 millions de dollars dans les établissements de santé de la Gaspésie d’ici le 31 mars 2016. C’est une somme énorme pour la région !

Un impact bien réel sur les services

Pour mettre les choses en perspective, voici ce que ces compressions représenteront pour le territoire de la Baie-des-Chaleurs :

 Fermeture de 10 lits de chirurgie sur 24 ;

 Abolition de 12 postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires à l’Hôpital de Maria ;

 Fusion des centres d’activités de médecine, de chirurgie, des soins intensifs et de maternité, obligeant le personnel infirmier à travailler dans tous ces secteurs et à en maîtriser les particularités ;

 Abolition de 6 postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires à l’urgence ;

 Abolition d’un poste d’infirmière de nuit à la Résidence St-Joseph (50 % du personnel) ;

 Abolition d’un poste d’infirmière de jour au CHSLD de New Carlisle (50 % du personnel).

Ces compressions auront un effet dramatique sur la sécurité des patients et du personnel ainsi que sur l’accès aux services pour les citoyens de la Baie-des-Chaleurs. Pourtant, le ministre Barrette assurait que sa réforme n’aurait aucun impact sur les services à la population.

Moins de services, plus d’anxiété

Cette vision froide et comptable des services de santé ne tient pas compte de la réalité du terrain. Quand on demande à une infirmière de travailler dans l’ensemble des secteurs d’un hôpital, on lui demande de devenir « experte en tout », ce qui est humainement impossible. On ne demanderait pas à un médecin de maîtriser toutes les spécialités, ce ne devrait pas être différent pour le personnel infirmier. Le seul résultat possible d’une telle opération sera d’augmenter le niveau d’anxiété et de stress du personnel, ce qui n’est pas à l’avantage des patients.

Lorsqu’on abolit 50 % des postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires dans les résidences pour personnes âgées et en CHSLD, on vient ajouter à la surcharge du personnel qui peinait déjà à rencontrer les besoins des patients. Les administrateurs du CISSS de la Gaspésie doivent assumer leurs responsabilités en ce qui concerne les soins et les services de santé envers la population de la région.

Une pétition pour faire bouger les choses

Face à cette situation inadmissible, le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ) a lancé une pétition pour sensibiliser le ministre Barrette aux problèmes qui découlent de l’application de sa réforme en Gaspésie.

Si vous croyez en l’importance de maintenir des soins de santé de qualité pour la population du Québec, et plus particulièrement celle de la Baie-des-Chaleurs, je vous invite fortement à signer cette pétition.

Les coupes dans les soins de santé en Gaspésie doivent être annulées afin de maintenir la qualité des soins prodigués aux patients et leur sécurité.

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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