Pour le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, l’heure n’est plus à combattre un par un les projets de destruction du réseau de la santé et des services sociaux. Il faut plutôt s’opposer de manière frontale, en bloc, à son démantèlement. « Les coupes de services, le sous-financement des établissements, les transferts subventionnés de ressources publiques vers des établissements privés, la surcentralisation des services, le musellement des voix discordantes, les réorganisations entraînant des surcharges de travail, tout cela relève d’une même logique. Ce gouvernement a décidé de favoriser le développement du privé et que tout le système devait tourner autour des médecins, non plus des patients et patientes. Nous exigeons un véritable débat public, maintenant ».
Maplaceensante.com
Cette campagne se déclinera de différentes manières dans l’espace public, aussi bien dans les établissements que dans les médias sociaux. Plusieurs actions d’affichage se dérouleront tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des établissements publics. Des manifestations colorées sont également au programme. Des opérations de sensibilisation du grand public se tiendront dans toutes les régions. En constante évolution tout au long de la campagne, le site web maplaceensante.com agira comme point d’ancrage réunissant tous les outils de la campagne de même que de nombreux contenus pour approfondir les enjeux. Une première vidéo y est disponible dès maintenant. Celle-ci illustre le lent démantèlement, la privatisation tranquille à laquelle nous assistons. Le docteur Alain Vadeboncoeur y livre un plaidoyer pour que nous défendions toutes et tous notre place en santé.
Parmi les enjeux prioritaires de la campagne, notons les transferts de ressources professionnelles des CLSC vers les GMF, des cliniques privées à but lucratif, ainsi que la fermeture de dizaines de laboratoires médicaux, conséquence du projet « Optilab ». L’effritement des services publics, l’allongement des listes d’attente dans les services sociaux, la privatisation et la sous-traitance de services auxiliaires et administratifs, les surcharges de travail et la dégradation des conditions de travail induites par la réforme Barrette sont également au nombre des thématiques abordées.
« Dans le réseau de la santé et des services sociaux, nous représentons, à la CSN, plus de 115 000 travailleuses et travailleurs de toutes les professions qui subissent au quotidien la réforme Barrette. Elle leur est imposée au mépris de leur autonomie, de leurs compétences, de leur expertise, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Guy Laurion. Ce qui est le plus frustrant pour nos membres, c’est de constater que cette réforme n’améliore pas les services, bien au contraire. Ils sont les premiers témoins, chaque jour, de l’effritement progressif des services publics à la population alors qu’on leur demande d’en faire sans cesse un peu plus pour pallier le désengagement de l’État ».
« Nos services de santé, nos services sociaux, ce ne sont pas des business, enchaîne la présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Ginette Langlois. Nous avons à cœur le bien-être des gens et cela ne peut pas se résumer à des colonnes de chiffres. Il y a certainement des choses à améliorer dans le réseau public et nous aurons l’occasion durant cette campagne de mettre en avant nos propositions à cet égard, mais actuellement, quand on pense au démantèlement des CLSC ou aux coupes dans la prévention et la santé publique, on se dit que le gouvernement est en train de détruire ce qui fonctionne somme toute bien pour imposer un modèle plus centralisé, encore plus éloigné de la population… un modèle qui répond davantage aux besoins des médecins qu’à ceux des citoyennes et des citoyens ».