Édition du 16 avril 2024

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Vieux-Port de Montréal : 112 jours de grève pour le respect

Cela fait aujourd’hui 112 jours que les employées et employés du Vieux-Port de Montréal sont en grève. Cent douze jours à faire face à un employeur intransigeant qui n’hésite pas à recourir au travail de briseurs de grève.

Sous le salaire minimum

Pourquoi sont-ils dans la rue ? Pour obtenir un salaire décent. Les personnes salariées du Vieux-Port de Montréal cherchent à obtenir un salaire de base de 15 $ l’heure. Présentement, au bas de l’échelle salariale, un employé du Vieux-Port obtient un taux horaire à 10,67 $, soit 8 cents sous le salaire minimum québécois.

Quand on sait que l’Institut de la statistique du Québec place le seuil de l’emploi à bas salaire à 13,60 $ l’heure, la demande de 15 $ des personnes salariées du Vieux-Port de Montréal est loin d’être exagérée !

La Couronne doit montrer l’exemple

On pourrait croire qu’une société de la Couronne comme la Société du Vieux-Port de Montréal donne déjà de bonnes conditions de travail aux personnes qu’elle emploie. Pourtant :

50 % des employées et employés gagnent moins de 15 $ l’heure. Plus de 50 % des employées et employés sont précaires.

Selon la Société du Vieux-Port, les salaires sont suffisants. Tellement suffisants en fait qu’elle offre une augmentation inférieure à l’inflation à ses travailleuses et travailleurs.

Non satisfaite de tenir une négociation de façade, la société de la Couronne profite également de l’obsolescence du Code canadien du travail pour employer des briseurs de grève, en plus d’avoir obtenu une injonction pour briser le rapport de force et envenimer le conflit avec ses personnes salariées.

Un combat plus large

Espérons que les travailleuses et travailleurs membres du Syndicat des employé-e-s du Vieux-Port de Montréal (SEVPM) réussiront à faire entendre raison à leur employeur. Solidarité au syndicat qui a choisi de lutter pour que ses membres et l’ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec puissent avoir accès à des conditions de vie décentes.

D’ici là, continuons à militer pour un salaire minimum à 15 $ par heure pour toutes et tous au Québec. Parce que comme le dit si bien Konrad Lamour, président du SEVPM, tout le monde qui travaille devrait pouvoir obtenir un salaire décent pour son labeur.1

1- https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=XRp53fziI2w

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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