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Afrique

Augmentation fulgurante de l’aide militaire de Washington à la Tunisie et les risques pour la démocratie, selon un journal américain

Mourad S. avec Foreignpolicy.com
Tunisie Numérique, lundi 25 avril 2016

Dans un article publié le 21 avril 2016 dans le journal Américain « Foreign Policy », intitulé « Tunisia’s getting more guns than democracy » (La Tunisie obtient plus d’armes que de démocratie) le journaliste Sam Kimball, s’est livré à une analyse dans laquelle il révèle l’augmentation fulgurante de l’aide militaire américaine à la Tunisie et les risque du glissement du régime vers la répression avec l’acquisition de ces nouvelles capacités.

Le journaliste américain a dévoilé aussi installation de firmes américaines de fabrication d’armement en Tunisie pour assurer l’entretien et la maintenance et peut-être inciter à l’acquisition de nouvelles armes avec la hausse du budget de la défense en Tunisie.

L’article rappelle que l’attaque à Ben Guerdane qui a fait 54 morts était juste le dernier d’une série d’assassinats terroristes, en commençant par le siège de l’an dernier du Musée national du Bardo à Tunis, qui a pris fin dans la mort de 24 personnes et l’attaque de juin dans la ville balnéaire de Sousse, dans laquelle 38 personnes ont été tuées. Mais il a oublié de mentionner l’attaque du bus de la garde présidentielle sur l’Avenue Mohamed V qui a fait 13 morts.

Ouverture des vannes de l’aide militaire

La réponse des États-Unis a été d’ouvrir les vannes de l’aide militaire à ce petit pays d’Afrique du Nord, selon le journal qui précise que trois semaines après l’attaque du Bardo, Washington a annoncé tripler les dépenses militaires pour la Tunisie et son aide à former ses forces armées. L’annonce est intervenue dans le sillage d’une relation militaro-sécuritaire déjà croissante : « Au nom de la lutte contre le terrorisme, la Tunisie a reçu ou recevra au moins pour une valeur de 81,9 millions de dollars d’équipement militaire et de la sécurité en 2016, dont 12 hélicoptères Black Hawk (dont huit sont être livrés cette année) ainsi que des missiles Hellfire, des mitrailleuses, des lunettes de vision nocturne, et bien plus encore.

Hausse fulgurante de l’aide militaire

La demande de budget de la Maison Blanche pour l’aide militaire à la Tunisie en 2016 a été un peu moins de 100 millions de dollars, a ajouté le journal qui précise que ceci constitue une augmentation de 200 pour cent par rapport à 2014, lorsque les États-Unis avait fourni 32,9 millions de dollars d’aide, selon l’Assistance Moniteur de sécurité, un programme du Center for International Policy (CIP) qui suit les programmes d’aide de défense américaines dans le monde entier. Et cela représenterait une augmentation de 350 pour cent par rapport aux chiffres d’avant la révolution tunisienne de 2011.

Risque de dérive dictatoriale

L’article met en garde contre les risques de dérive du régime en Tunisie qui peut grâce à l’augmentation de ses capacités répressives se livrer à faire reculer les acquisAugmentation fulgurante de l’aide militaire de Washington à la Tunisie et les risques pour la démocratie, selon un journal américain démocratiques de la Révolution de jasmin en Tunisie.

Selon le journal malgré les signes avant-coureurs, les États-Unis ont salué la Tunisie, la désignant le pays comme un allié majeur non membre de l’OTAN , qui permet une plus grande aide de la défense et l’examen plus rapide ainsi que l’approbation du financement militaire.

Pour le journal, le gouvernement tunisien semble, cependant, avoir la priorité de la sécurité sur la démocratie. Le budget du ministère de la Défense a augmenté plus rapidement que tout autre ministère entre 2011 et 2016, une croissance de 21 pour cent par an en moyenne, précise le journal qui affirme qu’une loi de finances complémentaire adoptée en juillet 2015 après une attaque sanglante contre un hôtel de tourisme dans la ville balnéaire de Sousse, a augmenté le budget de la défense de plus de 153 millions de dollars. Bien qu’elle puisse être une somme dérisoire en termes de dépenses américaines, le chiffre représente environ 7,3 pour cent de l’ensemble du budget du ministère de la Défense pour 2016, note le journal.

Dépendance aux armes américaines

Avec l’augmentation des dépenses de la défense et des achats militaires, la dépendance par rapport aux armes américaines semble en passe de devenir une tendance, a précisé le journal qui affirme que les entrepreneurs de la défense sont déjà sur le parfum : Lockheed Martin a ouvert un bureau, « Lockheed Martin Global, Inc. – Direction Tunisie », selon le Registre des entreprises tunisiennes, un registre national fourni par l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle, un organisme public dont la mission est « d’entreprendre toute action relative à la normalisation, la qualité des produits et services, ainsi que la protection de la propriété industrielle ».

Installation de vendeurs américains

Le journal cite une annonce du Registre des entreprises tunisiennes du 25 août 2015, affirmant que l’objectif de la succursale Lockheed Martin sera d’apporter « un support, de la recherche, de la conception, le développement, la fabrication, le soutien et les produits d’intégration, des services et des systèmes de technologie de pointe ».

Lockheed Martin nie l’ouverture d’un bureau à Tunis. John Neilson, directeur de Lockheed des communications pour l’Europe, le Moyen-Orient, et en Afrique, a écrit dans un courrier au journal Freign policy : « Lockheed Martin n’a pas un bureau à Tunis, et il n’y a pas de plans pour en ouvrir un ».

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