Édition du 16 avril 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Changements climatiques : un appel à la raison

Les changements climatiques sont une réalité à laquelle nous ne pouvons pas échapper. Le rapport déposé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est on ne peut plus clair : la Terre continuera de se réchauffer sous l’effet des activités humaines et cela aura de grandes répercussions sur le climat, la température et le niveau des océans.

Les effets pervers de la procrastination

Malgré cet avertissement limpide d’un groupe d’experts internationaux, se manifestant par un volumineux rapport de plus de 6 000 pages d’analyses scientifiques, il semble que le gouvernement du Canada ait décidé d’attendre avant d’agir ou plutôt de ne rien faire du tout. Après tout, le GIEC n’est convaincu qu’à 95 % de la responsabilité de l’homme dans les changements climatiques.

Deux scénarios s’offrent donc à nous.

Les coûts de l’action

Dans le pire des scénarios, les climatosceptiques nous disent qu’encadrer l’industrie et développer des politiques favorisant le développement d’énergies vertes pour remplacer les énergies fossiles seraient coûteux et feraient perdre des emplois, ici comme dans les pays en développement. Cela provoquerait même une crise économique mondiale.

On peut être en désaccord avec la conclusion extrême voulant que le développement durable nuise à l’économie. Toutefois, on ne peut balayer toute cette réflexion du revers de la main. Les points soulevés sont importants.
Règlementer davantage les industries polluantes et revoir certaines pratiques, notamment en matière de transport, auront des conséquences économiques. Par ailleurs, cela mènera aussi au développement de technologies plus vertes, de procédés plus durables et efficaces et, à terme, des économies d’énergie et une meilleure productivité. Tout ce développement alternatif entraînera à sa suite une création d’emplois.

Les coûts de l’inaction

Ne pas agir aurait également des conséquences plus que fâcheuses. Dans le pire des scénarios, nous aurions droit à une catastrophe écologique, politique, économique et sociale à l’échelle mondiale !

Des sécheresses, des inondations, des problèmes économiques et sociaux liés à l’exode des populations, des conflits liés à la rareté des ressources comme la nourriture, l’eau potable, etc.

Appel à la raison

Entre ces deux scénarios, il existe un monde de nuances. Il n’en demeure pas moins que les risques liés à l’inaction sont beaucoup plus graves et entraîneraient eux aussi des conséquences économiques importantes !
Nous devons cesser de nous comporter comme si nos décisions, tant individuelles que collectives, n’avaient aucune conséquence sur le monde qui nous entoure. Il y a moyen de penser le développement autrement. Au Québec et au Canada, nous pouvons faire preuve de leadership et montrer l’exemple aux autres. C’est une question de volonté politique.

Nos gouvernements doivent prendre acte de ce rapport le plus rapidement possible et adopter l’impératif catégorique de Kant : « agit de façon à ce que la maxime de ton action puisse devenir une loi universelle de la nature ». Faire autrement relèverait de l’irresponsabilité la plus totale.

Décisions du 40e Congrès de la CSQ

4.37 D’exiger du gouvernement qu’il priorise les actions et les mesures qui généreront une relance soutenue de l’économie, notamment qu’il poursuive ses investissements dans des infrastructures de différents types (réfection et amélioration du transport routier, développement du transport en commun, du transport maritime et ferroviaire, équipements municipaux, développement des technologies vertes et du potentiel énergétique), ainsi que la construction de logements abordables et de logements subventionnés, tout en s’assurant d’une saine gestion des fonds publics.

4.38 D’exiger du gouvernement :

A) Qu’il mette à profit la disponibilité d’énergies renouvelables au Québec pour accélérer l’électrification des transports collectifs dans le but de réduire la dépendance au pétrole de l’économie québécoise ;

B) Qu’il soutienne le développement de l’industrie québécoise de la fabrication d’équipements de transport collectif (train, métro, autobus, etc.) ;
C) Qu’il accroisse le soutien financier envers la filière des véhicules électriques au Québec ;

D) Qu’il favorise l’achat de véhicules électriques, notamment à l’aide d’incitatifs fiscaux ;

E) Qu’il soutienne le développement et l’entretien du réseau de transport collectif.

4.39 D’exiger du gouvernement du Québec qu’il planifie le développement de la filière énergétique à la suite d’une véritable analyse des impacts de chacune des énergies et d’une consultation citoyenne et démocratique.

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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