Édition du 23 avril 2024

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Coronavirus

Chronique du Covid (partie II) : imposture du complotisme, impasses de l’obscurantisme

Alors que le pouvoir est sur la défensive face au Covid-19, les complotistes pensent leur heure venue. Mais voilà, ils sont contraints à s’exposer à la réflexion critique du plus grand nombre et au constat cruel qu’ils ne proposent rien.

Tiré de regards.fr

Les parties 1 et 3 sont aussi disponibles.

78% des Français sont favorables à la généralisation du port du masque à l’extérieur, par prudence et même en l’absence de certitudes sur l’utilité d’une telle mesure. La manifestation des anti-masques a rassemblé seulement 300 personnes place de la Nation à Paris, le 29 août dernier. Entre deux tiers et trois quarts des sondés indiquent souhaiter se faire vacciner contre le Covid-19. Et les études rapportées par Santé publique France sur le suivi de l’adoption des mesures de protection et de la santé mentale témoignent qu’entre 80% et 93% des personnes interrogées déclarent adopter systématiquement ou souvent les mesures d’hygiène. Le port du masque est d’ailleurs en forte hausse au fil des semaines, même si l’on constate aussi qu’il est parfois mal porté, de manière non permanente même dans des situations de promiscuité.

La France n’est pas les États-Unis, où certaines affirmations folles de Donald Trump sur l’épidémie emportent une majorité de conviction. En avril dernier, certains avaient suivi le conseil du président américain (avaler un désinfectant pour se nettoyer du Covid). Cependant, les réseaux sociaux bruissent de discours complotistes, des pétitions obscurantistes recueillent des centaines de signatures, avec la complicité de certains experts et de chaîne de télés complaisantes du moment que les polémiques permettent de faire un peu d’audience, et donc de vendre de la publicité. Malheureusement, certaines thèses douteuses, habituellement véhiculées par l’extrême droite, sont reprises à l’occasion par des militants de gauche.

Critique nécessaire, manipulations éhontées

Difficile parfois de distinguer ce qui relève de la critique parfaitement légitime et nécessaire du pouvoir et des institutions, et ce qui relève d’élucubrations fantaisistes ou de manipulations éhontées. C’est là tout le jeu des militants complotistes : utiliser les données disponibles, les discours officiels, les préoccupations légitimes de chacun pour en tirer des affirmations fallacieuses.

La gamme des postures possibles est vaste : de la question naïve – « je ne suis pas spécialiste mais ne pensez-vous pas que l’épidémie est terminée puisqu’il n’y a plus de morts ? », postée 10 fois sur des fils de discussion différents – à des affirmations brutales. Ces dernières sont saisissantes : le virus n’existe pas, les masques sont faits pour étouffer ceux qui les portent, l’épidémie est un complot pour, au choix, mettre au pas la société, ouvrir des nouveaux marchés médicaux, implanter la 5G sous couvert de vaccination, procéder à un génocide afin que la poignée des plus riches puissent bénéficier d’une planète débarrassée du réchauffement climatique etc.

Les discours complotistes se distinguent en effet par leurs caractères disruptifs, par l’absence totale de démonstration et par un appel récurrent à croire sur parole (faute de quoi on est renvoyé du côté de la masse, des « moutons », de Big Pharma, etc.). Les mêmes qui dénoncent les affirmations officielles et les sachants relaient en continu les vidéos de tel ou tel gourou, les articles de tel spécialiste, ou l’appel de personnalités qui auraient raison face à tous les autres. La machine s’alimente par elle-même : la preuve même du complot serait qu’il existe un quasi consensus scientifique que le Covid-19 n’a pas été créé par un laboratoire ; les masques sont nuisibles, puisque le pouvoir disait il y a quelque mois qu’ils n’étaient pas efficaces ; la transmission du virus ne se fait pas par gouttelettes puisqu’elle est possible aussi par l’air ; la chloroquine est un miracle d’efficacité et son utilisation associée à l’azithromycine (AZM) n’est pas dangereuse, puisque le bon docteur marseillais l’utilise depuis longtemps... et que des études « officielles » démontrent le contraire. C’est une course folle, et on comprend pourquoi : s’arrêter pour réfléchir, ça serait déconstruire les prétendus « faits alternatifs » et démasquer leurs auteurs.

Misère imaginative, entourloupe rhétorique

Notons toutefois que la variété infinie de ses affirmations n’est nullement synonyme de richesse imaginative, au contraire. « Les "théories du complot" sont à peu près toujours les mêmes, présentant un identique schéma conformiste et servile qui est en permanence, digéré, recyclé, puis régurgité », souligne Sebastian Dieguez dans un article stimulant intitulé Pourquoi les complotistes manquent-ils d’imagination ? « Il y a peut-être des "moutons" qui gobent tout ce que disent les autorités, mais quelle déception de voir les complotistes du monde entier recopier les lubies déjà éculées de leurs homologues américains ! » Autrement dit, il y a un unique cheminement de pensée qui consiste, à partir d’un fait ou d’une situation, à déployer toujours le même scénario : il-ne-s’est-pas-passé-ce-qu’on-croit-on-ne-sait-pas-vraiment-quoi-mais-quelque-chose-de-tordu-dans-un-but-inavouable-qui-est-de-profiter-aux-méchants-qui-ont-fomenté-la-chose. Comme l’explique Sebastian Dieguez, si ce schéma « offre une infinité de combinaisons possibles », il est « un modèle très général et abstrait […] prêt à l’emploi en toutes circonstances ».

L’entourloupe consiste à faire croire que la réflexion ainsi produite serait le résultat d’un intense travail de recherche ou d’une véritable pensée critique personnelle, alors qu’il n’en est rien. Et cela concerne aussi bien des trolls manipulateurs, qui reprennent cent fois les mêmes légendes appliquées dans n’importe quel contexte (ce qui devrait suffire à leur enlever toute crédibilité), que des déboussolés farfelus, qui croient avoir découvert une vérité nouvelle (alors que ce type de prétendue découverte a été mille fois annoncée avant d’être passée dans les poubelles de l’histoire des sornettes). Ajoutons qu’au-delà d’un manque d’imagination, les complotistes manquent surtout d’une véritable pensée critique, qui supposeraient de bonnes connaissances théoriques (et la conscience de leurs limites) et une capacité autocritique (indispensable aux chercheurs). D’ailleurs, une telle réflexion aboutirait non à se complaire dans le nihilisme et le désespoir mais à envisager quelques stratégies alternatives ou de nouveaux possibles... ce qui n’est jamais le cas.

Alimenter la peur pour faire diversion

Les discours gouvernementaux offrent une large prise au discours complotiste. Tout le monde a entendu le ministre de la santé, Olivier Véran, expliquer, de février à début avril que le masque n’était pas utile ni encouragé : « Aujourd’hui comme demain, une personne asymptomatique qui se rend dans des lieux publics, qui se déplace dans les transports en commun, n’a pas à porter de masque… ce n’est pas nécessaire ». En fait il s’agissait alors de nier la pénurie de masques faute de réactivité des pouvoirs publics les mois précédents... tandis que les autorités sanitaires des pays asiatiques alertaient depuis longtemps sur le recours nécessaire au masque. Résultat : certains obscurantistes mettent en exergue les contradictions du gouvernement pour faire croire à l’inefficacité des masques.

Depuis le début de l’épidémie, le pouvoir a dû renoncer à faire croire qu’il serait tout puissant, et il oscille entre ses priorités : santé publique versus reprise du travail, risques de contamination au travail versus risques à l’extérieur, alarmisme versus ‘la situation est maîtrisée’, injonction versus appel à la responsabilité etc. Ce à quoi s’ajoute la mise en scène permanente de l’action politique gouvernementale, dont nous avons ces jours-ci un exemple typique : Macron temporise pour l’annonce de mesures nécessaires que le Conseil scientifique le presse de prendre dans un avis émis le 3 septembre (et rendu public le 9), alors qu’il a lui-même sollicité cet avis le 29 août. Pendant ce temps-là, le rebond de l’épidémie a commencé et si un clip vidéo trash permet d’occuper le terrain, il ne remplace pas un travail préventif ou une démarche pédagogique. Ce qui renvoie à l’absence de culture de la santé publique du pouvoir et à son incapacité à soutenir des médiations entre son discours et les citoyens. Les discours obscurantistes partent de ce type de comportements institutionnels et des contradictions du pouvoir pour fournir une grille de lecture : tout est « faux », dans le discours officiel, ce qui veut bien dire que nous avons à faire face à un complot de grande envergure.

Un des must des obscurantistes est l’affirmation que la société est victime de la peur orchestrée par le pouvoir et les médias. Or, force est de constater qu’ils ne cessent précisément eux-mêmes de nourrir la peur avec leurs thèses extravagantes. Et que c’est ainsi que les vraies problèmes passent à la trappe. Prenons quelques exemples : là où il faudrait exiger que les vaccins soient efficaces et sûrs, certains affirment que la vaccination vise à empoisonner des millions de personnes pour réguler la population ; là où il importe de promouvoir l’idée de gratuité du masque, au nom de la solidarité et de la mobilisation solidaire de toute la société contre l’épidémie, certains parasitent le débat avec l’affirmation dérisoire que le but du gouvernement serait de diffuser les stocks de masques ; là où il faut mettre en cause l’indigence du gouvernement concernant le dispositif de dépistage et de traçage des cas, certains affirment que l’épidémie est terminée ; et ainsi de suite. C’est pourquoi on peut dire que le complotisme sert le pouvoir car il évite que soient en cause les véritables causes et responsabilités.

Des complicités douteuses, l’extrême droite en embuscade

Le bât blesse quand des soignants ou des chercheurs laissent instrumentaliser leurs propos, épousent eux-mêmes les discours complotistes voire les initient. Ânerie de Luc Montagnier : « Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce virus. Une partie, je ne dis pas le total. il y a un modèle qui est le virus classique, venant surtout de la chauve-souris, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH. [...] Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas […]. Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida ». Mensonge de Christian Perrone : « Je vous rappelle que la France est championne du monde de la létalité, quand on compte les morts. La létalité, c’est le nombre de morts sur le nombre de cas ». Baratin de Didier Raoult : « Il faut arrêter une bonne fois pour toutes le mythe de la dangerosité de l’hydroxychloroquine. C’est un fantasme. Ça a mené au plus grand scandale scientifique de tous les temps ». Et bien sûr, il est le lanceur d’alerte et le sauveur suprême ! Au-delà de leurs propres thèses, on ne peut que constater la duplicité de ces personnalités vis-à-vis des discours obscurantistes, dont ils ne se dissocient jamais.

Bien sûr, les thèses issues des partisans des médecins dites alternatives et celles de tel ou tel adepte d’une thèse obscurantiste ne sont pas synonymes d’appartenance à l’extrême droite. Mais force est de constater que l’extrême droite les relaie abondamment, et les livre à sa façon, c’est-à-dire en caricaturant autant que possible les positions pour semer le chaos.

C’est le cas vis-à-vis des institutions comme l’OMS, où l’on passe de la critique parfaitement légitime de sa dépendance vis-à-vis de la fondation Bill et Mélinda Gates à sa disqualification, comme si nous n’avions pas un impérieux besoin d’expertises et de convergences internationales. Et comme si l’OMS ne jouait pas déjà un rôle crucial face aux pandémies mondiales. C’est aussi le cas quand réapparaissent le faux protocole de Sion, le prétendu complot maçonnique ou encore les innombrables fakes issues ou inspirées du mouvement d’extrême droite américain QAnon. Citons, concernant QAnon, la thèse reprise par le président américain, selon laquelle la quasi-totalité des morts attribués au Covid-19 seraient fictives... thèse qui fait l’objet de nombreuses versions rocambolesques sur les réseaux sociaux. Il est amusant d’ailleurs de constater que ces thèses se contredisent entre elles, ce qui aboutit à de savoureux échanges sur les réseaux sociaux : complotistes de tous les pays, divisez-vous !

Pour faire avancer ses fondamentaux mortifères, l’extrême droite est parfois plus fine. C’est par exemple le cas quand on passe de la diatribe anti-masques à l’idée de rechercher une immunité collective par la diffusion du virus, puis à un discours affichant carrément que les personnes fragiles doivent se protéger seules et par elles-mêmes, que celles qui meurent du Covid n’ont en général perdu que quelques jours ou semaines de vie, pour finir par défendre des approches eugénistes – seuls méritent de vivre ceux qui sont en bonne santé. Certains s’en tiennent au début du raisonnement, ce qui leur évite d’être taxés d’extrémisme, tandis que quelques radicaux poussent le bouchon toujours plus loin.

Autre signe que l’extrême droite cherche à profiter de la situation : la référence récurrente au nazisme pour dénoncer la politique du pouvoir, la détestable expression de ‘dictature sanitaire’ ou par exemple l’annonce que les prochaines étapes de la politique gouvernementale seront la confiscation des enfants atteints du Covid-19 pour les placer dans des camps. Certains reprennent ces expressions pour exprimer leur colère ; d’autres sont à la manœuvre pour les banaliser. Il ne faut jamais oublier qu’une bonne partie de l’extrême droite reste profondément antisémite, et c’est pourquoi on voit réapparaître, de manière insistante, la dénonciation spécifique de la famille Rothschild ou de Georges Soros sur certains fils de discussion. Par ailleurs, la mansuétude de bien des complotistes vis-à-vis des politiques de Donald Trump et Jair Bolsonaro (au Brésil), qui ont coûté tant de vies humaines, ne devrait pas manquer d’interroger les internautes de gauche fidèles à leurs valeurs.

Dans notre jardin

Le bât blesse aussi quand des militants de gauche ou des syndicalistes épousent les thèses les plus fantaisistes. Exemple : l’épidémie n’existerait plus en France puisque le nombre de morts s’est effondré, comme si une épidémie ne se mesurait que d’après le nombre de décès et non en prenant en compte la diffusion du virus, la proportion de cas symptomatiques, le nombre de sujets subissant des complications, le nombre d’hospitalisations et parmi celles-ci le nombre de personnes en réanimation. Autre exemple : la circulation du virus ne serait pas un problème, car le virus ne serait plus dangereux. Sauf que jusqu’à présent cette hypothèse de moindre dangerosité n’est pas confirmée, comme l’exprime le Professeur Hervé Chambost, de l’hôpital de la Timone à Marseille : « L’idée d’une maladie moins agressive parce qu’elle touchait des tranches d’âge plus jeunes en début d’été ne se confirme pas au vu de la réalité des courbes d’hospitalisation dans le département. Les personnes à risque présentent à nouveau des formes graves et se retrouvent actuellement en réanimation ».

Enfin, la critique de l’approche du gouvernement vire parfois sur un registre obscurantiste, et gare à celui qui entend porter le masque car nous nous protégeons les uns les autres ! Certains vont jusqu’à juger que promouvoir les mesures destinées à limiter la circulation du virus serait être complice de la volonté du gouvernement d’empêcher les citoyens de manifester… comme si la faible mobilisation des salariés et des personnes en situation de précarité n’avait pas d’autres raisons, malheureusement plus profondes. Pendant que l’on s’oppose sur ces fausses pistes, on ne s’interroge pas sur les faiblesses stratégiques du mouvement des Gilets jaunes, sur l’absence de projet et d’une alternative politique porteuse d’espoir, ou sur l’éparpillement des forces et des mobilisations.

Difficultés et ressorts du combat contre l’obscurantisme

Toute la difficulté pour les partisans de l’émancipation est que la thèse obscurantiste s’énonce facilement, le plus souvent, en trois mots, tandis que sa déconstruction nécessite des phrases et un raisonnement. Les échanges ne relèvent pas d’un dialogue où chacun expose une rationalité quitte à assumer un désaccord en conservant une bienveillance réciproque. Du côté de la rationalité, une telle situation appelle différentes tactiques : assumer une position contraire et la présenter clairement ; choisir l’argument fort, et éviter ainsi de se noyer dans des questions périphériques ; renoncer à convaincre les ennemis de l’émancipation, et penser plutôt au lecteur lambda ; éviter si possible d’inutiles conflits de clavier qui n’ont aucun intérêt ; savoir faire preuve d’humour et d’ironie face à des élucubrations grotesques (est-on au moins d’accord que la terre n’est pas plate ?).

Surtout, l’essentiel n’est pas dans le litige face à telle ou telle affirmation complotiste mais dans le fait que les vrais sujets sont ailleurs. On peut prendre ici l’exemple de la chloroquine. On a tôt fait de répondre à ses partisans par les résumés et les références des études respectant les normes habituellement reconnues par la communauté scientifique. Celles-ci démentent l’intérêt de ce médicament face au Covid-19. Mais le discours obscurantiste prétendra que la pratique du soin par l’IHU suffit à démonter l’efficacité de la molécule et que tout le reste n’est qu’un complot de big pharma auquel nous participons (c’est la terrible – ou hilarante – question : « T’es payé combien par Gilead ? », Gilead étant le nom d’un laboratoire pharmaceutique américain, qui commercialise un traitement utilisé parfois contre le coronavirus). Or, le vrai sujet est ailleurs : de nombreuses pratiques de soins ont déjà été mises en œuvre par des soignants, qui n’utilisent pas la chloroquine et obtiennent des résultats partiels mais réels. Et de nombreuses molécules prometteuses et associations de médicaments sont en cours d’étude : l’avenir relativement proche du traitement du Covid-19 est ailleurs que dans la chloroquine. Les vraies questions politiques sont la problématique de l’accès aux traitements pour tous les malades, et celle des enjeux financiers colossaux liés à leur production et à leur commercialisation. Et le véritable enjeu est de faire de ces traitements (ou des vaccins) des biens communs, ce qui est tout autre chose que s’accrocher à la promotion de telle ou telle substance.

Les discours complotistes ont leurs talons d’Achille

Croyant profiter de l’aubaine de la survenue de l’épidémie pour diffuser leurs discours, complotistes et obscurantistes sont cependant contraints de s’exposer de multiples façons. La diffusion de thèses et de fakes multiples met de la confusion et une ambiance malsaine sur les réseaux sociaux ? Vrai, mais du coup chacun se prend à être plus vigilant et exigeant sur ce qui circule. Les mêmes diffusent des discours contradictoires (contre le port du masque et pour la gratuité, anti-vaccin et pour s’assurer qu’il s’agira d’un bien commun…) et cela se voit. Ce sont toujours les mêmes sites ressources qui sont proposés par les aficionados du complot, et il suffit de se renseigner un peu pour trouver que les mêmes sont anti-vaccins, anti-masques, croient aux illuminatis (littéralement : illuminés), pensent que le vaccin est destiné à imposer la 5G dans nos gènes et, parfois, soutiennent les antisémites, Dieudonné et Alain Soral.

Du coup, la situation est paradoxale : l’omniprésence des discours complotistes sur les réseaux, leur profusion interrogent leur crédibilité (c’est un peu trop !). Et il est devenu aisé, en quelques clics, de démentir une citation tronquée, de rechercher les données qui démontent une affirmation curieuse, de savoir qui parle (ou de demander qui se cache derrière l’anonymat). De plus, un phénomène nouveau semble se produire : les discours complotistes exposent leurs incohérences (l’épidémie n’a jamais existé / elle n’existe plus ; personne n’est mort du Covid-19 / l’épidémie est terminée etc.), et face à eux des arguments rationnels s’articulent et se complètent. C’est pourquoi il est permis de considérer que le triomphe de l’obscurantisme est loin d’être acquis et de formuler l’hypothèse que les complotistes pourraient bien se brûler les ailes en se frottant au plus grand nombre.

Gilles Alfonsi

Des ressources anti-complots

Site effectuant une veille sur les sites ayant publié de fausses informations sur le Covid-19 (42, dont une dizaine d’extrême droite, rien qu’en France !) : NewsGuard, ici.

Plate-forme collaborative contre la désinformation, ici.

Observatoire du conspirationnisme, ici.

Sur Wikipedia, la page désinformation sur la pandémie de Covid-19 offre un nombre considérable de références utiles pour déconstruire les fakes, ici.

Sur le site de l’INSERM, Canal-detox lutte en vidéo contre les fausses infos, ici.

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