Édition du 23 avril 2024

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Opinion

Consterné par le tollé soulevé par la déclaration papale défavorable au préservatif comme arme de première ligne contre le sida.

Je suis africain, et j’ai des proches parents décédés et d’autres souffrant du sida.

Je trouve dégueulasses les protestations soulevées par la déclaration du pape Benoît XIV rejetant le condom comme moyen de lutte contre le sida, en Afrique. Les préservatifs n’ont pas stoppé la progression du sida. Au contraire, on observe l’aggravation de la pandémie dans les pays « occidentalisés » d’Afrique, où une délinquance sexuelle s’installe à la faveur d’une promotion démesurée de la liberté sexuelle, et du commerce quasi-religieux de solutions simplistes et infantilisantes.

Tous ceux qui se scandalisent de la déclaration du pape en voyage sur le continent africain, qui ne sont même pas africains et qui n’ont daigné attendre la réaction des concernés, ne sont pas préoccupés par le sort des Africains ni des sidéens. Plutôt n’ont-ils de soucis que de ce que l’industrie du sida leur rapporte en revenus de vente des produits ou des services, en expédient de consciences.

Si on veut vraiment que l’Afrique gagne la guerre contre le sida, il y a deux solutions indissociables et indispensables :

1- Il faut favoriser et promouvoir la responsabilisation des africains. Dans une ville où la criminalité augmente, on ne prône pas le port et la distribution de gilets pare-balles ! La vraie affaire, c’est que les gens refusent de laisser l’Afrique combattre la prostitution, parce que l’Afrique « bordel » leur convient .. Quand les africains sauront dire non à la délinquance sexuelle importée dans la valise du « progrès », le sida pourra alors être vaincu.

2- Il faut transférer à l’Afrique l’industrie de la prévention et de la médication. L’Afrique produit du latex naturel, l’Afrique peut être équipée pour produire elle-même les préservatifs dont elle a besoin. L’Afrique sert de laboratoire à la recherche des médicaments et des vaccins, elle doit pouvoir fabriquer ces médicaments et ne pas dépendre de vendeurs de « générosités » publicitaires.

Ce transfert de compétences et de capacités doit être exempt de tout appât de gains. Il faut que des organisations caritatives, financées à même les fonds publics panafricains et de l’ONU, en soient mandataires.

J’ajouterais que les médias sensibles aux propos pimentés n’aident pas à la lutte contre le sida, pas plus qu’ils ne savent dépister les marchands d’allumettes qui se présentent à eux comme étant de généreux et brillants sapeurs pompiers. Ces faux bourdons bénéficient des faveurs médiatiques à longueur de journées, et détournent obstinément les concernés des axes de vraies solutions, pour les retenir hélas dans le giratoire de la dépendance et la pitié. Il sied alors de souligner que les médias font partie et du problème et pas de la solution.

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