Édition du 11 novembre 2025

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Danger pour la santé des Québécois-e-s - La FIQ dénonce l'exode des perfusionnistes cliniques

QUÉBEC, le 8 oct. 2025 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ tire la sonnette d’alarme : le Québec perd massivement ses perfusionnistes cliniques, formés ici, mais attirés par des conditions salariales et professionnelles beaucoup plus avantageuses ailleurs au Canada et aux États-Unis. Cette fuite des talents met directement en danger la vie des patient-e-s au Québec.

« C’est inacceptable : on forme des perfusionnistes cliniques avec l’argent public et on les voit partir dès qu’elles trouvent de meilleures conditions ailleurs. Pendant ce temps, nos blocs opératoires fonctionnent à effectifs réduits et certain-e-s patient-e-s payent le prix de ces retards en attendant une chirurgie cardiaque », dénonce Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

Selon un portrait démographique de mars 2025, près de la moitié des diplômé-e-s en perfusion clinique depuis 2018 ont quitté le Québec. Une vingtaine de postes demeurent vacants à travers la province, et l’âge moyen des perfusionnistes est de 44 ans, ce qui laisse présager une vague importante de départs à la retraite dans les prochaines années. 

« Quand 50 % de la cohorte 2023-2025 quitte le Québec dès l’obtention du diplôme, ce n’est pas un hasard. Le problème, c’est le manque de reconnaissance et de conditions de travail à la hauteur de leurs qualifications. On ne peut pas protéger la santé des Québécois-e-s si on laisse s’évaporer une expertise aussi cruciale », insiste Jérôme Rousseau, vice-président de la FIQ.

Parmi les raisons de cet exode figurent un salaire d’entrée peu attractif. Au Québec, un perfusionniste débute à 27 $ l’heure (maximum 50,39 $). En Ontario, la moyenne dépasse 67 $ l’heure, tandis qu’aux États-Unis, le salaire atteint en moyenne 86 $ l’heure et peut grimper jusqu’à 154,57 $ l’heure.

« Avec de tels écarts, il est évident que la relève déserte le Québec. On ne peut pas se permettre de perdre cette expertise pendant que d’autres provinces et pays l’attirent à prix d’or. Chaque départ représente un risque direct pour nos patient-e-s », ajoute M. Rousseau.

Le manque de perfusionnistes cliniques a déjà des conséquences tragiques : plusieurs dizaines de patient-e-s sont affecté-e-s chaque année en attendant une chirurgie cardiaque faute de personnel qualifié disponible. Le rôle de la perfusionniste clinique est pourtant crucial : elle opère la machine cœur-poumon qui permet de maintenir en vie un-e patient-e pendant une chirurgie cardiaque, en prenant temporairement le relais du cœur et des poumons. Sans perfusionniste clinique, il n’y a tout simplement pas d’opération possible. 

La FIQ exige que le gouvernement agisse rapidement pour améliorer les conditions de travail des perfusionnistes, afin de stopper leur exode, retenir les expertises et garantir des soins sécuritaires et accessibles pour tous. Repousser l’action, c’est mettre en danger la profession et exposer les patient-e-s à des délais parfois fatals. « On parle ici de vies humaines. Chaque poste vacant n’est pas juste un chiffre sur un tableau : c’est un-e patient-e qui ne reçoit pas les soins dont elle ou il a besoin. Le gouvernement doit comprendre que ce n’est rien de moins qu’une question de vie ou de mort », conclut madame Bouchard.

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