La société civile est prête pour l’exercice. Malgré le déclenchement du dossier en plein été et une présentation de la documentation anarchique et sans préavis de la part de la compagnie, les groupes sont parvenus à étudier en détail le dossier en mettant leurs ressources en commun.
L’étude approfondie du projet minier Horne 5 soulève de sérieuses questions extrêmement préoccupantes. Ce soir et demain, les groupes adresseront ces questions cruciales directement à la compagnie et au gouvernement.
Parmi la multitude de problèmes environnementaux, sociaux et économiques provoqués par le projet, cinq enjeux névralgiques se dégagent :
– L’aggravation de la qualité de l’air
– Les dangers liés à la sismicité dans la ville et sous la Fonderie (tremblements de terre et effondrements)
– Le coût social et économique du projet pour la Ville de Rouyn-Noranda et les citoyen-ne-s
– Les risques de pollution de l’eau
– Le manque d’utilité du projet et les cadeaux fiscaux accordés à la compagnie
La première partie des audiences publiques sur le projet minier Horne 5 débute ce soir le 27 août à 19h à l’hôtel Noranda. Les audiences reprendront demain, mercredi 28 août, à 13h et 19h. D’autres dates et lieux pourraient suivre.
Citations
« Un projet industriel de cet ampleur inquiète grandement la vingtaine de membres de la Coopérative d’habitation Boréale, vivant dans le quartier du vieux Noranda qui est déjà fortement impacté à bien des niveaux par la Fonderie Horne. Par ailleurs, les dernières années n’ont en rien rassuré nos membres. L’ajout potentiel d’un nouveau projet industriel de cette ampleur à proximité du centre-ville, déjà aussi pollué est d’autant moins rassurant pour des habitant·e·s dont la confiance envers les institutions gouvernementales censées s’occuper de santé et d’environnement s’effrite malheureusement. Nos enfants et nous-même méritons d’habiter dans un environnement sain et sécuritaire », Jean-Philippe Rioux-Blanchette, président de la Coopérative Boréale.
« L’arrivée de 500 travailleurs avec le projet Horne 5, majoritairement masculins et avec un salaire élevé, inquiète hautement notre organisme sur les différents impacts pour les femmes, dont les inégalités économiques et les risques de violence », Johanne Alarie, intervenante communautaire, Centre Entre-Femmes – Rouyn-Noranda.
« Nous sommes très inquiètes car le projet Horne 5 fait peser des risques supplémentaires sur la population de Rouyn-Noranda déjà exposée à de nombreux risques en raison des émissions toxiques de la Fonderie Horne qui affectent de façon importante la qualité de l’air et des sols. Bien que certains aspects du projet puissent sembler présenter des risques négligeables, leurs conséquences potentielles, quant à elles, pourraient être graves et irréversibles. Il est essentiel de rappeler que chaque citoyen a le droit de vivre dans un environnement sain et sécuritaire, et ce droit doit être respecté et protégé avant tout développement économique. », Jennifer Ricard Turcotte, Mères au front de Rouyn-Noranda et leurs allié.e.s.
« La surexposition de nos enfants, de la population, et la réduction insuffisante des rejets dans l’air exigée par le gouvernement à la Fonderie Horne de Glencore nous inquiètent déjà au plus haut point. L’arrivée d’une autre source de rejets dans notre environnement est vraiment inadmissible : nous avons vraiment l’impression que notre population est sacrifiée au nom d’intérêts économiques », Nicole Desgagnées, Comité Arrêt des rejets d’émissions toxiques (ARET).
« L’exploitation d’une mine de grande profondeur peut provoquer des mouvements de terrain. Le REVIMAT s’inquiète des effets sur les infrastructures vieillissantes de la Fonderie Horne, dont le bassin et l’usine d’acide, qui peuvent mettre en danger la sécurité de la population en cas d’accident. Nous nous questionnons si Falco pourra sécuriser la population lors du BAPE avec un enjeu aussi important », Marc Nantel, porte-parole, Regroupement vigilance mines de l’Abitibi et du Témiscamingue (Revimat).
« Alors que la population de Rouyn-Noranda vit déjà une situation très anxiogène avec le projet de zone tampon dans le quartier Notre-Dame, que les émissions atmosphériques sont toujours trop élevées, que les impacts cumulatifs des activités industrielles en cours induisent déjà une pression aiguë sur le milieu, le CREAT s’interroge à savoir pourquoi le gouvernement du Québec a fait le choix volontaire de déclarer recevable un projet qui ne ferait qu’ajouter des sources de contaminations à celles que subissent déjà la population. Dans le contexte actuel, cette démarche démontre un manque flagrant de considération de la part du gouvernement du Québec envers les citoyens·ne·s de Rouyn-Noranda, qui peinent déjà à obtenir des réponses dans le dossier de la Fonderie Horne » BIanca Bédard, directrice générale, Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue.
« Ce projet, dont les profits proviendront principalement de l’extraction d’or et d’argent – des métaux à la pertinence presque nulle au regard des grands défis écologiques qu’affronte l’humanité, nécessitera le pompage de millions de mètres cubes d’eau hautement contaminée hors du sous-sol de Rouyn-Noranda, et l’entreposage de millions de résidus miniers acidogènes en amont du lac Dufault, la source d’eau potable de la ville. Les risques encourus par la population, pour les profits de quelques-uns, nous semblent purement déraisonnables et invitent à une révision sérieuse de nombreux volets de cette bombe à eau minière, dont l’éclatement pourrait avoir des conséquences irréparables », Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers, Eau Secours.
« Le projet minier Horne 5 risque d’ajouter à la contamination du bassin Osisko qui dépasse déjà les normes. Plus de daphnies et plus de truites vont mourir si Falco ne s’engage pas à décontaminer son site industriel avant la construction de son concentrateur », Daniel Green, président, Société pour vaincre la pollution.
« L’Action boréale est d’avis que le projet Falco 5 ne pourrait générer qu’une augmentation de la pollution à Rouyn-Noranda. C’est pourquoi nous réitérons notre demande de fermer définitivement la fonderie Horne par un plan de transition qui permettrait de recouvrer la santé de ce territoire et de ses habitants empoisonnés depuis cent ans », Richard Desjardins, vice-président de l’Action Boréale.
« Proposer une mine sous une ville commande de grandes responsabilités. Hélas, la compagnie a failli à son devoir de présenter son projet de manière intelligible et accessible au public dans des délais raisonnables. Ces manquements et cette précipitation laissent croire que nous allons découvrir plusieurs éléments préoccupants dans les prochaines heures. Au moins, Falco et le gouvernement ne pourront pas se défiler devant les questions de la population », Rodrigue Turgeon, avocat, co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coresponsable de MiningWatch Canada.
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