Édition du 16 avril 2024

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FERMETURE DE PAPIERS WHITE BIRCH : IL FAUT CHANGER LES RÈGLES D’INVESTISSEMENT POUR PROTÉGER LES TRAVAILLEURS, ESTIME LE NPD. La fermeture brutale de la papetière scandalise les députés du NPD

QUÉBEC — La fermeture sauvage de l’usine White Birch, où œuvraient 600 travailleurs de chez nous, confirme une fois de plus qu’il est plus que temps de renforcer la loi sur Investissement Canada, estime le NPD.

« On demande aux compagnies de démontrer que l’acquisition aura des avantages nets pour le Canada et l’économie locale, mais on ne définit pas ce que cela veut dire. La loi doit avoir plus de mordant », dénonce le porte-parole de l’Opposition officielle pour l’industrie, Guy Caron (Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques).

En vertu de cette loi, le processus d’achat de compagnies canadiennes par des intérêts étrangers se fait dans le plus grand secret et les engagements que prennent les acquéreurs sont trop flous. « Dans le cas de Papiers White Birch, Black Diamond Capital Management, une filiale du Crédit Suisse et le fonds de couverture Caspian Capital ont acheté les installations en septembre 2010 en promettant de sauvegarder les emplois. Un an plus tard, ils ferment. C’est inadmissible », ajoute le député.

Les conservateurs doivent exiger des comptes de la part de ce consortium étranger, car c’est le gouvernement fédéral qui porte l’opprobre de ces pertes d’emplois. Guy Caron rappelle que deux autres conflits de travail impliquant des compagnies à propriété étrangère sévissent présentement au Québec et en Ontario.

« Les lock-out à Rio Tinto Alcan et Caterpillar sont d’autres preuves de la nécessité de renforcer la loi sur Investissement Canada. Il faut que le processus d’évaluation des investissements étrangers soit plus public, transparent et responsable. Les investissements étrangers au Canada sont évidemment souhaitables, mais il faut que l’économie canadienne et les travailleurs en tirent parti », ajoute M. Caron.

« Je ne peux que partager la frustration de ces honnêtes travailleurs qui doivent écoper pour les décisions de propriétaires étrangers, affirme de son côté Raymond Côté (Beauport–Limoilou). Ceux-ci n’ont même pas attendu que les syndiqués présentent une contre-proposition. C’est très cavalier comme attitude. »

Parmi les demandes patronales, notons que les syndiqués auraient dû mettre une croix sur une bonne partie de leur pension de retraite pour espérer la relance de l’usine. Rappelons que le NPD a redéposé, en octobre dernier, un projet de loi sur la protection des pensions de retraite.

« En cas de faillite, les fonds de pension des employés devraient être traités comme des créanciers prioritaires afin de ne pas laisser des travailleurs, qui ont cotisé pendant 20 ou 30 ou 35 ans de leur vie pour leur retraite, dans un sérieux pétrin, indique Raymond Côté. Nous n’abandonnerons pas la lutte tant que les régimes de pension des Canadiens ne seront pas protégés comme ils le doivent. »

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