Édition du 23 avril 2024

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Syndicalisme

La grève illimitée du SÉTUE se poursuit malgré la demande de conciliation de l'UQAM (AFPC)

MONTRÉAL, le 8 déc. 2015 - Hier, le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM (SÉTUE) déclenchait une grève illimitée. Étant sans convention collective depuis maintenant près de 2 ans, l’assemblée générale a voté, à 85%, en faveur d’un mandat de grève illimitée. Afin de dénoncer le mépris de l’administration dans la négociation de leur convention collective, les membres ont tenu, lors de leur première journée de grève, des lignes de piquetage tout au long de la journée, ce qui a perturbé le fonctionnement de plusieurs pavillons de l’UQAM.

Demande de conciliation

Ce moyen de pression a porté fruit puisque la communauté uqamienne a reçu hier soir, un communiqué de la part de la direction stipulant que l’université demande la nomination d’un conciliateur dans le cadre de la négociation avec le SÉTUE.

Nous avons pu lire dans ce communiqué que « Devant l’écart important entre les positions des deux parties, et dans le but de favoriser un règlement de négociation, l’Université a demandé aujourd’hui au ministère du Travail de mené par un tiers neutre et indépendant en vue d’aider les parties à conclure entre elles une entente négociée. »

Le SÉTUE recevait cette invitation comme une ouverture à négocier. Toutefois, comme les membres de l’assemblée générale ont voté un mandat de grève illimité jusqu’à ce que la partie patronale leur propose une entente satisfaisante, cette invitation n’entamera pas la fin des moyens de pression.

 « La conciliation est principalement l’obligation de discuter. Comme l’UQAM n’a de cesse de repousser les négociations, nous ne pouvons que saluer l’initiative, car nous espérons un règlement négocié dans les plus brefs délais. Toutefois il faut comprendre que notre rapport de force provient justement de notre arrêt de travail. Si le patronat souhaite nous rencontrer actuellement c’est justement du fait de notre force collective. Il nous semble qu’au contraire, la demande de conciliation est la démonstration de l’efficacité de notre moyen de pression et nous incite à poursuivre ce moyen jusqu’à l’obtention d’une convention collective négociée comme notre mandat nous le demande, » a expliqué Shanie Morasse du comité de négociation du SÉTUE.

Les négociations sont toujours en cours

Dans les dernières communications de l’administration de l’UQAM avec les professeur-e-s et les chargé-e-s de cours, celles-ci tente de faire porter le blâme au SÉTUE du ralentissement des négociations sans toutefois aborder le fait que les négociateurs de l’UQAM n’avaient pas de mandats de négocier, et ce, pendant une bonne partie de la tenue des rencontres de négociations des deux dernières années. Comme les rencontres de négociations ont toujours lieu, il sera possible pour la partie patronale de déposer une contre-offre au moment qu’elle jugera opportun.

Les professeur-e-s et chargé-e-s de cours ne pourront pas accomplir les fonctions des étudiant-e-s employé-e-s

L’administration a aussi fait valoir au corps professoral et aux chargé-e-s de cours qu’ils sont dans l’obligation d’accomplir les tâches des étudiant-e-s employé-e-s. Toutefois, selon le Code du travail, les professeur-e-s de l’UQAM ne pourront employer une personne afin de remplir les fonctions des étudiant-e-s employé-e-s, ce qui irait à l’encontre de la loi anti-briseur de grève (anti-scab). De plus, une décision de la Commission des relations de travail va aussi en ce sens.

La grève continue

Comme les membres de l’assemblée générale ont voté un mandat de grève illimité jusqu’à ce qu’on nous propose une entente satisfaisante, la demande de conciliation n’aura pas pour effet l’arrêt de la grève du SÉTUE. Ainsi, nombreuses activités syndicales auront lieu, notamment des lignes de piquetage, au cours des prochains jours.

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