Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

États-Unis

La guerre de la droite contre les réfugiés syriens aux États-Unis

Donne-moi tes pauvres, tes exténués,

Qui en rangs pressés aspire à vivre libre,

Le rebut de tes rivages surpeuplés,

Envoyez-les-moi, les déshérités…

Inscription gravée sur la Statue de la Liberté

Les États-Unis ont été fondés par des peuples venus de partout. Mais aujourd’hui, 31 gouverneurs sur 50 (républicains et démocrates) ne veulent pas accepter les réfugiés syriens. « Nous ne mettrons pas nos citoyens en danger », disent-ils. On entend aussi, « Ce n’est pas notre problème », « Plusieurs seront des terroristes », « Nous ne pouvons pas accepter tous les pauvres de ce monde », et ça continue. 
 
Le sénateur Ted Cruz, un des candidats à l’investiture républicaine, de même que Jeb Bush (un autre candidat) sont prêts à en accepter, à condition qu’ils soient chrétiens ! Donald Trump, pour sa part, après avoir proposé de construire son mur pour empêcher les Mexicains de passer aux États-Unis, veut enregistrer tous les musulmans vivant sur le sol étatsunien. John Kasich, gouverneur de l’État de l’Ohio, un autre candidat pour les républicains (on le qualifie de modéré) veut tout simplement que le congrès adopte une loi pour interdire formellement l’entrée de réfugiés syriens. 
 
D’ici les six prochains mois, Obama veut accueillir 10 000 réfugiés. Mais le congrès contrôlé par les Républicains, prépare une législation omnibus par laquelle les États-Unis recevraient les réfugiés à condition que la Maison-Blanche envoie des troupes sur le sol en Syrie. Sachant que l’opinion est contre tout envoi de troupes, les Républicains auront l’excuse de refuser les réfugiés. Depuis 2102, les États-Unis ont accueilli 2 098 musulmans et 53 chrétiens. En somme, au diable la Statue de la Liberté.
 
Entre-temps, les organismes de charité, les églises (toutes dénominations confondues) et des groupements de la société civile comme Homes for Refuges, sans compter les centrales syndicales, restent muets. La population, selon certains sondages (Boston Globe du 22 novembre) est majoritairement contre la venue des réfugiés et appuie la position de Donald Trump sur l’enregistrement.
 
La peur et l’islamophobie sont derrière ces positionnements. Depuis le 11 septembre 2001, la population subit un barrage de haine contre tout ce qui n’est pas « authentiquement américain ». La presse de l’extrême droite, comme FOX News, le Washington Times, Reason (libertarien de droite), martèle constamment cette peur de l’autre, particulièrement des musulmans. La liberté existe-t-elle aux États-Unis ? Oui, pour les frères Koch qui subventionnent à coups de centaines de millions les candidats de l’extrême droite. La liberté existe aussi pour la classe politique et pour Wall Street, mais pas pour les Noirs, la classe ouvrière, les pauvres et, surtout pas pour les réfugiés syriens. Par cette affaire des réfugiés, les États-Unis nous démontrent que leur démocratie est en péril.

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