Édition du 16 avril 2024

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États-Unis

La chronique de Donald Cuccioletta

Le désarroi de l’élite républicaine devant la montée de Trump

L’élite du Parti républicain, le « Grand Old Party » (GOP), cherche une solution pour empêcher Donald Trump de gagner l’investiture du parti en vue des prochaines élections présidentielles qui auront lieu en novembre. Après sa victoire au Nevada, où il a obtenu 46% des votes hispanophones, et après le retrait de la course de Jeb Bush, qui était le favori des dirigeants du parti, le GOP est au désespoir. En plus du Nevada, Trump a aisément triomphé au New Hampshire et en Caroline du Sud, en anéantissant Bush, mais également en reléguant dans l’ombre l’autre favori de l’élite du GOP, le sénateur de la Floride, Marco Rubio.

Des « éminences » du GOP essaient de venir à la rescousse, tel Mitt Romney, le candidat républicain aux présidentielles de 2014, sévèrement battu à l’époque par Barack Obama. Il en va de même pour Karl Rove, un des grands stratèges de George W. Bush. Il clame un peu partout que Trump ne pourrait jamais gagner en novembre, et pire encore, que les Républicains seraient relégués dans l’opposition pendant de longues années. Des manœuvres en coulisse visent à fusionner les campagnes de Rubio, Kasich et Carson, de manière à bloquer Trump. Mais à date, cela ne fonctionne pas trop. Même si certains Républicains s’opposent au milliardaire (comme Mitch McConnell, sénateur républicain et président du sénat), plusieurs élus l’appuient, dont Kevin McCarthy de la Californie (leader de la majorité républicaine à la Chambre). La semaine passée, Trump a fait un bon coup en ralliant à sa cause Chris Christie, gouverneur du New Jersey et ancien candidat à l’investiture, ainsi que Paul Lepage, le gouverneur du Maine.

Devant la vague en apparence irrésistible des primaires en faveur de Trump, il reste l’enjeu de la prochaine convention du parti en juillet et là, la bataille n’est pas encore perdue. Depuis 2012, le Parti républicain a changé les règles sur la distribution des délégués sélectionnés dans les primaires et les caucus. Avant cette date, avec une simple victoire, peu importe le pourcentage, le vainqueur gagnait tous les délégués. Maintenant les délégués sont distribués selon le pourcentage reçu. Pour avoir droit à ce nouveau système, il faut qu’un candidat gagne un minimum de 20 % des électeurs.

L’élite républicaine espère donc que Trump n’arrivera pas aux 1237 délégués (50% plus 1) ce qui lui permettrait de l’emporter dès le premier tour à la convention. Si un deuxième tour avait lieu, la direction du parti qui contrôle 715 « super » délégués (non élus), pourrait constituer une grande alliance anti Trump. À rebours, cette stratégie pourrait créer de profonds remous dans le Parti Républicain, voire des scissions et en tout cas beaucoup de tumultes. C’est à suivre.

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