Édition du 16 avril 2024

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Le gouvernement doit maintenir le financement public du système de santé

Alors que le groupe de travail Castonguay doit déposer son rapport en février prochain, la CSN appelle le gouvernement à maintenir le financement public du système de santé. Devant les quelque 250 délégué-es du conseil confédéral réunis à Québec, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau a estimé que le gouvernement doit respecter le consensus établi au Sommet de la santé du Collège des médecins, où les intervenants du milieu de la santé se sont prononcés contre un recours accru au financement privé.

La leader syndicale s’est dit inquiète des visées du gouvernement qui donne le feu vert à l’entente de partenariat entre l’hôpital du Sacré-Cœur et la clinique privée RocklandMD, et ce, à l’encontre d’un consensus du Sommet de la santé à l’effet qu’en matière de collaboration public-privé, il faut agir avec une extrême prudence pour éviter tout dérapage.

La présidente de la CSN a rappelé l’enquête menée par l’Institut économique de Montréal dans 23 centres hospitaliers et qui montre que leurs salles d’opération n’ont été utilisées qu’à 46 % pour les quarts de jour en semaine en 2005-2006. Ce qui confirme les dires de la CSN. « À cet égard, la proposition des médecins anesthésistes de faire une tournée de tous les blocs opératoires du Québec pour tenter de déceler les défaillances et trouver des solutions pour maximiser les salles d’opération du réseau public est tout à fait en ligne avec notre conception des choses », de poursuivre la présidente de la CSN.

« Malheureusement, il semble que certains mettent leurs œufs dans le panier du privé. La direction du Sacré-Coeur a opté pour RocklandMD, et ce, dans le mépris le plus total des travailleuses et des travailleurs. Loin de favoriser la rétention du personnel, cela va plutôt provoquer le contraire. C’est totalement inacceptable en période de pénurie ! », de dénoncer Claudette Carbonneau.

Les syndicats avaient pourtant proposé des pistes de solutions fort intéressantes sur la réorganisation du travail au bloc opératoire, une meilleure coordination avec le laboratoire, la création d’un service de chirurgie d’un jour, la création de postes avec des conditions comparables à ce qu’on retrouve à la clinique RocklandMD et l’arrimage avec les conventions collectives. Sur la question du privé en santé, la CSN promet de rester très visible pendant la période des Fêtes.

Respecter les travailleurs de la santé

D’ici le 30 décembre prochain, le gouvernement doit, par ailleurs, décider s’il en appelle ou non du jugement rendu par la Cour supérieure concernant la loi 30. En invalidant cette loi qui a restructuré de façon unilatérale les unités syndicales dans les établissements de santé et modifié les règles du jeu de la négociation locale, la Cour supérieure a réhabilité des droits fondamentaux qui avaient été bafoués, soit le droit d’association et son corollaire le droit de négociation. La présidente de la CSN a lancé un appel urgent pour créer de l’espoir.

« J’exhorte le gouvernement à ne pas en appeler de ce jugement et à rétablir le plus rapidement possible les droits des travailleuses et des travailleurs. Les pots cassés sont énormes et j’invite le gouvernement à réfléchir. Ce sera une belle occasion d’alléger le climat de travail extrêmement lourd qu’a engendré cette loi », a déclaré la leader syndicale.

Pour la CSN, un des premiers gestes de bonne foi que le gouvernement pourrait poser serait d’annuler, comme il l’a fait pour les médecins spécialistes, les mesures répressives de la loi 43 (projet de loi 142) et de s’asseoir à la table pour revoir le régime de négociations, comme le demandait d’ailleurs le Bureau international du travail. « Le gouvernement a une occasion en or de reconstruire les ponts. Au moment où les employés sont complètement désabusés, il serait temps d’inverser la vapeur et de les valoriser ! ».

Crise manufacturière et forestière : Ottawa doit agir

Autre revendication de la CSN en cette fin d’année : Ottawa doit entendre le cri du cœur provenant du Québec, où 135 000 emplois manufacturiers ont été perdus, (dont 12 000 dans le secteur forestier), soit l’équivalent d’un travailleur sur cinq, depuis le 31 décembre 2002. « Le premier ministre Stephen Harper, qui a promis à Rivière-du-Loup dans le comté de Mario Dumont, d’utiliser ses surplus pour atténuer la crise, doit passer de la parole aux gestes ».

La CSN lance d’ailleurs une importante campagne visant à soutenir les travailleuses et travailleurs du secteur forestier victimes de la crise et à consolider les emplois de ce secteur dans une perspective de préservation et de régénération de la forêt. En collaboration avec la Fédération des travailleurs de la forêt et du papier, la CSN veut ainsi faire pression pour que soient mises en place des mesures visant à relancer ce secteur en s’assurant que les travailleurs qui ont perdu leur emploi ne restent pas sur le carreau.

Les conflits à la CSN

La présidente de la CSN a profité de ce conseil confédéral de fin d’année pour inviter les délégué-es à une plus grande solidarité avec les travailleurs en conflit. Quatre grèves et un lock-out privent de travail plus de 120 syndiqué-es affiliés à la CSN, à la Villa Val-des -Arbres, dans la région de Montréal, au syndicat du secteur automobile de l’Estrie (section Sherbrooke Autohaus), aux centres d’hébergement de la Vallée-de-l’Or de l’Abitibi et à la municipalité de St-Paulin en Mauricie. Les travailleurs d’Olympia en Montérégie sont quant à eux en lock-out.


Source : CSN - 17 décembre 2007

Mots-clés : Communiqués

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