Édition du 11 novembre 2025

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France

Editorial, France

Leçons de la grève politique de masse du 18 septembre 2025

Leçons de la grève politique de masse : une poussée qui peut rassembler la grande majorité, un exécutif illégitime et minoritaire.
[Nota : cet éditorial est rédigé et publié avant la tenue de la réunion de l’Intersyndicale ce vendredi ]

19 septembre 2025 .| tiré du site Arguments pour la lutte sociale | Photo : Manif Nantes - 18 septembre 2025 - @Maylis Rolland - Mediapart
https://aplutsoc.org/2025/09/19/lecons-de-la-greve-politique-de-masse-editorial-du-vendredi-19-09-2025/

Plus d’un million de manifestants, sans conteste, ce 18 septembre, avec une caractéristique forte : beaucoup étaient des grévistes. Et ce n’était pas « des » grèves, mais une seule grève : « la » grève politique contre Macron, Lecornu et Retailleau, pour la démocratie, contre le capitalisme. C’est cela le fait central, qui tétanise également le RN, étranger et hostile à la mise en mouvement des forces vives du pays réel !

Nappes par nappes, l’unité par en bas vers l’affrontement social se déploie et se construit : non seulement des secteurs militants syndicalistes et de gauche, et issus des Gilets jaunes, se sont retrouvés ensemble le 10 septembre, mais des salariés, très fortement des femmes, des secteurs des services et du soin, ont fait irruption. On les a retrouvées en partie le 18, avec les personnels de l’enseignement public en grève sans doute pas majoritaire partout, mais dans une dynamique ascendante, et des secteurs des bases CFDT ou UNSA contents de l’unité syndicale et souhaitant eux aussi aller de l’avant. Et selon l’Union Étudiante, il y avait 110 000 jeunes dans les manifs, et 14 facs bloquées.

Le fait central, c’est ça : une poussée potentiellement majoritaire cherche l’issue politique par et dans l’affrontement social. Ce fait central veut dire que l’exécutif est illégitime, minoritaire et dans l’impasse.

Dans cette situation, le personnage le plus important du pouvoir exécutif n’est en fait ni Macron, ni Lecornu. C’est Retailleau. Or, Retailleau est un provocateur policier au service du projet de Stérin d’union des droites : il espère arriver au pouvoir avec l’alliance ou le soutien sans participation du RN. Il annonce à l’avance les chiffres de manifestants (et se « trompe » bien sûr en les sous-estimant), mais aussi de « casseurs professionnels » (un professionnel est payé : par qui ? M. Retailleau a peut-être quelques infos là-dessus !) au nombre soi-disant de « 10 000 », et il avait annoncé la présence de chars (!!!), le tout pour dissuader, provoquer, créer des violences. Il a globalement échoué, et il a échoué parce que la masse était gréviste et était là. Il est le plus illégitime des ministres démissionnaires et donc même pas censurables !

Par rapport à cette poussée, l’intersyndicale à huit, qui initialement ne devait pas se réunir jeudi 18, s’est en fait réunie à 16H… pour décider de se revoir le lendemain, FO ayant son rendez-vous avec Lecornu en fin de journée. Ce qui circule, sous la forme « mettre le premier ministre devant ses responsabilité » (Marylise Léon), et il est question d’un « ultimatum ». Soyons clairs : dans cette situation politique et sociale, un ultimatum n’est pas un ultimatum, c’est un bail. Il est donné acte à Lecornu qu’il pourrait y avoir « dialogue social » avec lui.

Simultanément, la division du NFP entre les chefs de LFI d’une part et ceux des ailes droites du PS d’autre part, division nourrie par les prises de position poutiniennes de LFI, a pour fonction d’écarter l’issue politique démocratique qui s’imposait comme exigence n° 1 voici un an, d’un gouvernement du NFP – cela, bien que la majorité relative de l’Assemblée nationale élue en tant que NFP existe toujours.

Tels sont les obstacles : ils ne sont pas légers. Mais ils forcent l’unité réelle qui se construit par et vers l’affrontement social à discuter, à multiplier assemblées générales, comités d’action, cahiers de doléances, et en même temps à se centraliser contre le pouvoir en place, sur un objectif en fait très simple : Macron, Retailleau, Lecornu, dehors !

Dehors ce pouvoir illégitime n’ayant de perspective que la paralysie ou la répression, soutenu en fait par le RN qui espère lui succéder : dehors, et pas pour faire des élections présidentielles, mais pour imposer une assemblée constituante, par l’affrontement social.

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