Édition du 16 avril 2024

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Mouvement syndical

Congrès du Travail du Canada

Les sans-emploi au Canada à court de prestations

Communiqué du 4 septembre 2009

Les sans-emploi au Canada n’ont pas de quoi célébrer cette fête du Travail à moins que la classe politique fédérale agisse maintenant pour améliorer le Régime de l’assurance-emploi pour qu’il réponde aux besoins primaires de tous les travailleurs et travailleuses, déclare Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.

« Il ne reste plus beaucoup de temps pour les gens qui ont perdu leur emploi l’automne dernier, ajoute Georgetti. Ces travailleurs et travailleuses épuiseront bientôt leurs prestations d’assurance-emploi et se retrouveront dépendants de l’aide sociale municipale ou provinciale et des banques alimentaires. »
Georgetti répondait à la publication par Statistique Canada des chiffres de l’Enquête sur la population active pour août 2009 indiquant que 3 500 travailleurs et travailleuses de plus ont perdu leur emploi à temps plein. Nous avons perdu 483 000 emplois depuis l’automne 2008 et 1,6 million de Canadiens et Canadiennes sont au chômage. « La crise économique a commencé il y a un an bientôt, mais il n’y a toujours pas de création d’emplois, signale Georgetti. Les sans-emploi seront bientôt à court de temps et d’argent. »

Georgetti dit qu’un comité mis en place par le Premier ministre et les chefs de l’opposition en juin dernier afin d’étudier les changements à apporter à l’AE n’a mené à rien. « Ils ont passé l’été à jouer des jeux politiques aux dépens des sans-emploi. Nous savons ce qui doit être fait et ils ne l’ont pas fait. Le temps est maintenant venu de réparer l’AE. »

Le CTC exhorte le gouvernement fédéral :
• à changer les règles d’admissibilité pour que des prestations régulières d’AE soient versées après 360 heures de travail, quelle que soit la région de résidence ou de travail au Canada
• à augmenter jusqu’à 50 semaines la durée d’admissibilité aux prestations d’AE pour tous les travailleurs et travailleuses ;
• à hausser immédiatement le niveau des prestations à 60 % du revenu calculé d’après les 12 meilleures semaines de rémunération
Analyse rapide de l’économiste principale du CTC Sylvain Schetagne

La crise de l’emploi qui sévit depuis septembre 2008 se poursuit tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif.

En chiffres, en août 2009, 3 500 travailleuses et travailleurs canadiens à temps plein de plus ont été mis à pied et, au total, 483 000 emplois à temps plein ont été éliminés depuis octobre 2008.

En termes de qualité, 68 000 Canadiens et Canadiennes de plus travaillent à temps partiel depuis octobre dernier. La proportion de travailleurs et travailleuses à temps partiel a maintenant rejoint le niveau record atteint en juin 1993, lorsque 19,6 % des employés et employées travaillaient à temps partiel.

Le nombre de personnes se tournant vers le travail indépendant, une solution rechange souvent utilisée par les sans-emploi pour rester en contact avec le marché du travail, a grimpé de 92 800 au cours des 12 derniers mois.
Le taux de chômage au Canada continue de grimper – de 6,2 % à 8,7 % entre août 2008 et août 2009, le taux le plus élevé depuis plus de 11 ans. En août, le nombre de sans-emploi au Canada a augmenté de 21 900, et le nombre total a augmenté de 431 500, ce qui représente une hausse de 37,5 % depuis octobre 2008. Le Canada compte maintenant 1 604 900 chômeuses et chômeurs.
Il semble être évident qu’on aille d’emplois traditionnels bien rémunérés dans le secteur manufacturier vers des emplois à temps partiel mal payés dans des industries telles que le commerce du détail. En août 2009, 17 300 emplois manufacturiers ont disparu, tandis que 21 300 emplois ont été créés dans le secteur du commerce.

Enfin, le taux de chômage des étudiants et étudiantes et des travailleurs et travailleuses âgés entre 15 et 24 ans grimpe rapidement. Le taux de chômage des étudiants et étudiantes a augmenté de 5 % entre l’été de 2008 et l’été de 2009. Il atteint maintenant 16,4 %. Le taux de chômage des étudiants en août est le plus élevé depuis le milieu des années 1970 quand des données comparables étaient disponibles.

Le Congrès du travail du Canada, la voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC rassemble les syndicats nationaux et internationaux du Canada de même que les fédérations du travail provinciales et territoriales et 130 conseils du travail de district. Site Web :www.congresdutravail.ca.

Mots-clés : Canada Mouvement syndical

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