Édition du 16 avril 2024

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Environnement

Mise en garde à l’attention des élu.es de la Gaspésie : La carte des distances séparatrices émise par le MERN est fausse !!!

Camp de la rivière, 6 février 2018 : Environnement Vert Plus (EVP) demande aux élu.es régionaux de ne pas prendre pour acquis l’objectivité et l’exactitude de l’information présentée par le Ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles (MERN). La carte bricolée par le MERN pour montrer les distances séparatrices décrites dans ses règlements, que le ministre Moreau et sa suite de fonctionnaires ont présentée aux élu.es de la région le 10 novembre dernier dans une rencontre destinée à les rassurer, surestime le rayon de protection autour des résidences de la péninsule gaspésienne, en plus de contenir d’autres « erreurs », apportant un sentiment de fausse protection.

Consultation intégrale avec plans, ici. http://environnementvertplus.org/la-carte-des-distances-separatrices-emise-par-le-mern-est-fausse/

Nous avons obtenu la carte complète en vertu de la loi sur l’accès à l’information. En l’étudiant attentivement, on voit que presque chaque résidence est reconnaissable à un rond bleu violacé, pourtant réservé aux bâtiments institutionnels qui bénéficieraient d’un rayon de protection plus élevé (275 m des établissements de santé, de service de garde, etc.). Un rond mauve d’un rayon de 150m aurait plutôt dû indiquer l’emplacement de chaque résidence, si on se fie à la légende au bas de la carte, et aux règlements proposés, comme on le voit d’ailleurs dans le secteur de Galt. De plus, le cercle décrivant le rayon de protection des bâtiments institutionnels mesure, à l’échelle, environ 360m de rayon, soit 30% de plus que les 275m prescrits pour ce type de bâtiment, mais 140% de plus que les 150m prévus pour les bâtiments résidentiels ! De manière générale, les rayons de protection illustrés sur la carte sont tous surestimés.

Découpage des zones de forage de Galt et de Haldimand, à partir de la carte émise par le MERN.

Certaines maisons et édifices présents sur la carte n’existent tout simplement pas, tel qu’il appert en comparant cet autre extrait de la carte du MERN avec la vue satellitaire (à peu près toute la moitié nord est une zone forestière sans habitation).

Enfin, la carte ne prend pas en compte les distances séparatrices exigées dans le RPEP pour les puits d’eau potable, même si elle tient compte des zones inondables énoncées dans ce règlement.

« C’est quand même incroyable que le ministère ait présenté une carte aussi erronée aux élu.es de la région. Est-ce que les élu.es vont continuer à se référer au ministère comme à une source objective d’information sur les hydrocarbures ?” demande Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus. Daniel Côté et Délisca Ritchie-Roussy ont répété à plusieurs reprises qu’ils n’allaient pas demander de consultation publique sur les projets en Gaspésie avant d’obtenir une rencontre avec le ministère. “Lors d’un BAPE la population pourrait questionner la soi-disant expertise du ministère, ce qui éclairerait les élu.es sur la justesse des propos des fonctionnaires et de leurs patron.nes. Une rencontre à huis-clos avec le ministère ne permet pas ce genre de questionnement. Cette carte vient renforcer les doutes que nous entretenions sur la compétence du ministre Moreau et de sa suite de fonctionnaires” explique le porte-parole.

“Répétons-le, sur cette carte, comme ailleurs au Québec, il suffit d’un seul hectare de libre pour mettre en branle un projet d’érection d’une plate-forme multi-puits. Chaque puits peut ensuite être l’objet de fracturations à fort volume” conclut le porte-parole.

La carte complète est disponible ici, en faible résolution.

http://environnementvertplus.org/wp-content/uploads/2018/01/0Mdz0A7.jpg

Environnement Vert plus

Groupe écologiste gaspésien.

La petite histoire d’un grand mouvement

1. PRÉSENTATION D’ENVIRONNEMENT VERT-PLUS

1.1 Une naissance en forêt

" Il était une fois une communauté tranquille qui vivait en harmonie avec son milieu. Puis, des avions sont venus et nous ont arrosés des mêmes produits qu’on utilisait lors de la guerre du Vietnam "

Environnement Vert-Plus tire son origine des audiences publiques de 1983, au moment où le B.A.P.E. consulta la population du Québec sur l’usage que voulait faire le Ministère de l’Énergie et des Ressources de l’agent orange. Les citoyens ont eu gain de cause et heureusement, car des études ont démontré depuis que ces produits sont hautement cancérigènes.

D’informel qu’il était au départ, un groupe de personnes de la région décida de s’incorporer en 1986 afin de donner une voix à l’environnement de la Baie des Chaleurs.

1.2 A l’ombre des grosses cheminées : Une croissance mouvementée

Très bientôt, il s’avéra que les atteintes faites à notre milieu de vie nous laisseraient peu de répit : participation à l’élaboration du schéma d’aménagement de la M.R.C. d’Avignon puis au sommet économique de la Gaspésie et des Iles ; initiation d’un système de récupération du papier ; rédaction d’un mémoire à la Commission Charbonneau ; dénonciation du laisser-aller d’Hydro-Québec menant à l’incinération domestique de poteaux enduits de pentachlorophénol ; suivi du dragage en mer ; production de diaporamas " Le petit paradis gaspésien revu et corrigé " et " Ciel jaune sur Baie bleue " ; prise de position pour que cesse l’enfouissement "sauvage" de déchets ; documentation et pressions pour que les industries se conforment aux normes, organisation d’un forum sur la forêt gaspésienne en 1992 suivi de la mise sur pied d’une table régionale de concertation des différents utilisateurs de la forêt.

Et les actions des écologistes ont eu des résultats : comme celui d’amener Energie Nouveau-Brunswick à intégrer des épurateurs dans les cheminées de sa nouvelle centrale thermique de Belledune et de sa centrale existante de Dalhousie.

Concertation aussi, avec la création d’une Zone d’intervention prioritaire (Z.I.P.) New-Richmond dans le cadre du programme Stratégies St-Laurent, afin d’asseoir à une même table, industriels, milieux de la santé, municipal, scolaire, agricole et écologistes.

1.3 Un organisme bien entouré et appuyé

Sans aucune stratégie active de recrutement ou de permanence à temps plein et entre les nombreux dossiers à traiter, E.V.P. compte près de 200 membres individuels et corporatifs (en 1993).

A cela, ajoutons les appuis ponctuels qu’apportent les signataires de pétitions, les dizaines de résolutions d’appui des corporations municipales, et les inter-relations qui se créent avec d’autres organismes.

Sondez l’opinion des gens de la Baie des Chaleurs et vous constaterez que les positions d’E.V.P. sont partagées et appuyées.

1.4 Environnement Vert-Plus : un chien de garde de l’écosystème de la Baie des Chaleurs

Nous avons cru longtemps que la Gaspésie était " vierge et intacte". Puis on nous a dit de faire bouillir l’eau, que certaines plages étaient impropres à la baignade, que le taux de cancer augmentait, que les populations de poisson diminuaient, de ne pas cueillir les petits fruits, qu’on prévoyait des ruptures de stock en forêt, que la survie du chevreuil et du caribou était menacée.

L’avenir de la forêt gaspésienne ne repose pas avec les industriels ou les politiciens. L’avenir de la forêt gaspésienne repose sur une opinion publique vigilante et une concertation de tous les utilisateurs de la forêt y incluant les écologistes.

http://vert-plus.tripod.com/1.html

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