Édition du 16 avril 2024

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Afrique

Nouveau “tour de vis” : ​l’Algérie dissout une association phare du Hirak

La revue de presse Afrique de RFI revient sur la situation en Algérie, après que l’État algérien a décidé de dissoudre le Rassemblement actions jeunesse (RAJ). Une association qui figurait dans les premiers rangs du Hirak, soulèvement populaire de contestation du pouvoir commencé en février 2019.

Tiré de Europe solidaire sans frontière.

“Encore un tour de vis autoritaire contre le monde associatif, s’exclame Le Matin d’Algérie. Le tribunal administratif d’Alger a prononcé hier la dissolution du Rassemblement actions jeunesse (le RAJ), association qui avait été aux premiers rangs du Hirak. […] Cette décision montre encore une fois le visage despotique du régime en place”, fulmine encore le média algérien.

“Les autorités reprochaient à l’ONG, rappelle Le Monde Afrique, d’agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts”.

Un coup porté aux droits humains

Dans un communiqué publié fin septembre, le RAJ avait rejeté ces accusations, fondées essentiellement sur les activités publiques de l’association durant le Hirak. L’ONG avait qualifié ses actions “de compatibles avec son mandat d’association œuvrant à la promotion de l’implication des jeunes dans la gestion de la cité.”

“Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n’effacera pas les vingt-huit ans d’existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie”, a réagi le RAJ dans un communiqué, annonçant que ses avocats allaient faire appel.

Commentaire d’Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, cité par Le Matin d’Algérie : “La décision de dissoudre le RAJ est un coup porté aux droits humains en Algérie. C’est aussi une indication inquiétante de la détermination des autorités à réprimer l’activisme indépendant et les droits à la liberté d’expression, d’association ou d’association et de réunion pacifique.”

La liberté de la presse écornée

Pour ce qui est de la liberté de la presse en Algérie, la situation est mitigée. Le quotidien Liberté fait remarquer que 350 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le monde, dont deux en Algérie, Rabah Karèche et Mohamed Mouloudj ! “Dans le classement mondial de la liberté de la presse, l’Algérie occupe le peu enviable 146e rang, loin derrière le Niger (59e) et la Tunisie (73e), et derrière aussi l’Afghanistan, et entre les Philippines et la Russie.”

Commentaire du journal Liberté : “Dans une dictature qui s’assume, la liberté de presse et la liberté d’expression en général sont bannies ; dans les impostures démocratiques, dictatures parées d’habits de la démocratie, la liberté d’expression est proclamée et réprimée à la fois. Les autres droits et libertés subissent le même traitement. Et, en complément, les institutions + démocratiques + sont dénaturées dans leurs fonctions : le multipartisme est encadré, les + élections + sont truquées, la justice et les instances + électives + sont soumises à l’ordre politique…”.

Frédéric Couteau

Journaliste au Courrier international.

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